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Essai d'analyse écogéographique de la végétation sectorielle du Fiherenana

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par Nourddine MIRHANI
Université de Toliara Madagascar - Maà®trise en géographie 2007
  

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VII.2.3- Feux De véGéTATion

Les feux de végétation peuvent être d'origine involontaire, intentionnelle ou criminelle. Les plus courants sont les feux de culture, de nettoiement et de pâturage qui ont un certain but social (us et coutumes des populations malgaches) et économique. Nous pouvons aussi ajouter les feux de protestation et les feux <<Malasoïques» destinés à effacer les traces d'un délit.

Le zébu malgache est à la fois un signe extérieur de richesse, un symbole de puissance, de sagesse et d'espoir en l'avenir pour certains groupes ethniques. Les savanes apparaissent aux yeux des éleveurs comme le domaine indispensable au parcours de grands troupeaux. En conséquence, celles de Maromiandra sont la cible des feux de pâturage. L'objectif des éleveurs est d'offrir à leur bétail de jeunes pousses tout en supprimant les vieilles herbes coriaces à la consommation. Si elles ne sont pas supprimées par le feu, elles empêchent les jeunes pousses d'émerger et le zébu piqueté par ses extrémités refuse le pâturage. Ce sont ces feux qui se transforment dans la plupart des cas en feu sauvage, grignotent les lisières, détruisent les jeunes ligneux et empêchent les forêts de se reconstituer.

On estime que les superficies ravagées à Maromiandra et à Behompy varient de 200 à 1400 ha/an et la fréquence des feux de brousse est de 12 par an (PCD, 2001). La commune de Maromiandra dispose à elle seule de 1570 ha de savane arborée et 1877 ha de savane herbeuse (FTM, 2004). Dans la province de Toliara, la superficie incendiée en 2000 est de 18347 ha (Source MEF, 2002 in ONE/T.B.E., 2003)

Ces savanes connaissent une dégradation. << Les feux ne les entretiennent pas mais, au contraire, ils contribuent avec les facteurs climatiques, à l'appauvrissement du sol » (ROGER, 1988). Les feux tardifs sont les plus redoutables car ils laissent des sols dénudés au moment des fortes pluies. Une fois devenus répétitifs, ils finissent toujours par déclencher un phénomène de steppisation, stade ultime de la dégradation végétale. Ces feux sont considérés dans ce cas comme << un mal nécessaire ». Malgré leurs méfaits, ils sont indispensables en agriculture comme en élevage.

VII.2.4- Le sysTème D'élevAGe

Deux types d'élevages sont retenus dans cette zone :

- un élevage hautement extensif : le troupeau est surveillé mais non gardé rationnellement ; - un élevage semi-extensif : les zébus sont gardés dans le parc ou parfois libérés, on dénombre au maximum 10 têtes par famille.

Cependant, quel que soit le système d'élevage, les mêmes types de conséquences sont enregistrées : réduction et appauvrissement de la flore. Seulement, leurs degrés varient.

VII.2.4.1- Les méfaits de l'élevage extensif

La pratique de l'élevage extensif et l'extension des zones de transhumance occasionnent petit à petit la dégradation des terres et de la végétation. Les pressions varient suivant les saisons. Dès la fin des récoltes, les herbivores fréquentent les collines en toute liberté. Sur sols limoneux à argileux, le piétinement exagéré des pâturages provoque un tassement de l'horizon supérieur du sol en période de pluies. Cela affaiblit les possibilités de régénération des graminées.

L'éleveur malgache est un « sédentaire ». Les pâturages naturels ne sont en repos à aucun moment de l'année. De ce fait, il n'a aucun souci de rotation ou de la charge des pâturages (MORAT, 1973 - KOECHLIN et al., 1974).

Les troupeaux ne connaissent pas de frontière. Ils interviennent dans les clairières ouvertes par les défrichements (photos 12 et 14). Ensuite, ils Pénètrent facilement dans les formations ligneuses dégradées par le biais des lisières et des sentiers. Les plantes broutées quotidiennement sont les souches herbeuses, les plantules, les rejets et les basses branches ou les jeunes rameaux. Ce broutage sélectif renforcé par la divagation s'oppose à la reconstitution buissonnante qui aurait évolué vers une formation secondaire. Les caprins font plus de dégâts sur les espèces ligneuses. Ils broutent en coupant les rameaux de jeunes plantes, parfois même, ils les arrachent jusqu'aux racines et se nourrissent de leur écorce.

La disparition de la couverture végétale par les agissements de l'Homme et de son troupeau n'est pas à discuter. HOERNER (1986) souligne qu'avant la colonisation, l'élevage de zébus était bien développé dans la plaine du delta de Fiherenana. En ce temps, une famille aurait disposé jusqu'à 100 têtes de zébus. Dans son ouvrage de 1976, le même auteur avance l'idée que les agriculteurs sédentaires du Bas-Fiherenana ont des bovins qui faute de pâturage doivent rester sur les plateaux intérieurs. Il ressort de cela que jadis, la plaine de Toliara était couverte d'une végétation naturelle suffisante pour faire paître les grands troupeaux. Aujourd'hui, l'extension de ce bétail est réduite à cause de problème du pâturage et de l'eau, l'espace floristique est petit à petit converti en espace cultural ou dégradé par les ruminants.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus