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Aspects physionomico-structurauyx de la végétation ligneuse forestière dans les monts de Dhaya et de Tlemcen (Algérie occidentale )

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par Khéloufi BENABDELI
Université Djilali liabes de Sidi Bel Abbes Algérie - Doctorat d'état en sciences 1996
  

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10-4.2. Méthode d'observation du dynamisme.

Pour l'étude quantitative de la succession en milieu terrestre des formations végétales, on part fréquemment de l'observation et de l'échantillonnage, à un moment donné, des zones du territoire les plus proches possibles les unes des autres, mais qui représentent différente étapes de la succession. Ces dernières exprimeraient la réponse de l'écosystème à un même type de perturbation qui est survenu à différentes dates connues. A partir de l'information recueillie dans ces stations, on peut déduire des tendances de la succession, à conditions que les caractéristiques du milieu soient assez proches. " La série de données spatio-temporelles possède l'avantage de pouvoir considérer un large intervalle de temps. Les variations dues à des fluctuations météorologiques s'atténuent aussi."(DRUDY, 1973). Toutes les études écologiques partent d'une approche statique pour comprendre le phénomène de succession. Il y a aussi l'approche dynamique consistant à réaliser des observations dans des parcelles permanentes à des dates successives. (AUSTIN, 1981).

L'évolution de la végétation est généralement très lente et les cas d'observation directe sont naturellement rares. Le dynamisme le plus souvent se déduit indirectement sur la base de comparaison entre les groupements végétaux se développant sur des zones homoécologiques pour rechercher des intermédiaires entre les différents stades d'une série. Pour cela il est possible selon OZENDA (1982):

- de faire une observation directe lorsque la succession des groupements est rapide,

- d'étudier les cartes anciennes (description floristique) et leur comparaison avec des récentes, - la reconstitution des paysages végétaux (palynologie, anthracnologie ...).,

- la description des successions à l'intérieur d'une série,

- l'étude comparée des groupements vivants côte à côte.

Généralement c'est l'étude comparée de groupements vivants dans une zone homoécologique et isopotentielle qui permet de reconnaître le dynamisme. On peut rechercher s'ils sont reliés entre eux par des états intermédiaires, et après l'examen du degré de développement ou de la vitalité de certaines espèces on peut reconnaître si celles- ci représentent les restes d'un groupement précédent ou bien annoncent l'évolution vers le stade suivant.

La méthodologie d'approche repose essentiellement sur les séries de végétation où des groupements ont été identifiés à différents stades de dégradation. Dans chaque série de végétation reconnue dans les différents étages bioclimatiques et étages de végétation des placettes d'observations ont servi de base d'approche du processus de dégradation ou une

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description floristique a été faite et par comparaison dans des mêmes conditions de milieu et d'environnement il a été possible d'identifier le mécanisme et le processus.

La végétation dans toutes ses composantes et ses formes peut être caractérisée par les aspects suivants ayant un impact certain sur le dynamisme: une physionomie irrégulière, une stratification hétérogène, une composition complexe, une structure particulière, une régénération aléatoire, une faible productivité et production, un impact constant d'une agression humaine et animale et un déséquilibre avancé souvent irrémédiable. A toute cette instabilité s'ajoute les interventions programmées par l'homme pour rentabiliser les formations végétales et qui le plus souvent ne font qu'accentuer leur fragilité se traduisant par une accélération du processus de dynamisme.

Les caprices climatiques, les conditions édaphiques défavorables, les interventions antiévolutives, les agressions et la fragilité de toutes les formations végétales font que le dynamisme végétal est très puissant et actif et n'obéit à aucune règle particulière ou ordonnée pouvant être définie et schématisé avec facilité et fiabilité. Il est quasiment impossible de domestiquer la nature et donc de prévoir car tous les paramètres intervenants ne sont pas quantifiables. A ce sujet HARROY (1967) soulignait: " ... se rend-on toujours assez compte de ce qu'il ne faudrait en principe jamais demander à des innovations technologiques en matière de développement agricole de produire d'éphémères fruits immédiats s'ils doivent le faire au prix d'un appauvrissement du potentiel naturel fondamental, en ouvrant la voie même indirectement à une érosion des sols ou une désorganisation des régimes hydrographiques, ou en entraînant la destruction d'habitats de vie sauvage".

