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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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10.2. LA STRUCTURE.

La densité, la surface terrière et le volume de l'arbre moyen sont déterminants pour cerner la notion de structure mais c'est le premier paramètre qui est prépondérant et utilisable pour toutes les strates quand aux deux autres ils ne concernent que la strate arborescente. La notion d'espace vital est importante pour la structure afin d'expliquer la distribution des principales espèces les unes par rapport aux autres.

Les principaux paramètres descripteurs de la physionomie et de la structure sont :

Tableau 54 : Principaux paramètres de physionomie et de structure

Paramètres physionomiques

Paramètres structuraux

1- Présence

1- Densité

2- Hauteurs: dominante et moyenne

2- Surface terrière (par arbre, hectare)

3- Stratification

3- Espace vital (pour les principales espèces)

 

4- Constance floristique

4- Volume (par arbre, hectare, accroissement moyen)

5- Taux de recouvrement

5- Forme (port, élagage, relation houppier-racines)

10.3- PROCESSUS DE DEGRADATION

Le processus de dégradation dépend de la nature et de l'intensité des différentes pressions qui s'exercent individuellement ou simultanément sur les groupements végétaux. La description de ce mécanisme et la structuration de sa forme sont des notions indispensables pour mettre au point des techniques de préservation, de conservation et de traitement des peuplements forestiers ou tout simplement pour dicter des mesures permettant d'enrayer ce mécanisme, de tenter de le stopper ou arriver à renverser le processus pour sauver les formations végétales menacées.

10-3.1. LE DYNAMISME VEGETAL.

C'est une notion primaire car étant le reflet de tout être vivant, dicté par le principe de l'évolution qui est le propre de toute population, une fois cernée et ses paramètres et son mécanisme identifié et schématisé il est alors possible de comprendre les interactions positives ou négatives entre les individus composant les groupements végétaux étudiés.

OZENDA (1982) cite à propos du dynamisme végétal: " Les associations végétales ne sont pas des états indéfiniment stables; à moins qu'une cause particulière (érosion permanente du sol, vent, surpâturage, action de l'homme) ne contrarie leur évolution, elles présentent en général une transformation spontanée et lente, au cours de laquelle des groupements végétaux différents se succèdent en chaque point: cette transformation a été appelée dynamisme de la végétation". C'est de cette notion de dynamisme qu'est née la série de végétation qui est l'ensemble d'un climax, des groupements végétaux qui y conduisent par évolution progressive et de ceux qui en dérivent par dégradation. Il ne faut pas confondre ce dynamisme avec les changements de végétation provoqués par des modifications de milieu dues à d'autres causes. GODRON (1984) quand à lui envisage la notion de succession comme une suite de stades, qui s'éloignent de plus en plus de la plus grande stabilité possible.

L'évolution progressive ou régressive, paramètre déterminant du dynamisme, des formations végétales dans la région centrale tellienne occidentale comme sur l'ensemble du bassin méditerranéen est régie par deux éléments majeurs:

- la lutte pour la survie (concurrence pour l'eau et la lumière),

- l'intensité et le type de pression qui s'exerce.

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Face à la première contrainte qui est naturelle et à laquelle le végétal est adapté par une morphologie et une physiologie lui permettant de supporter des conditions climatiques et édaphiques peu favorables. Ce comportement naturel fait que les espèces à tempérament vigoureux, à croissance plus ou moins rapide et à régénération plus ou moins facile et possible imposent à la formation végétale une composition floristique et une structure qui leur est propre. Cependant face à la pression anthropozoogène et à son impact les espèces végétales les plus coriaces n'ont pu développer un comportement physiologique et physionomique nouveaux leur permettant de faire face à ce redoutable facteur de dégradation. Cela entrave davantage la compréhension du processus évolutif rendu complexe également par une hétérogénéité et une instabilité de la présence des espèces dominantes et déterminantes dans les formations végétales.

Quoique l'homme ait déjà existé au cours de la période glaciaire, son impact sur son environnement par ses diverses activités dont l'agriculture et l'élevage ne s'imposent qu'à partir du Néolithique. Le dynamisme végétal a été mis au point par la palynologie où des successions de formations végétales ont été identifiées. Le paysan du néolithique défrichait la forêt et y laissait courir son bétail, ces deux faits favorisaient la croissance de plantes herbacées, la forêt étant éclaircie. L'activité agricole de cette époque, sans engrais et sans jachère épuisait rapidement le sol conquis par le défrichement. Le défrichement par le feu et abandon des terres épuisées étaient également la règle générale d'exploitation des zones à faible densité de population, hors d'Europe jusqu'au siècle actuel. (KUHNELT, 1969).

Le dynamisme de la végétation est imposé par la notion de succession des espèces et des groupements végétaux sous l'effet de divers facteurs. Il est souvent difficile de définir cette notion, c'est CLEMENS (1973) qui définit assez clairement ce concept. L'étude de la végétation selon DEBUSSCHE (1978) sous l'angle de son dynamisme qui doit exprimer l'organisation spatiotemporelle des espèces végétales les unes par rapport aux autres est l'un des meilleurs préalables à l'analyse de la structure et du fonctionnement des écosystèmes. Dans ce concept le milieu est ou sera modifié ou perturbé et chaque espèce montre vis à vis des modifications du milieu un comportement propre déterminé par son autoécologie.

Différentes conception du dynamisme s'affrontent et il est difficile d'opter pour une définition claire. La seule réalité sur le phénomène des successions qui semble acceptable par toutes les écoles est qu'elle concerne la modification de la végétation. Ces modifications, ce dynamisme, sont orientés et l'on passe d'un certain état de la végétation à un autre. L'ensemble de ces passages au cours d'une succession, dénommés" mécanismes de successions", fait l'objet, également, de nombreuses théories résume MEDERBAL (1992) sur ce point.

CLEMENS (1973), OZENDA (1982), GODRON (1984) parmi ceux qui se sont intéressés au dynamisme de la végétation en Afrique septentrionale sont tous d'accord que pour connaître la dynamique de la végétation, il faut aller au delà de la description et chercher les forces qui gouvernent cette évolution. La force qui guide et oriente la succession est la modification des facteurs déterminants du milieu par les communautés végétales qui facilitent l'implantation et la croissance de successeurs. Chaque espèce a des effets particuliers sur son habitat et sont de ce fait des espèces successionnelles ou climatiques capables de se développer et de maintenir dans l'environnement qu'elles façonnent.

Les règles fondamentales du dynamisme de la végétation impliquant une succession de groupements ou d'espèces sont selon OZENDA (1982):

- une sélection écologique (adaptation),

- une sélectivité sociologique (concurrence),

- une sélection géographique.

Un facteur important est à signaler, c'est un élément du dynamisme déterminant car dans un temps relativement réduit il arrive à créer des successions suite à des perturbations: c'est les facteurs dégradants d'origine anthropique. (BENABDELI, 1980, 1983). GRIME (1977) parle de "stress" et de "perturbation", le premier vise les contraintes extérieures (température, eau, sol, lumière ...) et le second des mécanismes limitant la biomasse par sa destruction (incendies,

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coupes, pâturage ...). LEPPART et ESCARRE (1983) considèrent qu'une succession s'enclenche dés qu'un facteur dégradant perturbe partiellement ou totalement un écosystème préexistant. PICKETT (1980) quand à lui atteste que la perturbation est un fait continu faisant partie intégrante de la biosphère à l'origine de la dynamique des communautés végétales.

PONS et al (1990) montrent à travers des analyses de spectres des restes des anciens groupements végétaux que c'est l'action de l'homme qui est à l'origine de la perturbation puis de la modification de la composition floristique et de l'appauvrissement des écosystèmes et leur remplacement par des espèces plus résistantes depuis 15 à 25.000 ans.

Les groupements végétaux subissent en général une transformation lente et spontanée entraînant une succession de groupements végétaux différents. L'action de l'homme et celles de ses animaux domestiques ainsi que les engins mécaniques et certains travaux sylvicoles inadaptés ou mal faits ont le plus souvent pour effet de perturber cette évolution et parfois de provoquer un retour de la végétation à un stade antérieur entraînant le groupement végétal dans une évolution régressive où la finalité peut se concrétiser par une disparition totale de toute végétation ligneuse.

En plus de l'intérêt théorique évident, l'étude de l'évolution de la végétation a un intérêt pratique certain car elle permet de prévoir l'état probable de la végétation au bout d'un certain temps et de déterminer judicieusement le traitement à appliquer pour obtenir des résultats donnés ou fixés.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci