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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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7-3.2. Organisation de l'exploitation

Pratiquement aucune exploitation basée sur des études n'a été faite dans la région jusque en 1970, exception faite de quelques interventions localisées et très peu significatives. L'exploitation forestière est une opération sylvicole qui doit découler d'un plan d'aménagement dont l'ossature est la mise en place d'une gestion de l'espace et de la biocénose dans le temps. Toutes les formations végétales accusent un retard considérable en matière d'étude d'aménagement pouvant permettre l'exploitation, de ce fait c'est essentiellement pour un besoin précis ou une opération ponctuelle d'utilité soit économique ou écologique que des peuplements ont été exploités. L'anarchie qui a prévalu en matière de prélèvement de matière ligneuse s'étale sur deux périodes: 1800-1948 et 1964-1989. Au sujet de la première période BOUDY (1948) notait: " Cette période, durant laquelle les principes sylvicoles les plus élémentaires ont été méprisés par l'autorité supérieure, pourraient être justement qualifiés d'anti-sylvatique". Cette méthode d'utilisation des forêts à des fins purement économiques, stratégiques et même politiques dura de 1830 à nos jours avec cependant une décennie de répit: 1950-1960. Les principaux paramètres qui commandaient cette exploitation étaient la densité, le taux de recouvrement et la présence d'une pseudo-régénération naturelle.

Faute de statistiques précises et fiables par forêt, faute d'inventaire du matériel végétal sur pied par année, par carence de maîtrise de l'accroissement moyen annuel des peuplements et la méconnaissance des techniques sylvicoles adaptées aux types de végétation, c'est l'improvisation qui a prévalu avec la mise en application d'opérations aussi inappropriées les unes que les autres (nettoiement, assainissement, correction biologique, coupe sanitaire, coupe par bande, etc...). Les formations végétales malgré leur résistance et adaptation aux conditions de milieu et d'environnement ne pouvaient faire face aux mutilations programmées et fiancées à travers des actions d'aménagement improvisées. Le bois à prélever par parcelle était fixé par une étude le plus souvent dépassée par le temps et sans actualisation (aménagement des forêts du massif de Télagh avec un retard de 5 ans sur les échéanciers fixés par l'étude et avec exécution des actions d'exploitation seulement). Dans tous les cas le volume de bois retiré des unités d'aménagement est supérieur d'au moins 3 fois les possibilités réelles, ce qui se traduit par une altération du capital

« Aspects physionomico- structuraux de la végétation forestière ligneuse face à la pression anthropozoogène dans les

monts de Tlemcen et les monts de Dhaya (Algérie occidentale)

 

1996

 
 

ligneux aboutissant à une modification de la structure puis à une perturbation de l'équilibre de l'écosystème.

Ce n'est qu'à partir de 1967 (plan triennal 1967-1969) que la prise en main de l'aspect fondamental de la régénération des forêts avec comme objectif une amélioration de la production de matière ligneuse fut inscrite dans les préoccupations majeures du secteur. Quelques études d'aménagement ont été lancées en absence de toute méthodologie d'approche propre à nos peuplements forestiers. Seuls 64.000 hectares de peuplements de pin d'Alep furent étudiés dans les monts de Dhaya durant le premier plan quadriennal 1970-1973. Jusqu'en 1990 seuls 190.000 hectares sont concernés par des études d'aménagement où il y a lieu de signaler l'absence totale de prise en charge du volet sylvicole qui constitue la charpente de toute intervention dans un milieu forestier. Sur le volet exploitation de matière ligneuse ressortait dans tout projet d'aménagement afin de détruire l'image de secteur budgétivore et sans intérêt économique de l'administration forestière. Sans maîtriser la productivité des différents écosystèmes forestiers, de mettre au point des techniques d'intervention adaptées à nos formations végétales et nos espèces et d'opter pour une politique forestière claire et constante il est impossible ne serait-ce que de parler d'aménagement.

L'exploitation forestière comme elle est pratiquée actuellement est perçue comme un facteur dégradant car elle ne repose sur aucune méthode ayant fait ses preuves ni sur des techniques appropriées aux conditions tant biologiques, écologiques que sylvicoles de nos espèces forestières et pré-forestières. Elle peut être classée comme elle est pratiquée actuellement comme un incendie ou un pâturage. En 1976 QUEZEL attirait déjà l'attention: Il serait hasardeux d'envisager l'exploitation de toutes les forêts méditerranéennes, la notion de rentabilité forestière doit passer bien souvent parés les problèmes de conservation". Les moyens et les techniques d'utilisation de notre patrimoine sylvicole demeurent encore imprécis, le même auteur précise: " Du point de vue de la foresterie et de la sylviculture, il conviendrait également de préciser les techniques appropriées d'utilisation et de sauvegarde des forêts méditerranéennes".

Les sciences forestières et la logistique qui leur est indispensable (stations météorologiques, centres de surveillance, expérimentation et recherche, fonctionnement des "écosystèmes etc...) n'ont pas connu l'essor qu'elles méritent eu égard à l'agression que subissent les formations végétales et leur rôle irremplaçable dans un monde condamné à vivre avec une pollution de plus en plus inquiétante. La foresterie fondamentale et pure n'a jamais fait de confusion entre les techniques sylvicoles et l'intensification de l'exploitation qui constitue de nos jours un paramètre de performance des valeurs techniques des gestionnaires des forêts. L'exploitation des formations végétales de quel type qu'elles soient constitue un acte d'agression officialisé sur lequel l'état débourse des sommes faramineuses.

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