Le dynamisme fondamental guidant et président la destinée des formations végétales est régressif car toutes les formations végétales connaissent une dégradation qui leur imprime un faciès remarquable par une composition, une physionomie et une structure le plus souvent particulières. Il est tributaire de plusieurs paramètres dont les plus déterminants sont la composition floristique, la constance des espèces, le taux d'occupation de l'espace, la densité, l'espace vital réservée aux principales espèces et l'importance de ou des pressions qui s'exercent. Plus l'impact de l'homme et de ses activités est important plus on assiste à une artificialisation des groupements végétaux qui se traduit par une disparition graduelle des espèces selon leur sensibilité. L'occupation des sols est le reflet schématique du dynamisme de l'espèce où luttent évolution régressive et évolution progressive. Cette mobilité dans l'occupation de l'espace est dépendante des activités exercées par l'homme qui sont soit dominantes soit effacées et qui impriment de leur passage les formations qu'elles touchent.

" L'évolution de la végétation est le résultat de l'action de deux mouvements antagonistes: l'un tendant à appauvrir la végétation en place, l'autre, au contraire l'enrichissant en espèces nouvelles exigeant des conditions écologiques plus stables. Suivant que l'un ou l'autre de ces mouvements l'emporte on assistera soit à un dépeuplement végétal de la région, soit, ce qui est plus rare sur le territoire étudié à la réalisation progressive d'un groupement forestier en équilibre avec les conditions écologiques" récapitule LOISEL (1975) les résultats de l'action de l'homme sur la végétation dans le sud-ouest français.

La mise en évidence de cette mobilité doit être faite pour apprécier à leur juste valeur la résistance et la stabilité des groupements végétaux face à l'action anthropozoogène. L'identification des espèces les plus menacées et leur comportement seront déterminants pour toute tentative d'intervention dont l'objectif est la remontée biologique seule garante de l'évolution. C'est sur les espèces dominantes, déterminantes et contribuant activement à la formation des groupements végétaux et à leur identification qu'il convient d'axer le dynamisme dans un premier temps pour apprécier et comprendre les transformations et leurs causes.

Les systèmes forestiers se succèdent selon le degré d'anthropisation, au système forestier potentiel à caducifoliés (modèle de stabilisation) a succédé par anthropisation des systèmes forestiers à chêne vert résistant aux perturbations humaines et des systèmes préforestiers arbustifs dont les espèces elles même appartenaient au modèle de résistance, comme le font remarquer BARBERO, QUEZEL et LOISEL (1990). Les modelés de stabilisation et de résistance se

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confirment en Algérie occidentale, ce dynamisme se poursuit de nos jours par le remplacement d'ensembles forestiers par des ensembles caractéristiques de dégradation provoquée par des altérations de divers paramètres (biologiques, biomasse, sol, climat). Le modèle d'expansionnisme actuel est provoqué par la disparition d'espèces caractéristiques de milieu et leur remplacement par des espèces ubiquistes à forte faculté de régénération et de colonisation de l'espace.

La faible dynamique naturelle de la végétation en zone aride, voire semi-aride, a déjà été soulignée par LE HOUEROU (1969). SHREVE (1972) a même affirmé que l'on ne pouvait parler de successions sous ces bioclimats, cependant les travaux les plus récents (KASSAS, 1976 et FLORET et al, 1981) concluent tout de même à l'existence de successions.

Mc CORMIK (1968) souligne: " Le remplacement de communautés végétales par d'autres dans le même espace a lieu au cours du temps. Cette substitution est pratiquement continue et résulte de la variation des abondances des plantes en réponse à des changements dans les conditions de milieu". AUSTIN (1977) a mis au point une méthodologie "dynamique" consistant à réaliser des observations dans des parcelles permanentes à des dates successives, où on dispose de séquences plus courtes.

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