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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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7-1.2. COMPORTEMENT DE LA VEGETATION

L'incendie agit sur le dynamisme végétal, c'est un facteur important de perturbation des formations végétales dans la région méditerranéenne. TRABUT, 1970). KUHNHOLTZ-LORDAT (1938-1952-1958) décrit les différents stades des successions régressives ou progressives et avance approximativement le temps qu'il faut pour qu'un taillis de Quercus ilex se reconstitue. Il cite les espèces les plus courantes (Quercus, Arbutus, Cistus, Pinus) reconnues comme pyrophytes et indique les caractéristiques végétatives qui leur permettent de survivre et de coloniser les espaces incendiés. Pour une pinède dont la composition floristique regroupe 50 espèces dont 33 sont vivaces (66%), 9 vivaces à semences (18%), 8 annuelles (16%). Sur les 30 espèces de la garrigue à chêne kermès avec 26 vivaces (86,6%) ,2 à semences (6,7), 2 annuelles (6,7). Dans cette

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monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

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gamme 66% d'espèces peuvent donner des rejets dans la pinède et 86% dans la garrigue à chêne kermès.

TRABUT (1970) note:" Le cas de la garrigue à chêne kermès est typique: 86% des espèces recensées peuvent se régénérer immédiatement per rejets de souche; la garrigue se reconstitue donc elle-même, telle qu'elle préexistait, avant le passage du feu".

Les dommages causés par les incendies sur toute formation végétale sont importants, hétérogènes et se manifestent différemment selon le type de végétation où la structure et la composition et le degré de dégradation jouent un rôle déterminant. Les incendies de forêt représentent une des perturbations majeures auxquels sont soumis les écosystèmes méditerranéens. Leur évolution dans le temps a été étudiée par AMOURIC (1985) qui a montré que la modification des usages des écosystèmes ou leurs non-usages a été à l'origine de variations dans les types de formations végétales soumises au feu.

" La connaissance de la structure de la végétation et donc de la densité des différentes espèces dans les formations végétales est capitale pour apprécier les risques d'inflammabilité. Plus l'architecture du tapis végétal et sa stratification est complexe et plus les risques de montée en puissance des feux sont aggravés " conclu BARBERO (1988). Il existe une liaison directe entre l'intensité du feu et les structures et architectures de la végétation, cette liaison est d'autant plus marquée qu'il s'agit d'écosystèmes préforestiers à sclérophylles comme les pinèdes de pin d'Alep. Le même auteur ajoute: " Dans ces forêts appartenant au modèle expansionniste dominent souvent des espèces à stratégie `R' adaptées par sélection géographique et écologiques. Il s'agit de plantes aromatiques colonisant les sous-bois (genévriers, labiées, cistacées) dont les gommes, les résines du tronc, les hydrocarbures s'enflamment successivement et contribuent à l'embrasement général ".

7-1.2.1. Groupement du pin d'Alep dans le semi-aride

Les zones incendiées présentent généralement un état de dégradation avancé où les espèces feuillues ne sont r représentées que faiblement dans les strates sous-arbustive et buissonnante. Les espèces résineuses dominent la composition notamment au niveau de la strate arborescente et arbustive avec un pourcentage relativement élevé dans les autres strates. C'est des formations ouvertes ne présentant aucune faculté naturelle de résister aux incendies. La futaie n'occupe qu'un faible pourcentage, moins de 30% de la surface tandis que les espèces des trois autres strates dominent avec 45% en moyenne.

Après incendie toute la végétation est détruite et ce n'est qu'à la deuxième année que la strate buissonnante commence à se développer avec un taux de recouvrement avoisinant les 20% où dominent les cistes suivis du romarin, de la globulaire et des hélianthèmes. Leur précocité dans l'occupation de l'espace se justifie par le pouvoir de régénération par semis dont elles sont dotées et favorisées par les conditions écologiques parés incendie (lumière, cendre, absence de concurrence, dissémination des graines, recouvrement de semences). Les genêts occupent les vides et les clairières; l'alfa, grâce à sa faculté de rejeter de souche s'impose également sous forme de petites touffes dispersées. L'incendie favorise toutes les espèces feuillues rejetant de souche telle que le chêne kermès, le lentisque, la filaire en plus des espèces se multipliant rapidement par semis après le passage du feu comme le romarin, la globulaire, le genêt, le calycotome et les cistes. Les observations faites confirment que les espèces de la strate buissonnante occupent dés la deuxième année le même coefficient d'abondance-dominance que dans les forêts adultes de référence.

Un aspect important sur lequel une multitude de travaux ont été faits semble de nos jours encore peu maîtrisé: la régénération naturelle. Dans différentes conditions de localisation topographique, climatique, bioclimatique, édaphique et floristique, la régénération naturelle du pin d'Alep à l'année 4 après incendie varie de 1.1 à 4.3 soit une densité moyenne de 20 à 400 par 100 mètres carrés avec une hauteur oscillante entre 15 et 70 cm.

La régénération naturelle se caractérise par une lenteur de croissance, une hétérogénéité dans sa présence et sa densité ainsi que par une fragilité élevée. L'origine de ces causes se retrouve

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dans la densité des espèces colonisant en premier l'espace, la qualité du lit de semence, la nature du sol et son taux de recouvrement par les débris organiques brûlés, les possibilités d'enfouissement naturel des graines et la disponibilité de semences fertiles. A l'inverse les espèces de la strate buissonnante et arbustive, les semis de pin d'Alep n'atteignent leur maximum de densité et d'accroissement qu'à partir de la 5ème année après incendie; une fois les autres strates stabilisées après avoir rejeté et coloniser le terrain.

Cette dynamique est dépendante de plusieurs facteurs le plus souvent non maîtrisables par l'homme, notamment les facteurs climatiques et édaphiques et d'autres anthropiques tel que les travaux forestiers (sylviculture) et le parcours. Dans tous les cas la résistance des espèces aux diverses mutilations est déterminante pour la recolonisation de l'espace et le développement de formations végétales forestières.

Le feu ne modifie pas de façon notable la composition floristique lorsqu'il ne se répète pas au même endroit plusieurs fois de suite, très peu d'espèces sont étrangères au cortège floristique habituel de l'association. Cependant il agit directement sur le coefficient d'abondance-dominance par le biais d'une activation des rejets de souche et de l'accélération du processus de germination des semences de quelques espèces.

Les espèces dont le nombre augmente après le passage du feu dans des temps de 2, 7 et 10 ans sont (Tableau annexe n°53):

Tableau 14 : Comportement de quelques espèces face au feu.

AGE

2 ans

7 ans

10 ans

 

A

B

A

B

A

B

Rosmarinus

21

26

21

27

19

18

Pistacia

13

23

4

8

6

11

Globularia

4

22

15

13

17

15

Cistus

3

19

9

6

15

13

Stipa

3

17

15

24

6

11

Quercus

2

8

10

21

14

22

Ampelodesma

-

-

8

11

11

14

Phillyrea

-

-

7

12

9

16

Tétraclinis

-

-

3

11

6

15

Génista

-

-

7

9

11

12

Chamaerops

-

-

6

11

10

14

A: Végétation non brûlée B: Végétation brûlée

Tous ces éléments permettent une recolonisation rapide de l'espace dés la deuxième année. Les espèces composant le groupement du pin d'Alep dans le semi-aride survivent et un fort pourcentage marque une présence accentuée après le passage du feu. L'effet de l'incendie peut être comparé à une coupe rase qui oblige la végétation à s'adapter à des perturbations temporaires. Les espèces caractérisées par une faculté de rejeter de souche, celles dont quelques semenciers ont été épargnés par le feu envahissent en premier l'espace détruit et transforment la formation végétale en agissant négativement sur la régénération naturelle des espèces principales et secondaires formant l'ossature du groupement végétal initial (Tableau N° 55). Ainsi le feu perturbe essentiellement la structure et la pérennité de la formation.

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