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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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INTRODUCTION

Le couvert végétal forestier est en régression constante malgré le développement et la multiplication des matières synthétiques pouvant remplacer le bois dans une gamme variée de ses utilisations. La multiplication et l'intensification des espèces végétales fourragères peuvent également subvenir aux besoins en nourriture des animaux domestiques et épargner l'utilisation des forêts comme terrain de parcours. Dans les pays développés existe déjà une crise assez grave de l'environnement due à plusieurs facteurs dont la destruction de la couverture végétale est significative. Cette crise est présente dans les pays du tiers monde et s'accentue encore plus par le biais de la poussée démographique alarmante car mal maîtrisée. Notre pays ne peut échapper au processus de dégradation du milieu naturel et plus particulièrement des écosystèmes forestiers. Toutes les mesures prises s'avèrent insuffisantes et la végétation est en constante régression et dépréciation sous l'effet conjugué de l'homme et de ses animaux. Quelques exemples à travers le monde montrent la gravité de ce phénomène et alertent les spécialistes sur son importance et les dégâts qu'il peut causer:

- les forêts tropicales ont régressé de 60%,

- le Brésil a perdu plus de 40% de ses forêts,

- le taux de boisement en Chine n'est que de 9%.

Au moment où la forêt dans, son sens le plus large possible, devient une nécessité vitale pour le développement équilibré d'un pays, pour l'homme avec toutes ses contraintes sociales et psychologiques; elle devient de plus en plus menacée dans notre pays. Même en tant que source de vie par ses rôles de poumon à oxygène, lieu de loisirs, protectrice du sol, régulatrice du régime des eaux; le modernisme de l'homme la condamne.

En Algérie la déforestation est importante, un aperçu sur l'évolution des surfaces le confirme:

- la superficie forestière initiale de l'Algérie est estimée par plusieurs auteurs et forestiers à 7

millions d'hectares avant 1800, en 1830 elle n'était que de 4 millions d'hectares, en 1953 seulement 3.298.000 et en 1967 prés de 2.233.000 hectares. En prenant en considération les broussailles et les maquis bas dégradés dont la superficie est estimée à 720.000 hectares notre couverture végétale forestière est de l'ordre de 2.953.000 hectares. Cette situation permet les remarques suivantes:

- sur les 2.380.000 hectares de forêts (chiffre récent) plus de 780.000 sont considérés comme ruinés et à un stade régressif irréversible,

- en 1983 la couverture végétale forestière est estimée à 2.400.000 hectares dont 1.800.000 de maquis.

Les chiffres ne coïncident pas entre eux, ce qui reflète la dynamique régressive et les agressions constantes que supportent les écosystèmes forestiers. Les pressions qui s'y exercent sont toutes dues aux activités humaines volontaires ou planifiées.

L'archéologie confirme, par les gravures rupestres représentant des éléphants et des buffles, que le milieu forestier était à un stade d'évolution remarquable caractérisé par un équilibre proche du climax. La littérature confirme également l'existence de fauves dans nos massifs forestiers il y à peine un siècle! Nos forêts ont subi d'énormes dégâts notamment lors des crises économiques durant les deux guerres mondiales et pendant celle de la libération du pays. ZERAIA (1977) note: " On a accusé l'arabe et la chèvre d'être à l'origine de la dégradation de nos forêts. Cette affirmation mensongère et raciste, est à détruire, aucun troupeau quel que soit son ampleur n'est en mesure de détruire une forêt si celle-ci n'a déjà été largement pillée et dégradée. Quant à l'arabe il s'agit de ce fellah spolié de ses terres, de ses biens, de sa culture que BUGEAUD voulait refouler jusqu'au fond du désert."

La dynamique de la végétation n'a été abordée en Oranie que vers les années 1888 par CLARY dans sa publication intitulée: Le catalogue des plantes observées à Dhaya. Sur ce document ALCARAZ (1982) note: "L'auteur y situe très approximativement les diverses essences forestières

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dont le pin d'Alep, le chêne vert, le genévrier oxycèdre et le thuya, les unes par rapport aux autres."

En 1906, FLAHAUT in ALCARAZ (1982) en analysant ses travaux d'herborisation sur l'Oranie souligne: " J'ai quelque peine à me faire à l'idée que c'est bien le pays où, il y a 22 ans, on ne me permettait d'herboriser qu'armé et que les panthères hantent encore les montagnes voisines." L'évolution de la forêt est quant à elle appréhendée en 1909 par MATHEY dans sa publication: " Un coin de l'Oranie, maquis, broussailles et forêts." Il donne une physionomie de la forêt de pin d'Alep et il y distingua déjà trois étages de végétation superposés. " La forêt se présente sous l'aspect jardiné, et le massif plus ou moins dense offre trois étages de végétation superposés. Le premier est constitué par les pins; le second par le thuya, le chêne vert, l'oxycèdre et la variété de chêne kermès désignée sous le nom de faux kermès; le troisième enfin, par les formes buissonnantes des espèces précédentes, auxquelles s'ajoute l'arbousier, le lentisque, le filaire, le nerprun faux, l'olivier, le calycotome épineux, le baguenaudier, le genêt tricuspide, l'anagyre fétide, le cytise arborescent, la coronille de Valence, le ciste polymorphe et le ciste de Montpellier." Puis il aborde un aspect évolutif ayant trait au dynamisme ".. .. Et nous avons toujours vu la régénération du pin s'opérer sûrement, exclusivement parmi les lentisques, arbousiers, filaires et autres végétaux de sous-bois. En détruisant ce dernier, on détruira forcément la forêt ". Sur la notion de dégradation, à cette époque l'auteur remarque "... l'extension des futaies de pin d'Alep et le retrait des futaies de chêne vert marque une dégradation lente et sûr du climat montagnard...si la dégradation du climat favorise la propagation du pin d'Alep, elle ne suffit cependant point à expliquer la disparition de ces vieilles futaies de chêne vert." La remarque de TRABUT (1949) à ce sujet est intéressante: » Ces massifs de chêne vert s'éclaircissent tous les ans et aucun rejet ne part des souches qui périssent de vieillesse, si bien que ces arbres séculaires parfois très beaux, sont les derniers que doit nourrir un sol brouté à outrance". Pour MATHEY les causes de la disparition de la forêt sont résumées dans cette citation : " les chèvres et les moutons ne se contentent pas de ronger les flancs de l'Oranie et d'envoyer son sol à la mer, ils creusent aussi le gouffre sans fond où s'engloutiront ses revenus et ses ressources. Contre ce fléau un seul remède: substituer, dans le Tell, le gros au petit bétail. "

En 1926 une oeuvre de base remarquable revient au docteur MAIRE, c'est la carte phytogéographique, particulièrement précieuse où les principales formations végétales sont localisées et décrites, il subdivisa l'Algérie en régions, domaines et secteurs qu'il décrit sommairement. En 1926 TINTHOIN avec: - Le tapis végétal du Tell oranais, sa modification par l'homme - aborda directement le problème de l'action de l'homme sur la végétation. Il décrit l'état de la végétation de cette époque tout en essayant de reconstituer les associations primitives à partir de certaines archives. En 1948 avec son ouvrage intitulé: - Les aspects physiques du Tell oranais -, nous retiendrons surtout les précisions historiques sur l'état ancien de la végétation.

L'ouvrage de BOUDY (1948-50): -Economie forestière nord-africaine -; permet d'avoir une monographie forestière assez complète. A ce sujet ALCARAZ (1982) note: " On y relève des remarques intéressantes sur l'écologie, le tempérament, la régénération et les divers types de peuplements végétaux." Des renseignements utiles sont donnés par cet auteur sur les points suivants:

- formation et évolution de la végétation forestière,

- constitution, consistance et volume des peuplements,

- action du milieu humain sur la végétation.

En 1977 QUEZEL aborde le problème de la valeur historique de la flore et de la végétation orophile nord africaine. En 1958 SANTA publie son essai de reconstitution des paysages végétaux quaternaires d'Afrique du Nord. QUEZEL et SANTA (1963) avec la nouvelle flore d'Algérie et des régions désertiques méridionales recensent et localisent les espèces. Les travaux d'ALCARAZ (1982) donnent une description de la végétation de l'ouest algérien. BENABDELI (1983) identifie les facteurs dégradants de la végétation et leur évaluation. KADIK (1983) apporte des informations

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complémentaires sur le pin d'Alep. MEDERBAL (1994) aborde le dynamisme de la végétation en utilisant un outil nouveau pour le pays: la télédétection aérospatiale.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo