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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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12-3. CARACTERISATION DES ESPECES INTERESSANTES.

Face à l'agression de l'homme et de l'animal, les formations forestières en place dans la région ne se maintiennent que grâce à des facultés d'adaptation de quelques espèces significatives par leur résistance à l'action anthropozoogène. C'est ces espèces qui forment l'ossature de toutes les formations végétales et contribuent à un fort taux à leur composition floristique permanente, elles sont présentes quelque soit l'intensité des pressions et le degré d'agressivité de la dégradation.

11-3.1. Espèces secondaires.

Au même titre mais à un degré moindre ces espèces jouent également un rôle appréciable, comme il a été démontré précédemment, dans la structure et le comportement des diverses formations végétales. Parmi ces espèces les plus significatives par leur impact et participation dans la constitution des groupements forestiers dont la présence est déterminante dans la couverture végétale ligneuse permanente, il y a lieu de retenir:

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monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

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1- Juniperus oxycedrus: Espèce connue surtout sous la forme d'arbrisseau mais pouvant atteindre une hauteur appréciable (supérieure à 4 m) dans diverses formations où elle bénéficie de conditions écologiques qui lui sont favorables (dans la région elle colonise les zones où les autres espèces principales n'arrivent pas à se maintenir sous des facteurs climatiques et sur des sols défavorables). Même sous l'effet des mutilations de l'homme car l'animal ne dégrade cette plante que quand elle est au stade de plantule (hauteur inférieure à 1 m). Le genévrier arrive à se maintenir dans la strate arbustive et arborescente. Qualifié de petit arbre inutile par plusieurs forestiers avec une hauteur moyenne variant de 3 à 5 m correspondant à des diamètres de 10 à 25 cm, cependant c'est le plus recherché pour être exploité quand son diamètre est supérieur à 20 cm pour la confection d'ustensiles de cuisine en bois et de traverse de meuble très résistantes (pieds, cadre). La qualité de son bois, homogène et à grain fin est apprécié pour l'ébénisterie, très résistance à la rupture ce bois est utilisé pour divers supports. Le genévrier oxycèdre donne également un charbon de très bonne qualité, utilisé pour le chauffage, pour l'extraction de goudron végétal qui par distillation donne de l'huile de cade. Toutes ces qualités utiles et économiques font que cette espèce est soumise en permanence à une exploitation, c'est ce qui justifie ses faibles caractéristiques dendrométriques et sa faible représentativité dans la composition des paysages végétaux.

Appartenant aux étages semi-aride et subhumide elle se caractérise par sa résistance au froid, à la sécheresse et aux mutilations. Indifférente à la nature du sol, robuste cette espèce joue un rôle déterminant dans toutes les formations forestières extrêmement dégradées et localisées dans des conditions de milieu caractérisé par des températures basses (m inférieur à 1°C), des sols squelettiques, une pluviométrie assez faible (P inférieur à 350 mm) et une pression élevée. Plusieurs auteurs l'ont qualifié d'espèce de remplissage alors que réellement elle forme des groupements végétaux en équilibre avec les conditions du milieu généralement défavorables au développement d'autres espèces.

Par le truchement de l'activité humaine et animale constante en milieu forestier marginal, en bordure de la steppe, le genévrier oxycèdre a pu s'imposer comme espèce avec laquelle il faut compter si on veut sauvegarder les formations forestières hautement dégradées et à la limite de l'aire sylvatique dans la partie méridionale de la région étudiée. Le Juniperus oxycedrus arrive à constituer des formations végétales caractéristiques (physionomie, structure et composition particulières) où elle domine et participe activement à définir des groupements, elle est souvent la compagne concurrente du chêne vert, du thuya et du pin d'Alep, seules espèces à large spectre écologique pouvant se développer dans des conditions écologiques que supporte le genévrier. Très résistante aux mutilations humaines (coupe, dessouchage, exploitation) et au parcours le genévrier oxycèdre dépasse ses limites géographiques et se maintient remarquablement dans les formations des hautes plaines steppiques.

Qualifiée à tord, au regard du rôle écologique qu'elle joue dans la lutte contre la dégradation des milieux végétaux, d'espèce de seconde importance, subordonnée, de remplissage dans les forêts pauvres et correspondant à une phase de régression. (QUEZEL, 1973 et BOUDY, 1950). Le Juniperus oxycedrus s'accommode de l'altitude et des variantes froides et fraiches et s'impose en présence de la croûte calcaire. Cette espèce jouait par le passé un rôle important en altitude quand m est inférieur à 1. (ALCARAZ, 1969).

2- Quercus coccifera: se présente le plus souvent sous forme buissonnante mais peut atteindre la hauteur d'un petit arbre au même titre que le genévrier oxycèdre. Constitue une partie fondamentale des formations basses dans des conditions particulières de sol et de climat. Son seul facteur limitant dans la région semble être l'altitude, peu exigeante du point de vue climatique cette espèce a été reléguée dans les zones les plus défavorisées édaphiquement. Dés que cette espèce s'accroche à un terrain il devient très difficile de l'éliminer à cause de sa grande faculté de drageonner. Elle se sème aisément, supporte les sols calcaires et sableux et arrive à former des groupements végétaux intéressants.

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Considérée comme un arbre extra-forestier cette espèces est abandonnée à elle même et son principal rôle était de garnir les sols les plus dégradés ou menacés au même titre que les autres espèces de la strate buissonnante tel le lentisque, la filaire, le palmier nain, l'alfa...

Plus thermophile que le chêne vert et le genévrier oxycèdre, les températures hivernales basses inférieures à 1°C entraînent généralement sa disparition. Dans ses manifestations les plus thermiques cette espèce est mélangée au thuya et même parfois au chêne vert, elle s'épanouit dans l'aire de l'Oléolentisetum mais ne se trouve jamais seule et est le plus souvent accompagnée de lentisque et de filaire. Le pin d'Alep présente un développement remarquable en hauteur lorsque dans son sous-bois le chêne kermès est présent, ce dernier contribue à la formation et à la conservation du sol en apportant une biomasse organique appréciable et éliminant les autres espèces buissonnantes concurrentes.

Cette espèce contribue à la formation de groupements végétaux remarquable par la qualité de leur sous-bois et le comportement de l'espèce dominante. Elle n'arrive pas à s'imposer pour constituer un groupement végétal propre, elle n'est intéressante et ne joue un rôle déterminant qu'en sous-bois essentiellement dans la strate arbustive. Elle arrive à maintenir un taux de recouvrement supérieur à 30 quelque soit l'intensité de la pression qui s'y exerce et impose de ce fait une structure particulière au groupement végétal où elle set présente. Elle participe également, quand les conditions de milieu le lui permettent, à la constitution de formations intéressantes du point de vue protection et production de biomasse ligneuse avec le chêne vert et le thuya.

3- Arbutus unedo: se développe dans des zones qui conservent encore une assez bonne fertilité du sol, abonde sous climat non continental; cette espèce est typique d'un stade de dégradation des groupements de l'étage de végétation du subhumide et du semi-aride supérieur essentiellement. Très commune dans tous les groupements de chêne zeen, de chêne vert et même de pin d'Alep et de thuya dans des conditions caractérisées par une fraîcheur. Prospère sur sol acide avec Cistus ladaniferus, est présente également dans les formations basses les mieux conservées, elle accompagne le lentisque et la filaire. Quand elle évolue sur sol édifié sur roche calcaire cela signifie que les horizons superficiels sont décarbonatés. Sur certaines zones dégradées l'arbousier, commun par sa présence, indique que cette dégradation est récente et les possibilités d'évolution sont encore présentes car les potentialités du milieu sont appréciables.

C'est une espèce indicatrice de zone où le sol conserve encore une fertilité, par l'importante matière organique qu'elle donne au sol elle participe à ces qualités. Limitée dans l'espace puisqu'elle a des exigences particulières cette espèce arrive malgré les pressions à se maintenir et participe activement (coefficient d'abondance-dominance supérieur à 2.1) à la composition floristique des formations végétales. Sa faculté de rejeter et de coloniser l'espace libre disponible en sous-bois contribue à conforter cette espèce dans le rôle déterminant qu'elle joue au niveau de toutes les formations végétales et des espèces secondaires. Protégée, elle peut participer à la constitution d'une strate arborescente avec les autres espèces significatives tel que le chêne vert, le chêne liège et le chêne zeen.

4- Pistacia lentiscus: arbuste très commun dans toutes les formations végétales, il peut atteindre des hauteurs de 2 à 4 m et parfois plus avec des diamètres de 1 à 15 cm. Espèce rejetée par les forestiers malgré sa robustesse et son aptitude d'adaptation et de colonisation de l'espace quelque soit les qualités du sol, la possibilité d'utiliser son bois dans l'ébénisterie. Excellent combustible le lentisque se régénère rapidement et vigoureusement de souche, mutilé il arrive à être dominant dans toutes les formations basses et s'impose dans la composition des strates arbustives de tous les peuplements ouverts, il constitue à un pourcentage relativement élevé certains maquis et matorrals de la région notamment dans le semi-aride dans les formations assez dégradées.

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Très peu exigeant en humidité, en qualité du sol cette espèce ne connaît dans la région comme facteur limitant que l'altitude (maximum de 1600 m) et parfois l'exposition quand elle est atteinte par la brise marine. Abondant, il peut atteindre des hauteurs appréciables avoisinantes les 4 m et s'affirme comme la composante principale des formations découlant de forêts dégradées. Espèce assez résistante au froid que le chêne kermès sans pour autant résister à des températures très basses (- 12°C).

Le lentisque s'adapte et s'accommode aux agressions intenses (coupe) en prenant des formes physionomiques remarquables de défense, une fois la mutilation écartée il se développe rapidement et se transforme pour poursuivre son évolution (dendrométrique) normalement dans son groupement. Importante dans la composition floristique de pratiquement toutes les formations végétales de la région, cette espèce impose son impact physionomique et structural grâce à son pouvoir de stabilité, de croissance et de recouvrement face aux multiples mutilations qu'il subi. Le lentisque peut atteindre des hauteurs qui lui permettent d'accéder à la strate arborescente exceptionnellement si des opérations sylvicoles sont exécutées.

Il peut jouer au même titre que l'arbousier un rôle important dans la formation de forêt mixte avec le pin d'Alep, le chêne vert et le thuya, une fois le premier exploité, le sol est toujours couvert et la strate arborescente présente car le lentisque a une croissance plus lente que celle du pin d'Alep.

5- Phillyrea angustifolia: au même titre que le lentisque cette espèce est caractéristique des formations arbustives succédant à des forêts. C'est l'un des principaux éléments du maquis et des matorrals, abondant dans les formations claires et dégradées. Peut facilement atteindre des hauteurs de 4 m et se positionner dans la strate arborescente pour peu que les technique sylvicoles soient déterminées et sa conduite maîtrisée, de même que sa productivité.

Plus résistant que le chêne kermès au froid mais moins que le lentisque cette espèce cède sa place dans les zones hautes et froides à d'autres espèces notamment le genévrier oxycèdre et le chêne vert. Elle participe dans les zones thermophiles à la composition floristique et imprime sa structure à la strate arbustive surtout essentiellement dans les formations dégradées donc ouvertes où elle s'installe avec une grande facilité et arrive à un coefficient d'abondancedominance de l'ordre de 2.2 au moins. Elle colonise également les sols nus où des espèces ont disparue grâce à sa faculté de rejeter et contribue à augmenter le taux de stabilité des formations végétales du semi-aride.

Avec le lentisque elle pourra constituer des forêts mixtes avec le pin d'Alep, le thuya et occuper un sous-étage dont l'impact écologique, structural et économique est déterminant dans le semiaride. Les formations de l'étage semi-aride dégradées pourront ainsi jouer un rôle de production et de protection en même temps car la diversité de la strate arborescente permettra le maintient quelque soit le type d'exploitation ou de régime appliqué d'une strate arborescente garante d'une pérennité d'une couverture végétale à un taux supérieur à 30% au moins.

6- Olea europea: c'est un élément dominant de l'Oleo-ceratonion dégradé, localisée dans le semi-aride elle ne tolère pas les gelées, les températures basses ni la sécheresse prononcées. Préfère les sols profonds et les sols rouges lessivés, craint les sols érodés, caillouteux à croûte calcaire peu profonde. Considérée comme espèce indigène puisque certains auteurs la considère introduite (origine de Syrie). Arbre, arbuste ou buisson l'olivier sauvage était répandu grâce à sa vigueur et sa forte régénération de souche et de drageonnement.

La qualité de son bois permet un charbon de bonne qualité qui a contribué à sa forte dégradation et sa disparition presque totale. Végétal de seconde grandeur (inférieure à 3 m mais pouvant atteindre des circonférences remarquables (supérieures à 50 cm). C'est un élément fondamental de l'association du thuya et un composant principal de l'oléo-lentisque, espèce xérophile et thermophile préférant les formations claires et les broussailles en faible altitude.

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Sa répartition est limitée par les facteurs climatiques et orographiques, c'est ce qui explique sa faible présence dans les monts de Tlemcen et les monts de Dhaya caractérisés par une latitude moyenne assez élevée pour l'olivier. Il se cantonne dans le sous-bois des formations de chêne liège, de chêne vert, de thuya, de pin d'Alep et de genévrier; elle arrive difficilement et exceptionnellement à constituer des formations végétales car il ne peut concurrencer les espèces principales dans leur aire.

Son puissant enracinement et sa possibilité de se développer sur sols argileux justifient sa faible présence dans la région; préfère les calcaires et les schistes l'olivier arrive à se maintenir dans quelques formations végétales très dégradées en rejetant et se contentaient de la strate buissonnante.

Espèce exclusivement su semi-aride elle est cependant présente dans le subhumide et contribue de façon timide à participer en faible présence dans la formation de groupement végétaux où elle n'est que rarement espèce déterminante ou fréquente.

Arbre précieux de part ses qualités écologique et son bois, il doit reprendre sa place dans la composition floristique des formations végétales de basse altitude, thermophile, menacées par une pression extrême. Il peut contribuer à une diversité de la strate arborescente et arbustive pour lutter contre l'appauvrissement en espèces caractéristiques du milieu.

7- Genista quadriflora: espèce calcicole de caractère continental colonisant les zones d'altitude où persistent des vestiges de chênaies très dégradées dans la partie méridionale de la région. Plus au nord elle cède sa place au calycotome. Elle supporte mal l'ombre des pinèdes denses qui sont à l'origine de sa rareté et même de sa disparition dans son aire de prédilection. Sa présence indique généralement une ambiance climatique douce, un sol pas très dégradée et des potentialités permettant l'installation d'une formation forestière. Cette espèce joue un rôle important dans plusieurs formations végétales ouvertes quand le sol est plus occupé par des espèces de la strate arbustive.

Espèce pouvant jouer un second rôle important dans la préparation du terrain avant l'implantation d'espèces arborescentes. Son pouvoir de coloniser et de stabiliser le sol lui confère des possibilités de mise en place d'une certaine ambiance forestière par la mise en place d'une strate buissonnante qui jouera un rôle de protection et de préservation des jeunes semis ou des jeunes plants d'espèces plus intéressantes qui seront introduites par la suite.

8- Cytisus triflorus: espèce atteignant une hauteur de plus de 1 m, très fréquente dans les groupements de chêne liège, chêne zeen et chêne vert en étage subhumide ou dans le semi-aride sous des conditions locales et stationnelles particulières dominées par une certaine humidité. Arbrisseau très présent dans les formations basses, cette espèce est indicatrice de condition d'humidité et de formations végétales où dominent les espèces d'altitude. Caractéristique d'une formation peu dégradée où des potentialités climatiques et édaphiques sont présentes et permettent l'installation de formations végétales évoluées et diversifiées où la strate arborescente doit être dominante en recouvrement et en présence.

Le cytise peut jouer un rôle identique que celui de Genista quadriflora sous des conditions différentes et permet de préparer " le terrain " à l'installation d'espèces arborescentes sous forme de semis ou de jeunes plants lorsque la régénération naturelle est impossible. Le chêne vert et le chêne liège peuvent être mis en place après l'installation d'une strate où domine le cytise. Ce dernier contribuera à asseoir des conditions de protection permettant de sauvegarder une régénération artificielle ou assistée des espèces significatives devant jouer un rôle déterminant dans la composition des groupements végétaux.

9-Cytisus arboreus: à l'opposé de Cytisus triflorus cette espèce est abondante au niveau des formations dégradées sous la strate arborescente (espèce d'ombre). Caractéristique de groupements de chêne vert dégradés, de maquis, de matorrals même où le couvert de la strate arborescente est appréciable en tous les cas bien supérieur à 50%. Ses exigences écologiques

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particulières ne lui permettent pas de jouer un rôle intéressant dans l'évolution des formations végétales, du moins à l'état actuel de nos connaissances sur cette espèce.

10- Rhamnus alaternus: son adaptation physionomique te physiologique (arbuste à feuilles persistantes et coriaces) et sa faculté de rejeter sont à l'origine de sa haute fréquence dans les peuplements à chêne vert et chêne liège faiblement dégradés. Affectionne les climats doux et les sols assez profonds et humides. Espèce intéressante dans l'étage subhumide où elle accompagne l'Arbutus unedo et Cistus ladaniferus. Elle atteint des hauteurs de 2 m et une fréquence de 40 à 60% , elle contribue dans des conditions qui lui sont favorables à la constitution d'une strate arbustive dont l'impact est déterminant sur les formations végétales qui en découlent.

Espèce pouvant contribuer à la formation de stades élémentaires de transition permettant l'installation du chêne liège dont la régénération naturelle est perturbée.

11- Erica arborea: sous de bonnes conditions édapho-climatiques elle peut atteindre les dimensions d'un arbre et contribue de ce fait puissamment à la constitution et à la structure des formations végétales de l'étage semi-aride supérieur et du subhumide sur sol légèrement sableux, argilo-siliceux et profond. Accompagne fidèlement le chêne liège te le chêne zeen cette espèce est déterminante par sa présence et son apport économique. Non exploitée elle arrive à constituer un sous-bois autant plus dense que les autres espèces réunies.

Espèce intéressante écologiquement et économiquement, elle peut jouer un rôle fondamental dans la composition floristique et coloniser la strate arbustive et même arborescente si elle est traitée. Une espèce intéressante pour améliorer la diversité de la strate arborescente surtout dans les peuplements de chêne liège te de chêne zeen purs.

12- Calycotome villosa: espèce ne supportant pas les gelées, cédant sa place aux genets dans la partie méridionale lorsque les gelées sont fréquentes. Présent sur les versants sud, accompagnant le thuya, il est typique des formations dégradées et ouvertes occupées précédemment par l'Oleoceratonion. Espèce de broussaille et de formations basses où toutes les espèces très exigeantes en conditions climatiques et édaphiques particulières n'arrivent pas à se maintenir sous des agressions permanentes et i intenses.

Espèce pouvant être utilisée comme barrière biologique pour protéger des zones sensibles où la régénération naturelle est à un stade de plantule et très sensible au piétinement du pâturage. Avec une densité élevée cette espèce peut contribuer à diminuer la pénétrabilité des peuplements surtout lorsqu'il s'agit de formations où la strate arbustive est totalement absente.

13- Ampelodesma mauritanicum: il ne tolère pas les climats froids et gélifs recherchant l'influence adoucissante de la brise marine. Une augmentation de la xéricité ou un accroissement du froid hivernal sont à l'origine de sa diminution et même de sa disparition. Espèce se développant dans les versants bien exposés à l'humidité, indifférente à la nature du sol cette espèce est cependant de faible densité lorsque ce dernier est altéré. Constitue de grosses touffes dans plusieurs formations végétales, il se développe lorsque la pluviométrie est importante (supérieure à 500 mm).

Dés que le couvert des formations végétales de l'étage subhumide devient discontinu Ampelodesma prend de plus en plus d'ampleur en colonisant l'espace inoccupé. Quelque soit le type de sol, le diss occupe toutes les trouées dans les forêts, les maquis et les matorrals. Cette espèce peut être considérée comme un faciès de dégradation du groupement végétal de chêne vert et du groupement de chêne liège. Elle n'abonde que lorsque l'espèce dominante disparaît ou diminue de recouvrement. Elle fait partie de plusieurs formations de dégradation dans les différents groupements de la région: pin d'Alep, thuya, chêne vert, chêne liège, chêne zeen. Ses qualités fourragères, sa faculté de se multiplier et son comportement résistant aux mutilations exercées par l'homme et l'animal font que cette espèce doit être réhabilitée.

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Espèce intéressante écologiquement et économiquement, dotée d'un pouvoir de résistance remarquable aux multiples agressions qui la concerne, elle doit être introduite dans des conditions particulières pour sauvegarder une ambiance forestière et servir de transition pour l'installation d'autres espèces de strates supérieures.

14- Stipa tenacissima: espèce caractéristique par sa forte présence dans pratiquement toutes les formations végétales et dans tous leurs stades de dégradation. Fréquente sous tous les types de bioclimats de la région et particulièrement quand les conditions climatiques et édaphiques sont aléatoires ne permettant à aucune espèce de se maintenir (faible pluviométrie, amplitude thermique élevée, sol de faible profondeur, pression excessive). Cette espèce disparaît des formations végétales assez bien conservées, son absence est le signe de bonnes conditions climatiques et de faibles agressions sur la végétation. Les zones sous influence marine lui sont défavorables et le diss se développe en abondance.

Considérée comme une plante caractéristique des hautes plaines steppiques où elle est présente dans toutes les formations végétales. Généralement c'est une espèce indicatrice de dégradation quand elle est présente en abondance dans des formations végétales où normalement les conditions écologiques ne sont pas les siennes. Sa présence dans les formations forestières imprime un faciès particulier et témoigne d'une dégradation certaine. Elle joue cependant un rôle de couverture végétale remarquable lorsque les agressions sont extrêmes et fait partie du cortège floristique et des espèces significatives de tous les groupements végétaux dégradés. Dans les formations végétales de chêne vert, de chêne liège te de chêne zeen c'est un concours de circonstances (froid, sécheresse, dégradation, parcours excessif) qui sont à l'origine de la présence de cette espèce.

Dans des conditions de dégradation extrêmes surtout des formations végétales au contact de la steppe ou quand toutes la strate arbustive et buissonnante sont anéanties l'installation de cette espèce est recommandée au regard de son pouvoir de résistance et de protection du sol, seule phase intermédiaire mais nécessaire promettant une remontée biologique naturelle ou artificielle.

15- Chamaerops humilis: espèce typique de l'étage semi-aride et subhumide inférieur, buissonnante elle set largement répandue grâce à sa vigueur et résistance aux conditions les plus difficiles. Exploitée pendant longtemps pour sa filasse (crin végétal) elle a pu se maintenir même lorsque le sol est dégradé à l'extrême. Elle représente le plus souvent le dernier stade de dégradation souvent associé au Calycotome et à Ampelodesma. Craint les gelées et les zones très humides. Intéressante par sa rusticité et son pouvoir d'adaptation à des conditions difficiles, elle participe au maintien d'une couverture végétale même quand les différents facteurs dégradants agressent le milieu avec le maximum d'intensité.

Economiquement intéressante cette espèce présence cependant la difficulté de se multiplier facilement ce qui l'écarte de toutes possibilités de l'utiliser comme espèce pionnier dans toute forme d'installation d'une dégradation biologique naturelle ou artificielle.

16- Rosmarinus tournefortii: espèce des formations ouvertes, les formations denses lui sont défavorables de même que les groupements acidiphiles, les formations pures d'alfa et sur terra rossa. Espèce calcicole de lumière, arbrisseau des formations de pin d'Alep et des broussailles de coteaux calcaires, elle domine en présence toutes les autres espèces lorsque le sol n'est pas argileux. C'est une espèce principale dans la série régressive, elle appartient dés les premiers stades d'éclaircissement des formations au même titre que Cistus villosus et Stipa tenacissima. La paissance lui est défavorable cette espèce disparaît pour cèdre sa place à l'alfa qui reste seule dans les conditions plus défavorables .Le romarin est moins résistant au froid et à la sécheresse que l'alfa. Espèce indicatrice des forêts de pin d'Alep ou maquis et matorrals régressifs. Cette espèce est intéressante pour préparer une ambiance forestière, une strate buissonnante préparatrice de l'installation d'espèces principales après avoir stabiliser le sol.

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17- Cistus villosus: espèce la plus abondante sur calcaire et même sur décalcifié, elle supporte le froid et abonde sur les versants nord et en sous bois des chênaies colonie les sols nus sous les formations thermophiles (thuya et pin d'Alep) son absence ou diminution est signe de conditions climatiques rudes et d'une dégradation extrême car il est assez résistant .Cette espèce est une composante fondamentale des formations végétales de la région quand elle trouve les conditions écologiques favorables. Sa présence indique une phase initiale de dégradation en situation relativement humide. Participe activement à la formation du sous bois et permet de fournir une matière organique offrant un humus de qualité. Espèce dangereuse par les risques de départ d'incendie qu'elle procure et intéressante par sa faculté de coloniser les sols nus.

18- Cistus sericeus: espèces fuyant le froid et l'humidité, absente des versants nord soumis à la brise marine et des zones gélives, elle est adaptée à la sécheresse. S'associe avec l'alfa, le romarin et la globulaire et participe dans toutes les formations végétales craignant le froid. Son abondance indique une régression avancée des groupements végétaux sous l'effet d'exploitation, de parcours intensif ou d'incendie. Dés que la dégradation est extrême cette espèce cède se place au romarin et à l'alfa. Cette espèce préfère les groupements de thuya sauf dans leurs manifestations continentales ou le froid est excessif et élimine Cistus sericeus.

19- Cistus ladaniferus: arbrisseau de grande dimension, espèce calcifuge d'endroits chauds, présente en abondance sur sols édifiés sur grès siliceux ou sols rouges sablonneux lessivés arrive à former des masses pures avec d'autres espèces calcicoles grâce à l'alternance dans le sol de plaques calcaires marneuses. Cette espèce préfère les expositions chaudes d'où sa concentration en versant sud et sud-ouest. Espèce colonisant convenablement les zones où la végétation ligneuse a disparu sous l'effet de facteurs dégradants.

Espèce peu intéressante, sa présence abondante constitue un risque de départ incendie remarquable, son élimination dans le cadre d'une opération de débroussaillement est souhaitée.

20- Globularia alypum: sous-arbrisseau très commun dans les zones sèches où elle accompagne le pin d'Alep sur sol calcaire dégradé. Espèce calcicole plus résistance au froid que Cistus sericeus, préférant les sols pierreux et secs où elle atteint son développement maximum. Elle est absente des terrains argileux et des sols bien conservés dont les horizons superficiels sont décalcifiés. Sa présence sur sol rouge argileux indique une forte recalcification due à l'érosion. Espèce de lumière, elle colonise abondamment les formations végétales très claires, sa présence indique un état avancé de dégradation. C'est ce qui confère à cette plante son importance.

Très résistante elle arrive à assurer une couverture végétale même sous des conditions défavorables dont les causes sont soit naturelles (sécheresse, sols rocailleux et superficiels) soit artificielles (parcours intense, exploitation extrême, incendies). Rôle écologique partielle, cette espèce ne peut intervenir dans le processus de dégradation.

21- Asphodelus cerasiferus: espèce ne souffrant nullement de l'action anthropozoogène (parcours excessif et incendie), résistante et à large possibilité de diffusion car le bétail dédaigne ses parties aériennes. Préfère les zones soumises à des pressions intenses, sa présence d'ailleurs indique et confirme une altération de la végétation causée essentiellement par l'animal et le feu. Aucune possibilité d'utiliser cette espèce dans le processus de remonté biologique.

22- Viburnum tinus: plante assez commune dans les groupements de chêne liège, de chêne vert du subhumide et le chêne zeen quand les conditions édapho-climatiques sont bonnes (profondeur et humidité). Elle se cantonne dans les endroits frais et en sous-bois dans des formations végétales peu dégradées. Espèce indicatrice de potentialités de conservation et de présence d'une ambiance

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forestière en étage subhumide essentiellement où les pressions sont très faibles. Elle participe à la formation d'une strate arbustive et buissonnante et témoigne d'une évolution en cours.

L'impact de cette plante est remarquable sur le cortège floristique de groupements en prééquilibrés, elle contribue par sa présence à conserver une certaine protection des deux principales strates imprimant une constance et une stabilité aux formations végétales où elle est fortement représentée. Espèce intéressante pour participer à un processus d'évolution des groupements végétaux.

23- Jasminum fruticans: arbuste propre des chênaies, sa présence est tributaire d'un sous-bois relativement abondant auquel elle se combine. Assez remarquablement résistante au froid et au parcours, elle forme avec d'autres espèces arbustives de l'étage subhumide et même du semiaride supérieur dans des expositions particulières (assez bien arrosés ou bénéficiant des vents humides et de la brise marine) un maquis dense.

Espèce pouvant participer à la constitution de rideaux biologiques permettant de favoriser la régénération des espèces principales ou tout simplement permettre une protection biologique d'espace ou d'îlots d'espèces à préserver contre les diverses pressions dégradantes.

23- Artemisia herba-alba: espèce à large présence dans la steppe à alfa essentiellement où elle occupe les petites dépressions argileuses. En milieu forestier elle colonise les zones totalement dégradées et constitue une étape progressive d'installation de la végétation. Espèce intéressante écologiquement grâce à sa grande faculté de coloniser les zones où s'accumulent les éléments fins à dominance argileuse transportés par les eaux de ruissellement, et économiquement pour son utilisation comme espèce fourragère quand les feuilles sont jeunes et commercialisée quand elles deviennent assez ligneuses et non palatable par le bétail.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo