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Profil épidémiologique et clinique du vitiligo aux cliniques universitaires de Kinshasa

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par Christian MUTEBA BASEKE
Université de Kinshasa - Spécialiste en dermatologie 2012
  

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Chapitre 1. REVUE DE LA LITTERATURE ET GENERALITES

Le présent chapitre aborde différents aspects du vitiligo.

1.1. HISTORIQUE ET DEFINITION

Le mot "Vitiligo" est dérivé du mot latin «vitulum», qui signifie une «tache blanche» (16). Le vitiligo est connu depuis la nuit des temps puisqu'il est mentionné sur le papyrus d'Ebers (2500 ans av. J - C) (17).

Il est défini comme une affection cutanée acquise caractérisée par des zones de dépigmentation épidermique complète.

1.2. EPIDEMIOLOGIE

Le vitiligo touche 1 personne sur 50 à 100 de la population mondiale avec 10 à 30 % de formes familiales. Ce n'est donc pas une maladie rare (18). C'est une maladie cutanée relativement commune dont la fréquence est de 0,1 à 2 % (19). Les adultes et les enfants des deux sexes sont indifféremment touchés. Les femmes constituent le plus grand nombre en consultation probablement à cause de la stigmatisation dont elles sont l'objet dans la société (20). Toutefois, dans la majorité des cas, le vitiligo signalé commence au cours de la période de croissance active. Presque la moitié des patients le développe avant l'âge de 20 ans et près de 70 - 80 % avant l'âge de 30 ans (21).

1.3. ETIOPATHOGENIE

L'étiopathogénie du vitiligo est encore mystérieuse même si plusieurs éléments du puzzle sont identifiés, le ou les mécanismes à l'origine de la disparition des mélanocytes restant mal connus (22).

Schématiquement on peut penser qu'interviennent deux types de facteurs :

1.3.1. Facteurs prédisposant : intervention d'anticorps, de facteurs toxiques pour le mélanocyte (radicaux libres, neuromédiateurs, etc.), d'anomalies des molécules d'adhésion des mélanocytes qui mettent les mélanocytes dans une situation de fragilité.

1.3.2. Facteurs révélateurs : ils vont révéler le vitiligo en faisant apparaître les taches : frictions mécaniques, pressions continues sur la peau, blessures, stress. La destruction progressive des mélanocytes va entraîner un « dépeuplement » de l'épiderme avec pour conséquence l'apparition d'une dépigmentation visible à l'oeil nu (23).

Un déficit en catalase et en thioredoxine réductase, deux des principales enzymes de détoxication, a été démontré chez les patients atteints de vitiligo (24).

1.4. PHYSIOPATHOLOGIE

Plusieurs théories sont exploitées ces dernières décennies mais tous ont un point commun : la destruction localisée des mélanocytes sur le site atteint de l'épiderme.

1.4.1. Théorie génétique : chez 20 - 30 % des personnes atteintes, on signale des antécédents familiaux positifs (3). Le vitiligo a été signalé chez les jumeaux identiques (25). La maladie semble associée à des différents marqueurs de l'antigène d'histocompatibilité (HLA) chez différents groupes ethniques et plus de 4 locus génétiques pourraient être impliqués (26, 27).

La proportion de patients ayant des antécédents familiaux positifs varie d'une région du monde à l'autre. En Inde, en particulier, il va de 6,25 - 18 %. Dans d'autres études, il est plus élevé que 40 %. Le mode de transmission du vitiligo est assez complexe. Il est probablement polygénique avec une pénétrance variable (28).

1.4.2. Théorie auto-immune : la destruction de mélanocytes est provoquée par les lymphocytes T cytotoxiques activés (29). Cadrant avec cette théorie, on note que les patients atteints de vitiligo ont généralement une prévalence accrue de troubles auto-immuns, y compris le diabète sucré insulinodépendant, l'anémie pernicieuse, la thyroïdite, la maladie d'Addison, le lupus érythémateux, l'hépatite auto-immune, la pelade etc. (30).

1.4.3. Théorie neurale : se fonde sur l'interaction entre mélanocytes et les cellules nerveuses adjacentes. On suppose que l'altération de la mélanogenèse menant à la mort des mélanocytes serait due à l'accumulation de médiateurs neurochimiques (31).

1.4.4. Théorie de l'autodestruction : ou les mélanocytes sont détruits par des radicaux libres intermédiaires ou des métabolites qui se forment lors de la biosynthèse de la mélanine (32).

1.4.5. ADN du cytomégalovirus a été identifié sur la peau touchée et non affectée de certains patients atteints de vitiligo, suggérant l'hypothèse du vitiligo induit par le CMV (33).

1.4.6. Facteurs extrinsèques sont aussi cités. Il est essentiel d'obtenir les détails d'une histoire de stress émotionnel, de consommation de drogues, d'infections, de traumatismes (phénomène de Koebner) existant avant l'apparition de lésions du vitiligo (34).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry