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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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12-3.2. Caractéristiques des espèces principales.

Les reliques des formations végétales peu altérées donnent une image plus ou moins bonne de stades paraclimaciques régionaux ou locaux où persistent et se développent les principales espèces forestières constituant l'armature intéressante de la couverture végétale. La flore forestière de la région comprend un certain nombre d'essence ligneuse de premier ordre sur lesquels on se base pour reconnaître les groupements ou les associations forestiers les plus déterminantes et fondamentales. Ces espèces se résument pour les feuillues à trois: Quercus rotondifolia, Quercus faginea et Quercus suber. Pour les essences résineuses il n'y a que deux: Pinus halepensis et Tetraclinis articulata. On est tenté après toutes les classifications faites précédemment à inclure dans chacune des deux catégories ci-dessus énumérées le Quercus coccifera et Juniperus oxycedrus.

Les diverses formations n'ont pas toutes la même importance biogéographique, bioclimatique, écologique et économique; c'est celle du pin d'Alep qui occupe, en compagnie de celle du chêne vert, les plus grandes étendues et contribuent à imposer leur physionomie et domaine de végétation. Elles revêtent aussi, grâce à leur vaste extension une importance économique qui a été souvent à l'origine de leur dégradation. Le thuya arrive à occuper une place importante et par ses caractéristiques écologiques, particulièrement intéressantes déjà citées, c'est une espèce qui naturellement recolonise son espace et son aire car les autres espèces de la strate arborescente n'arrivent pas à se maintenir. Le chêne zeen connu pour sa capacité de coloniser rapidement tout espace libre dans les zones fraîches en exposition nord et nord-ouest dans le subhumide et remplace souvent le chêne liège qui éprouve des difficultés à se maintenir sur sol légèrement argileux et humide. L'absence de régénération naturelle et même artificielle de cette essence la condamne à disparaître au profit du chêne vert et du chêne zeen.

Toutes ces espèces se distinguent par des caractéristiques importantes à connaître pour comprendre le rôle qu'elles jouent ou doivent jouer dans les différentes formations végétales modifiées et perturbées par les activités humaines.

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1- Pinus halepensis: espèce dont l'aire de répartition est remarquable conditionnée par des exigences écologiques larges, des conditions de milieu qui lui sont favorables et des facteurs humains auxquels il s'est adapté.

La dégradation des conditions édaphiques et climatiques semble être à l'origine de l'extension des formations à base de pin d'Alep. ALCARAZ (1969) affirme que le pin d'Alep est spontané sur l'ensemble des reliefs de l'Atlas tabulaire et se localise essentiellement dans les dépressions et la partie orientale de cet atlas. Sa limite d'extension est imposée par les précipitations qui oscillent entre 280 et 780 mm entre 280 et 470 mm le pin d'Alep est en formation pure, entre 470 et 560 c'est la formation mixte de pin d'Alep et thuya au delà de 600 c'est l'air du pin d'Alep et des chênes (vert, liège et zeen) l'amplitude écologique du pin d'Alep est définie par les valeurs de Q comprises entre 27 et 94.

Cette espèce a été étudié par plusieurs chercheurs et est relativement connue .Sa plasticité remarquable a fait de cette espèce qui prédomine dans toutes les actions de reboisement, la production de plantes en pépinière est dominée par le pin d'Alep à 93% sa généralisation est à l'origine de sa vulnérabilité lors de son installation dans des zones ou le pin d'Alep ne trouvent pas des conditions édaphoclimatiques qui lui sont favorables.

Le reboisement axés essentiellement sur le pin d'Alep ont montré leurs limites , le taux de réussite est faible, l'accroissement est relativement lent, les peuplements sont attaqués par la chenille processionnaire et leur durée probable de vie est hypothéquée par les incendies très fréquents dans ce type de formation a cela s'ajoute la densité, supérieur à 1600 plants à l'hectare qui donne un peuplement très dense ou la concurrence pour l'espace et pour l'eau est capitale et cela se traduit par les plants stressés, affaiblis évoluant difficilement et sujet à plusieurs maladies entravant la productivité et l'accroissement. Malgré l'importance écologique et économique de cette essence, elle n'arrive pas émerger comme espèce réellement dominante pouvant assurer la formation de groupements végétaux en équilibre avec les contraintes naturelles du milieu et les pressions humaines. Cette espèce à également montré ses limites en matière de pérennité puisque la régénération naturelle est quasiment absente dans toutes les formations du semi-aride. La régénération naturelle après incendie est remarquable, une littérature importante lui a été réservée. Dans notre région l'importance des incendies n'est plus à démontrée, puisque nous lui avons réservé une partie détaillée, et implicitement la régénération naturelle est abondante et occupe une surface appréciable qu'il fallait bien gérer après avoir déterminé les techniques sylvicoles à appliquer. Le forestier de la région est resté (et le demeure encore de nos jours) perplexe face à une régénération naturelle après incendie, car la densité dépasse souvent 15.000 plantules à l'hectare. Cette haute densité pose des problèmes insurmontables en matière de traitement et de conduite pour arriver à l'âge adulte, généralement les formations découlant de semis issus de régénération sont la proie facile des incendies qui les détruisent avant l'âge d'exploitation, avec une probabilité relativement élevée (le chiffre de 30% est avancé).

Reléguée dans des zones relativement accidentées ou les conditions édaphiques et climatiques sont rudes, les formations forestières à base de pin d'Alep sont essentiellement à caractère de protection. Généralement elles ont un sous-bois faible ou dominent quelques espèces sans importance, dans de telles conditions on a des forêts fossiles âgées sans importance ni écologique ni économique.

Ne rejetant pas de souche, la régénération naturelle ne peut se faire que si les sujets ont un âge supérieur à 20 ans et que des conditions favorables à la germination des graines soient réunies (sol à potentialités, meuble en surface permettant l'enfouissement des graines), protection des jeunes semis contre le piétinement et les dents du bétail. En formation pure cette espèce est sensible à tous les facteurs dégradants et ne présente aucune résistance quand elle est agressée. Abordant la notion de place du pin d'Alep LOISEL (1975) note à juste titre: " Une espèce végétale ne présente un intérêt pratique réel dans un territoire donné que si les conditions écologiques caractérisant ce territoire ou du moins certaines de ses parties sont favorables non seulement à l'installation et au maintien de espèce mais encore à son développement harmonieux il faut que

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l'espèce puisse s'implanter ou être implantée facilement, que la régénération naturelle soit bonne et qu'enfin sa productivité, sa valeur esthétique ou son efficacité au niveau de la protection des sols et de la végétation correspondent aux objectifs que s'est fixé l'utilisateur, souvent le forestier ."

Concurrencée par le thuya, le chêne vert, le genévrier oxycèdre et surtout les espèces secondaires notamment le lentisque, la filaire, le chêne bermes, l'alfa, le pin d'Alep ne doit sa dominance qu'aux reboisements, à la résistance de l'espèce déjà en place et qui offre exceptionnellement lorsque les conditions le permettent une faible régénération qui assure néanmoins une pérennité à cette formation.

Le pin d'Alep est en même temps une espèce intéressante et dangereuse, c'est l'homme qui par son choix judicieux ou irréfléchi, permet d'en faire une espèce forestière participant activement à la composition et à la structure des formations végétales ou une espèce caractéristique de groupements de transition menacés de disparition à court terme sachant que cette espèce, grâce à un concours de circonstances, a colonisé des surfaces où elle ne se trouvait pas naturellement. Présente et capable de se développer dans tous les étapes bioclimatiques de la région, cette espèce a fini par s'imposer au détriment d'autres espèces plus intéressantes dans des aires qui ne lui sont pas recommandées. A ce sujet LEUTREUCH-BELAROUCI (1981) notait: " ... le cas le mieux connu est celui du pin d'Alep, présente et capable de prospérer dans tous les étages bioclimatiques du pays, à partir de l'aride supérieur, mais qui à l'état naturel n'occuperait sans doute en permanence, à l'état de climax, qu'une aire limitée à certaines portions des étages semi arides et arides. Ailleurs, il ne pourrait jouer que le rôle d'une essence pionnière occupant temporairement des surfaces nues, incendiées ou érodées, et préparant le milieu au retour des essences en place mieux adaptés et plus compétitives qui finissent par l'éliminer" Espèce à utilisation controversée entre les partisans de la généralisation de son utilisation et ceux qui ne la voient que cantonnée dans son aire. Cette espèce ne s'est pas imposée comme principale dans l'objectif recherché par cette étude puisqu'elle ne permet pas une domination positive dans les formations végétales ou elle est plus présente.

2-Quercus rotondifolia : espèce à large spectre occupant une surface remarquable, son amplitude écologique est supérieure à celle du pin d'Alep puisqu'elle est tolérante à l'égard du froid, de la chaleur, de la sécheresse et des conditions édaphiques. Espèce basse et dense sous sa forme typique la plus évoluée se présentant généralement en maquis plus ou moins dense selon l'intensité des pressions qu'elle supporte. Sous forme de taillis souvent dégradé arrivant à se maintenir grâce à sa faculté de rejeter même à un âge assez avancé. Ces rejets sont d'autant plus importants que les agressions sont intenses. Résistante à la dégradation, cette espèce colonise des groupements de pin d'Alep, de chêne liège et même l'Oleo-lentisetum en altitude, en versant nord lorsque le froid et l'humidité sont élevés. Elle prend diverses formes physionomiques pour lutter contre les facteurs dégradants et arrive à se maintenir là ou les autres espèces disparaissent. Le chêne vert arrive à coloniser tous les types de sol, à différentes altitudes, sous les deux principaux étages bioclimatiques de la région (semi aride et subhumide) et quelque que soit le type et l'intensité des agressions elle participe activement à la formation de tous les groupements végétaux identifiés et agit avec prépondérance sur la composition et la structure en imposant une physionomie. Son taux de présence et sa fréquence élevée dans les strates buissonnante, arbustive et arborescente soulignent l'importance écologique de cette espèce dans tous les écosystèmes forestiers de la région. Les meilleurs stades évolutifs rencontrés appartiennent aux groupements du chêne vert. Les stades de dégradation offrant la plus grande résistance aux pressions appartiennent également à cette espèce et permettent d'avoir une matière organique remarquable en quantité et en qualité. Le semis direct donne de bons résultats pourvu que les glands soient enfouis dans le sol et mis en défens pendant quelques années (au moins quatre), son accroissement est appréciable; résistante naturellement aux incendies cette espèce est plus qu'intéressante.

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Le chêne vert est présent dans toutes les étapes de dégradation de pratiquement toutes les formations végétales et occupe de ce fait une place écologique et floristique déterminante et significative. Dans toutes les classifications faites, reposant sur la résistante aux agressions, la présence, la constance, la stabilité, la participation à la détermination de la structure et de la physionomie des diverses écosystèmes forestiers, le chêne vert se positionne parmi les trois premières espèces. Plusieurs travaux dendrométriques ont été faits sur cette essence pour en apprécier les caractéristiques de production, de productivité, d'accroissement, d'utilisation dans l'industrie du bois et de la papeterie (BOUDY, 1954; BERRICHI, 1994; DAHMANI, 1984; MAHI, 1993); tous confirment que les résultats obtenus sont intéressants comparés aux autres espèces dites stratégiques tel que le pin d'Alep, le pin maritime, le chêne zeen, le chêne afares. Le chêne vert est une essence pouvant se développer dans des conditions de milieu très diversifiées, colonisant les espaces les plus dégradés et arrivant à un taux de recouvrement remarquable qu'aucune autre essence n'est capable d'atteindre.

Avec la maîtrise de son implantation artificiel ou une assistance à sa régénération naturelle le chêne vert peut et doit constituer le pionnier en matière de protection des formations basses dégradées car il peut permettre l'installation d'une ambiance forestière indispensable au développement d'autres espèces. BACHTARZI (1984) dans la région de Télagh confirme qu'un semis direct de gland de chêne vert donne des résultats appréciables avec un taux de réussite de 65% à condition qu'une préparation du sol et une mise en défens pendant les deux premières années soient assurées. Le chêne vert est une essence capitale pour l'installation d'un processus de dégradation de nos formations végétales où le stade de dégradation atteint est presque irréversible car il constitue dans l'état actuel de nos connaissances, au même titre d'ailleurs que certaines espèces de la strate arbustive et buissonnante déjà citées, la seule espèce dotée de capacités physiologiques et écologiques lui permettant de coloniser des espaces où les conditions stationnelles sont défavorables pour l'installation d'une gamme variée d'espèces forestières ou préforestières.

3-Tetraclinis articulata: cette essence forestière fait partie des principales espèces de la région comme nous l'avons affirmé à maintes reprises de part ses caractéristiques écologiques remarquables (xérothermophile, calcicole). Elle se cantonne exclusivement dans le semi-aride à variante chaude, douce, et même fraîche pouvant se développer à une altitude maximale de 1400 m. Peu résistante au froid, le thuya est largement répandu sur les sols calcaires où elle se présente en formation pure mais le plus souvent en mélange avec le chêne et le pin d'Alep. Essence assez résistante aux incendies et aux agressions grâce à sa grande faculté de rejeter de souche. Elle est concurrencée dans les zones d'altitude froides et humides par les chênaies. Les conditions écologiques difficiles de la région permettent à cette espèce de se maintenir là ou d'autres espèces ne sont présentes qu'à l'état de broussaille ou disparaissent. Le thuya contribue efficacement à la composition et à la constitution de divers écosystèmes forestiers généralement très claires et dégradés où il impose une structure particulière. Présent dans toutes les strates de toutes les formations végétales où il figure, il imprime une physionomie remarquable par l'impression d'occupation de l'espace et de la colonisation du sol; la preuve de sa résistance et de sa grande faculté d'adaptation à des conditions de milieu difficiles. Cette espèce semble devancer son temps puisqu'elle parait s'adapter à des zones où la dégradation est extrême et où la seule végétation qui persiste et arrive à se développer appartient aux groupements du thuya.

La qualité du bois de thuya, de couleur rouge brun, à aubier mince, ne se fendant presque pas, à grain fin et homogène; son bois se polit et se travaille convenablement, quasiment indestructible son bois est très recherché et c'est ce qui justifie les fortes exploitations illicites. Vigoureux, physiologiquement il panse ses blessures et cicatrise ses mutilations rapidement et poursuit son développement face à des agressions où d'autres espèces auraient péries. Dés que la tige atteint un diamètre supérieur à 5 cm, le thuya peut résister à presque toutes les mutilations de l'homme et de son troupeau. Se développant dans des conditions plus rudes que celles où prospèrent le pin

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d'Alep et le chêne vert, le thuya n'est limité dans son extension que par le climat. Avec le chêne vert il constitue l'espèce caractéristique de l'étage bioclimatique semi-aride sous des pressions authropozoogènes élevées et permanentes il n'est pratiquement pas exclu de son habitat et il n'y a que la lenteur de son développement qui peut être retenue au négatif de cette essence. Toutes les autres qualités militent largement en faveur d'une réhabilitation du thuya pour qu'il reprenne la place qui lui revient dans les écosystèmes forestiers.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon