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Contribution à  l'étude de l'activité antimicrobienne du genévrier(Juniperus phoenicea ): essai des huiles essentielles et composés phénoliques

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par Fouzia Djenadi
Université A Mira de Béjaia Algérie - Master en biologie option biochimie appliquée 2011
  

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II. Discussion

Plusieurs paramètres peuvent être à l'origine de la présence ou l'absence de l'activité antimicrobienne.

La taille de l'inoculum : un inoculum trop dense peut conduire à des résultats faussement négatifs. Un inoculum trop faible peut conduire à des résultats faussement positifs. Pour notre étude on a choisi un inoculum dont la densité est de 0,08- 0,10, pour avoir un tapis régulier

D'après les résultats des tests antibactériens, on constate que trois souches bactériennes sur quatre présentent une certaine sensibilité.

Ces résultats montrent une activité vis-à-vis des Gram positifs que les Gram négatifs. D'après (Nikaido, 2003), ces résultats pourraient être dus à la composition de la membrane des bactéries Gram négatifs. En effet, ces dernières possèdent une membrane qui présente une perméabilité sélective; la surface des lipopolysacharides contient des charges négatives, qui empêchent la diffusion des molécules hydrophobes, et des porines qui bloquent le passage des molécules à haut poids moléculaire (Garrett et Grisham, 2000). Pseudomonas aeruginosa contient dans sa membrane des porines de faibles perméabilités. Contrairement aux Gram négatif, les bactéries à Gram positif se sont montrées plus sensibles.

Nos observations concordent avec les résultats obtenus sur l'activité antimicrobienne des huiles essentielles de Juniperus phoenicea sur les bactéries à Gram positifs à Gram négatifs (Bouzouita et al, 2008) et avec d'autres travaux sur le fait Pseudomonas aerogenosa résistait aux extraits de J. phoenicea. (Mazari et al, 2010)

On constate également que les zones d'inhibition étaient inférieures à celles des antibiotiques, qui ont montré des zones d'inhibition larges par apport à celles obtenues en testant l'huile essentielle de J. phoenicea.

Divers paramètres contribuent à expliquer cette différence d'efficacité entre les antibiotiques et les huiles essentielles :

- la concentration (peut être exagérée dans les disques !) ;

- le degré de pureté;

- la toxicité elle-même.

Les huiles essentielles de J. phoenicea ont été examinées également pour l'activité antifongique contre Aspergillus flavus. Les résultats ont prouvé que les huiles essentielles ont modérément réduit la croissance de ce champignon. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans une autre étude en Algérie (Mazari et al ,2010). Après 7 jours d'incubation à 28 C°, il y a eu croissance d'A. flavus dans les zones d'inhibition, ce qui nous conduit à déduire que l'effet de l'huile essentielle de J.phoenicea sur la souche fongique testée est fongistatique.

L'activité antimicrobienne des huiles essentielles des feuilles de J. phoenicea pourrait, en grande partie, être associés à ses principaux constituants : les monoterpénes hydrocarbures tels #177;- pinène, 2-phellandrène et 2-pinène, qui ont montré les propriétés antimicrobiennes (Derwich et al, 2010b ; Mazari et al, 2010). ). En effet #177;-pinène, est connu pour exercer une activité inhibitrice sur E.coli, S.aureus et B. subtilis (Bourkhiss et al, 2007), les mêmes espèces que nous avons détectées comme sensibles. Ces activités ont été reliées aux terpènes C10 et C15 avec les noyaux aromatiques et les groupes d'hydroxyles phénoliques capables de former des liaisons hydrogène avec les sites actifs des enzymes des cellules-cibles ( Derwich et al, 2010 b). D'autres terpènes actifs comme des alcools, des aldéhydes et des esters puissent contribuer à l'effet antimicrobien global des huiles essentielles (Belletti et al, 2004 ; Derwich et al, 2010 b).

De plus, divers composants mineurs peuvent également contribuer à l'activité antimicrobienne des huiles essentielles impliquant une synergie avec les autres composés actifs (Mazari et al, 2010).

Les résultats de l'aromatogramme sur milieu liquide de l'HE ont montré une diminution prolongée de la densité optique des suspensions bactériennes des germes testés ; cela ne peut être dû qu'à une mort cellulaire, Ce qui nous conduit à déduire que l'effet de l'HE sur les bactéries testées est bactéricide. En effet les huiles essentielles peuvent avoir : une activité létale (bactéricide) et une inhibition de la croissance (bactériostatique). L'activité des huiles essentielles est souvent assimilée à une activité bactériostatique. Cependant des études ont montré que les huiles essentielles peuvent avoir aussi des propriétés bactéricides (Lambert et al, 2001).

De plus, si les résultats obtenus en milieu liquide sont supérieurs à ceux obtenus en milieu solide, c'est que surtout, en milieu liquide, l'évaporation des huiles essentielles est nulle et donc ces huiles exercent leur activité de manière plus efficace et plus prolongée.

Les tests en micro-atmosphère ont donné une inhibition certaine, dans la mesure où on n'observe une inhibition qu'au dessus des zones correspondantes à l'exposition aux vapeurs des huiles essentielles.

Pour les composés phénoliques de J.phoenicea, les résultats obtenus n'ont indiqué aucune zone d'inhibition, donc aucune activité antimicrobienne vis a vis des cinq souches utilisées, que ça soit les souches bactériennes ou Aspergillus flavus, et ceci contrairement aux résultats obtenus dans d'autres études (Hayouni et al, 2007).

Nos extraits phénoliques ne sont pas actifs sur aucune des différentes souches testées, cela peut être dû à la méthode ou le solvant utilisé pour l'extraction. En effet Hayouni et al (2007) ont montré que la méthode d'extraction et la nature du solvant peuvent influencer sur l'activité antibactérienne des composés phénoliques de J.phoenicea. La sensibilité des germes utilisés aux extraits phénoliques peut aussi être dû au fait que J.phoenicea utilisée durant notre étude contient peu de composés phénoliques qui peuvent exhiber une activité antimicrobienne.

Les résultats montrent que l'activité antimicrobienne du genévrier est un fait confirmé. Dans le cas de notre échantillon cette activité semble véhiculée uniquement par les huiles essentielles. Nos résultats montrent que cette activité reste efficace sur les germes sensibles quel que soit le mode d'administration : liquide, solide ou gazeux (vapeurs).

De plus les germes testés positifs justifient l'usage populaire de cette plante et confirme son activité thérapeutique anti-diarrhéique: S.aureus, E.coli et Bacillus sont des germes très souvent impliqués dans les toxi-infections alimentaires. Nous regrettons beaucoup que des problèmes de contaminations nous aient empêchées de tester ces huiles sur une star des intoxications alimentaires : Salmonella.

Nous terminerons en mentionnant une extraction effectuée avec un échantillon identique à tous ceux qui ont été utilisés dans cette étude et dont l'huile essentielle s'est pourtant montrée totalement inactive sur toutes les souches testées.

Ceci souligne le défaut majeur qui est toujours reproché aux plantes médicinales : un manque de stabilité des principes actifs.

Cette instabilité a des origines multiples:

- caractéristiques régionales et variétales (Melani et al, 2006 ; Adams ,2002) ; - période de la récolte/cueillette ;

- notions de chemotype (Mazur et al, 2003) ;

- manipulations et /ou prétraitements ;

- mode de conservation&.etc.

Malgré toutes ces réserves le potentiel thérapeutique des plantes est indiscutable et si elles ont beaucoup de mal à s'imposer comme véritable alternative pour la pharmaco-synthèse c'est uniquement pour des raisons politico-économiques.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo