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Dynamique des ecosystèmes forestiers en contact avec les savanes dans le corridor forestier de Fianarantsoa (Sahabe- Ambohimahamasina ) à  Madagascar


par Andry RANDRIANARISON
Université d'Antananarivo Madagascar - Diplôme d'études approfondies en biologie et écologie végétales 2009
Dans la categorie: Géographie
   

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VI.2. Exploitations forestières

A la fin de la période coloniale, entre 1937 et 1957, des surfaces importantes de forêts ont été exploitées par les colons associés aux Merina avec une main d'oeuvre betsileo. Les espèces les plus exploitées étaient le bois d'ébène (Diospyros sp.), le palissandre (Dalbergia sp.) et le bois de rose (Dalbergia maritima). Ces espèces se font rares dans la région actuellement et ne peuvent être trouvés que dans les Alamainty (forêt dite « naturelle »).

Après cette période d'exploitation massive de bois dans la région, la population riveraine fait des prélèvements dans les plantations d'Eucalyptus bordant les villages et des arbres morts pour s'approvisionner en bois de chauffe et pour la construction des maisons en bois. L'Eucalyptus est aussi utilisé pour la fabrication de charbon de bois.

En forêts, les riverains prélèvent des arbustes à tige droite (CLUSIACEAE) pour la fabrication des cannes servant dans le gardiennage des zébus. Les contreforts des arbres (FABACEAE, ANACARDIACEAE) sont utilisés pour la fabrication des vannes. Les troncs des bois durs (EBENACEAE) sont utilisés pour la fabrication de manche d'angady, des mortiers et des pilons et les feuilles des Pandanus sp. (PANDANACEAE) pour la fabrication des nattes.

VI.3. Culture sur brûlis ou tevy

La croissance démographique oblige la population locale à migrer petit à petit vers la forêt pour la recherche de nouvelles terres cultivables ; le sol forestier étant considéré comme plus productif. De plus, la production en riz des rizières dans les bas fonds à l'extérieur de la forêt étant insuffisante, il est de plus en plus nécessaire de combiner riziculture et d'autres cultures (Photo 5 et 6) comme les maïs, des légumineuses (haricots, pois de bambara ....). Les terrains les plus exploités sont les bas fonds ou les terrains au bord de la rivière.

Selon la perception locale, la présence du genre Solanum auriculatum (Seva beSOLANACEAE), Dionycha sp. (Kitonda - MELASTOMACEAE) ainsi que Cyperus sp. (Herana - CYPERACEAE) sur les abords des forêts près d'une rivière témoigne un sol de type « baiboho », indiquant une fertilité élevée du milieu.

Photo 5 : Tevy en lisière de la forêt. Photo 6 : Plantation de maïs après Tevy.

VI.4. Feu de pâturage

La pratique de la mise à feu dans la région est interdite depuis 2002, date à laquelle, le GCF a été crée. La population locale n'a plus le droit d'y mettre le feu. Mais cette interdiction n'empêche en rien de trouver lors des descentes de terrain (mai 2008), des savanes nouvellement brûlées ou carrément des savanes ou des versants en train de brûler en lisière de forêt.

Pour l'alimentation des troupeaux, les savanes sont annuellement parcourues par le feu avant 2003. La population locale met généralement le feu sur les savanes avec autorisation des autorités durant la période entre le 15 novembre et le 15 janvier, après la tombée des

premières pluies. Néanmoins, certains pratiquent la mise à feu pendant le mois de juillet pour avoir plus de fourrage pour la période suivante de pâturage. Le feu a pour but de transformer la nécromasse sur pied en cendres, et d'accélérer la repousse de l'herbe pour l'alimentation du bétail.

L'action du feu sur l'écosystème présente cependant des effets néfastes au niveau du sol et de la forêt. L'action répétée du feu sur le sol entraîne son appauvrissement en éléments organiques. Les bactéries du sol transformant les matières organiques en matières minérales ne peuvent plus y vivre.

Après l'interdiction de la mise à feu par les autorités en 2003, à l'abord des hameaux,

les savanes sont envahies par les Erica sp. (ERICACEAE). La qualité fourragère est ainsidiminuée. L'Erica sp. commence à coloniser le milieu après 2 ou 3 ans sans mise à feu.

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