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Dynamique des ecosystèmes forestiers en contact avec les savanes dans le corridor forestier de Fianarantsoa (Sahabe- Ambohimahamasina ) à  Madagascar


par Andry RANDRIANARISON
Université d'Antananarivo Madagascar - Diplôme d'études approfondies en biologie et écologie végétales 2009
Dans la categorie: Géographie
   

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VI. Principales menaces et pressions

Les populations riveraines du corridor forestier sont des agriculteurs. L'élevage et la riziculture sont des pratiques complémentaires de la population locale. Parmi les activités humaines qui pourraient présenter des menaces sur la formation forestière ainsi que sur leur reconstitution, l'exploitation forestière, l'élevage de zébus, le feu de pâturage et la pratique de l'abattis-brûlis ou tevy sont les plus importantes. Ces différentes menaces influent beaucoup sur la dynamique de la forêt (figure 20).

La forêt mature sous l'influence et selon l'intensité des activités humaines comme l'exploitation forestière massive et l'entrée des zébus en forêt, peut se transformer en forêt dégradée, mais peut redevenir une forêt mature si la perturbation est arrêtée. Toutefois si ces différentes pressions sont associées à la culture sur brûlis, la forêt peut disparaître laissant la place à des cultures. Après abandon cultural, la parcelle peut redevenir une forêt dégradée. Si la zone est transformée en zone de pâturage, il y a évolution vers une savane incluse. La persistance de ces savanes est favorisée par la mise à feu pour l'entretien du pâturage.

Figure 20 : Schéma hypothétique de la dynamique forestière

Ainsi, les activités qui influent sur la dynamique de la végétation sont le pastoralisme à travers les modes d'élevages et le feu de pâturage, l'exploitation forestière et la culture sur brûlis ou le tevy.

VI.1. Mode d'élevage

Dans le Fokontany d'Andohanimananatanana, la taille moyenne des troupeaux est de 11 têtes de zébus. La taille maximale (24 têtes de zébus) est enregistrée dans les villages. Les zébus sont utilisés dans les travaux de rizières à savoir le piétinement, le labour, le hersage des mottes (photo 1), mais également pour la reproduction d'un cheptel destiné à la viande ainsi qu'à la production de fumier. Selon le besoin des paysans et la localisation des éleveurs par rapport aux forêts, le mode d'élevage est généralement de deux types : l'élevage extensif et l'élevage semi-extensif ou intensif.

Le mode d'élevage dans la région dépend surtout de l'éloignement de la forêt. Aussi, la composition des troupeaux dépend du mode d'élevage pratiquée. Pour l'élevage intensif, les zébus sont surtout composés de zébus mâles castrés, avec quelques males non castrés ; Les zébus femelles sont rares. Contrairement, pour l'élevage semi extensif et extensif, le troupeau est majoritairement composé de zébus femelles avec quelques mâles non castrés.

Photo 1 : Zébus mâles castrés travaillant la terre

VI.1.1. Elevage extensif

L'élevage extensif consiste à envoyer les zébus dans la forêt toute l'année. L'emplacement des zébus dans les forêts est appelé « Kijana », littéralement, zone de pâturage. Chaque famille a son propre Kijana. Ces zones de pâturage se trouvent sur une vaste étendue de forêts et de savanes incluses avec des points d'eau (rivière, lac, marais). Les zébus pâturent seulement sur les espaces ouverts pendant les périodes froides (mai - juillet) et de pluie (décembre - mars) pour avoir les premiers rayons du soleil. Les propriétaires ne les amènent dans les villages que pour le travail et pour des événements socioculturels comme le Volambita et les Sao-draza au mois de Juillet (photo 2 et 3). Lors des séjours aux villages, les troupeaux ne restent que 1 à 3 jours ; car ils risquent de tomber malade du fait du changement brusque d'alimentation.

Actuellement, certains Raiamandreny pratiquent toujours l'élevage extensif. Ils habitent dans les villages, mais chargent les membres de la famille, résidant dans les campements, la responsabilité du suivi des animaux. L'élevage extensif est surtout pratiqué pour lutter contre les Dahalo.

Photo 2 : Tolon'omby lors d'un Sao-draza. Photo 3 : Parcage des zébus lors d'un sao-draza

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