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Construction des infrastructures sociales pour les Bakola/ Bagyelli et incidence sur la coexistence avec les Bantou: contribution à  une ethno- anthropologie du conflit

( Télécharger le fichier original )
par Bernard Aristide BITOUGA
Université de Yaoundé I Cameroun - Master en anthropologie 2011
  

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I- 1-3-L'aspect socioculturel et économique

I- 1-3-1-/ 'RungsntiRosRbinle

a- Vie politique

Bidjouka est un village où cohabitent deux chefferies. On a le siège de la chefferie de groupement qui compte sept villages de Bingambo jusqu'à Lambi. La chefferie traditionnelle de troisième degré qui comptait au départ trois chefs de quartier. Avec l'accroissement de la population, le nombre de quartiers est passé de trois à cinq (Mbikiliki-Oranger, Bambi -- Maschouer Maschouer, Centre, Condor et Atlantique). Les chefs de quartier sont nommés par le chef de village. La vie politique à Bidjouka de par cette cohabitation de deux chefferies est très complexe. Parfois la chefferie de groupement semble l'emporter sur les affaires du village. L'organisation politique actuelle du village Bidjouka remonte à 2004. Le mandat du chef de quartier dépend du bon vouloir du chef de village qui peut à tout moment décidé de destituer un chef pour le remplacer par un autre. Toutefois il faut également souligner que la longévité du chef de quartier dépend aussi des relations qu'il entretient avec ses populations. Quand ces relations sont mises à mal, les populations peuvent rencontrer le chef de village pour lui faire part de leur mécontentement et demander à ce que le chef de quartier soit destitué de ses fonctions. En ce moment il revient au chef de village d'apprécier la situation et de se prononcer au sujet du maintien ou de la destitution de celui-ci.

b- Vie religieuse

Au jour d'aujourd'hui, on note qu'à Bidjouka, les croyances sont multiples et cohabitent en parfaite harmonie: Catholiques, Protestants (L'EPA : Eglise Protestante Africaine), Eglise Néo-Apostolique, Eglise Adventiste du 7ème jour, Eglises de Réveil, Baptistes, Pentecôtistes), Témoins de Jéhovah et Animistes.

I- 1-3-2-/ ' Education

Le village, de par son étendue (15km), compte trois écoles publiques (BidjoukaBambi, Centre et Atlantique) et un collège d'enseignement secondaire. Le taux de scolarisation des enfants en âge de fréquenter est relativement élevé à Bidjouka. Pour la

13 Ces informations ont été collectées auprès de M. MBA Léopolde, représentant du chef de groupement de Bidjouka. Entretien réalisé le 06 février 2011 à Bidjouka-Oranger.

présente description, nous allons davantage nous intéresser sur l'école publique de BidjoukaBambi qui se trouve dans la zone qui a servi de cadre de référence pour nos travaux de recherche. La majeure partie des effectifs de l'école publique de Bidjouka-Bambi est composée des enfants bantous et de quelques enfants Bakola qui sont faiblement représentés. Cette situation est dû au fait que la plupart des enfants Bakola en âge de scolarisation sont pris en charge soit par le FONDAF à Bipindi, soit par les Petites Soeurs de Jésus à Ngovayang. Il faut tout de même déplorer le fait que cet encasernement des enfants Bakola a comme revers leur difficile intégration dans la société globale parce qu'une fois sortis de ces centres d'accueil, ils ont du mal à s'intégrer dans un environnement qui ne leur est pas familier. Malgré ce faible taux de représentativité des élèves pygmées, on note que le petit nombre qui s'y trouve réussit à s'imposer et à obtenir des bons résultats en fin d'année scolaire.

Le phénomène des déperditions scolaires observé à l'école publique de BidjoukaBambi est un handicap sérieux à l'émancipation intellectuelle des jeunes pygmées. Parlant de la répartition par genre des enfants Bagyelli, les garçons sont plus nombreux et plus constants dans leur cursus scolaire que leurs soeurs. Les filles disparaissent généralement à l'approche de la saison de la cueillette. Celles-ci sont plus proches de leur maman pendant cette période (Décembre-Février). Les jeunes femmes vont à la pêche avec leur mère pour les aider à attraper du poisson. A contrario, pendant cette période, les pères ne sont pas très proches de leurs fils. Ils préfèrent se faire accompagner par leurs épouses pour mener leurs activités cynégétiques. Ce court développement nous permet de comprendre le fort taux de déperdition scolaire observé chez les jeunes filles Bagyelli scolarisées.

La photographie ci-contre montre une vue de face de l'école publique de Bidjouka-

Bambi.

Photo 1:Ecole publique de Bidjouka-BambiSource : Aristide BITOUGA (Bidjouka 2011)

Le tableau ci-dessous présente un rapport séquentiel des élèves Bagyelli de l'école publique de Bidjouka-Bambi pour le compte de cette année scolaire 2010-2011. C'est un outil pédagogique qui permet de suivre au quotidien la régularité et les résultats de chaque enfant Ngyelli qui est régulièrement inscrit. A partir de ce tableau, le maître peut apprécier l'état de progression de ces apprenants qui ne sont pas toujours faciles à encadrer.

Classes

Noms et prénoms

Nombre d'absences

Causes d'absences

Nombre retard

Nombre déperdition

Moyenne obtenue

1ère

séquence

2ème

séquence

3ème

séquence

CM 2

MABALLI Guillaume

/

/

/

/

12.91

13.94

11.83

CM 2

NZOUANG Jean

/

/

/

/

9.94

10.91

9.84

CE 2

MBA Maurel

02

maladie

05

/

9.91

10.81

9.53

CE 2

EYENGA Pauline

/

/

/

/

8.24

10.30

9.84

CE 1

MIMBIANG Anne

07

maladie

08

/

11.30

11.20

11.34

CE 1

MIMBIANG Valérie

/

/

/

/

10.81

11.91

11.54

CE 1

MBOUAMBANDI Christian

03

Non justifiées

/

/

8.31

9.98

9.15

CP

NZIE Louis

09

Non justifiées

/

/

10.81

11.18

12.83

SIL

MBPOAPFOURI Victor

/

/

/

/

/

12.30

11.61

SIL

NGOUANDE Suzanne

02

maladie

02

/

/

9.81

13.20

SIL

BEH Léonard

11

Déplacement des parents

03

/

/

10.92

12.81

Tableau 1 : Rapport séquentiel des élèves Bagyelli de l'école publique de Bidjouka -Bambi (Année scolaire : 2010-2011)

Source : Aristide BITOUGA/M. Paul MAVIAN (Directeur de l'école publique de Bidjouka-Bambi)

Le tableau ci-dessous présente sur une période de trois années scolaires (2008-2009, 2009-2010, 2010-2011) les différents effectifs (par classe, genre et nombre) des élèves de l'école publique de Bidjouka-Bambi. A partir des données mentionnées, on peut remarquer la faible représentativité des enfants Bagyelli dans cette école. Les raisons liées à ce faible taux

ont été données plus haut dans le texte argumentatif. On observe que le nombre d'enfants Bagyelli certifiés est très faible.

Année scolaire

2008-2009

2009-2010

2010-2011

Effectifs des élèves

Bagyelli

Classes

G

F

Classes

G

F

Classes

G

F

SIL

07

01

SIL

03

01

SIL

02

01

CP

03

01

CP

04

01

CP

01

00

CE I

00

00

CE I

00

00

CE I

02

01

CE II

04

02

CE II

02

02

CE II

01

01

CM I

01

00

CM I

01

00

CM I

00

00

CM II

00

00

CM II

01

00

CM II

02

00

Répartition par genre des élèves Bagyelli

G

F

G

F

G

F

15

04

11

04

08

03

Effectif total des élèves de l'école publique

118

77

64

Pourcentage de

représentativité des

élèves Bagyelli

16%

19%

17%

Nombre d'élèves

Bagyelli certifiés

00

02

En cours

Nombre d'élèves Bantou certifiés

04

11

En cours

Tableau 2 : Rapport de rentrée scolaire de l'école publique de Bidjouka-Bambi

Source : Aristide BITOUGA/ M. Paul MAVIAN (Directeur de l'école publique de Bidjouka-Bambi)

I- 1-3-3-L'aspect économique a- Activités agricoles

Les champs vivriers

Le manioc, la banane-plantain et le macabo sont les principales cultures vivrières, tandis que les ignames, le maïs, le taro, les courges, les arachides sont des cultures secondaires. Certaines plantes saisonnières sont aussi cultivées ; il s'agit des cultures maraichères telles que la tomate, les légumes verts africains (zom, folon, etc.). Les parcelles cultivées sont peu étendues. Le même champ porte au moins deux cultures. On a le plus souvent les associations manioc-taro, manioc-maïs, bananier-macabo, bananier-manioc ...

Les produits de rente : la prédominance du cacao

La culture du cacao se fait sous-bois. Les plantations cacaoyères sont dominées par quelques grands arbres parsemés ça et là laissant filtrer la lumière. Le feuillage de ces arbres protège les plants des rayons solaires.

Les plantations sont constituées soient de petites parcelles proches de l'habitat, soient des parcelles plus vastes situées plus loin dans la forêt. Elles occupent généralement les bas-fonds ainsi que les versants proches des zones humides. Ce sont en général de très vieilles cacaoyères dont l'âge est supérieur à vingt ans.

Le lieu de vente des fèves de cacao est bien localisé. Elle se fait dans un hangar aménagé à cet effet à Bidjouka. Dans ce cas la vente est collective. Mais des acheteurs viennent des villes et sillonnent les villages à la recherche des vendeurs.

b- Activités cynégétiques

La chasse

La chasse est une composante des différentes stratégies de diversification des sources de nourriture et de revenus pour la survie des ménages. De l'avis des paysans, les ressources fauniques sont entrain de diminuer. La plupart des grands animaux sauvages ont pratiquement disparu. Les animaux les plus couramment chassés sont : le singe, l'antilope, le porc-épic, le lièvre, le rat et les serpents. La chasse se fait avec des collets, des arcs et des flèches. La chasse au fusil se pratique la nuit avec des torches. Cette forme d'activité est le plus souvent collective car on va de plus en plus loin du village pour plusieurs jours. Les grandes chasses se font en période de pluies car le bruit des feuilles mortes en saison sèche met les animaux en alerte. Cependant, la chasse se pratique toute l'année, mais de façon plus intense en dehors des périodes favorables.

La pêche

La pêche qui est pratiquée à Bidjouka se fait de façon artisanale. La pêche au barrage ou à la nasse est pratiquée principalement par les femmes. C'est un système oü un groupe de femmes bloquent chaque extrémité d'un cours d'eau et à l'aide de calebasses vident l'eau du bassin ainsi crée et ramassent tout simplement les poissons ainsi faits prisonniers. A la fin de la pêche la saisie est alors repartie entre toutes les femmes qui ont participées à la pêche. Ces poissons sont essentiellement destinés à la consommation familiale même si le surplus est aussi souvent séché et vendu.

La pêche à la nasse est aussi pratiquée par les femmes et se fait non loin des rives des rivières. Elle permet la capture des crevettes. Les nasses sont de sorte de petits paniers dans lesquels sont mis des appâts (restes d'aliments) et immergés dans l'eau. Le crustacé qui s'y

introduit à la recherche de l'appât est fait prisonnier. Les autres formes de péche telles que la pêche à la ligne, la pêche au filet sont pratiquées par les hommes et les enfants de jour comme de nuit.

c- Activités de ramassage et de cueillette

Les populations de Bidjouka tirent une très grande variété de produits comestibles de leurs forêts. En fonction des saisons et des périodes de l'année, on trouve des espèces végétales qui sont très prisées par les populations de Bidjouka mais également par d'autres personnes qui n'hésitent pas à quitter des pays voisins pour venir s'en procurer. C'est le cas par exemple des amendes de Irvingia gabonensis et de Coula edulis (appelées respectivement dans la région « ndo'o » et « mbpa »).Ces amendes oléagineuses sont collectées en forêt pendant les mois de juillet à septembre.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote