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L'impact de la microfinance en Mauritanie

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par Thierno Abdallahi DIA
Université de Nouakchott - Maitrise 2012
  

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Paragraphe 2 : Contexte expérimentale

L'expérience allemande du crédit populaire : Raiffaisen

L'expérience allemande des coopératives financières Raiffaisen marque le renouveau du crédit populaire. La réussite de ce modèle coopératif repose sur plusieurs principes fondamentaux (Hollis et Sweetman, 1998).

Les associés ont une responsabilité illimitée partagée. Ils sont collectivement responsables des dépôts, ce qui permet de lever des fonds à un coût raisonnable du fait des garanties importantes apportées. Ce principe tend à homogénéiser le statut social et la richesse des associés appartenant à une même coopérative dans la mesure où ce sont les membres les plus riches qui supportent effectivement le risque.

La présence de multiples coopératives de petite taille conduit à la formation de banques centrales fédératives qui sont habilitées à recevoir des prêts subventionnés de l'Etat et qui apportent du capital pour aider à la création de nouvelles coopératives. De plus, du fait de la présence d'une banque fédérative capable de débloquer des prêts d'urgence aux « agences », les coopératives possèdent des fonds propres limités - 4,5% en moyenne (Wolff, 1910 in Hollis and Sweetman, 1998).

Les banques Raiffaisen sont également caractérisées par leur capacité à être viables du fait de forts taux de remboursement. Ce phénomène est expliqué par le fait que les membres se connaissent ; les prêteurs savent donc qui emprunte et dans quel but. Les mécanismes incitatifs de remboursement sont également plus faciles à mettre en place car la proximité géographique - liée à la taille limitée de la zone d'opération de la coopérative - réduit l'asymétrie d'information.

Enfin, les statuts des coopératives prévoient que le profit - produit net bancaire - doit être réinjecté dans les fonds propres. Si tel n'est pas le cas, dans un investissement d'utilité sociale.

Les coopératives Raiffaisen ont inspiré de nombreux intermédiaires financiers en Europe et au Etats-Unis. En France, la Banque Populaire, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel constituent des réplications du modèle Raiffaisen. Le passé composite du crédit populaire a abouti à la richesse actuelle du secteur mutualiste et coopératif. Une des spécificités du crédit populaire en France est la forte implication de l'Etat dans son développement. Ainsi les banques populaires alors qu'elles stagnent auparavant connaissent un fort développement quand l'Etat les utilise comme relais des prêts aux artisans et commerçants pour la reconstruction en 1919 (Vallat, 1999).

Le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole sont issus des multiples crédits agricoles. Le Crédit Agricole n'est pas basé sur une solidarité religieuse comme le Crédit Mutuel mais sur une solidarité syndicale. Il semble important de noter qu'après 1871, le crédit populaire a perdu de sa substance au sens où les ouvriers n'en sont plus les principaux bénéficiaires (Vallat, 1999). Cette tendance se confirme et prend de l'ampleur au 20ième siècle. Ce retour dans le passé montre que ces banques coopératives ou mutualistes sont comparables aux expériences de microfinance développées aujourd'hui dans les pays du Sud et de plus en plus dans les pays du Nord. Ainsi, il peut être pertinent d'identifier les facteurs de succès des initiatives lancées durant le 19ième.

Au préalable, il est nécessaire de rappeler que les leçons héritées du passé ne peuvent être appliquées en l'état sans la prise en compte de l'environnement culturel. Pour illustration, des systèmes de microcrédit du type Raiffaisen ont échoué en Irlande alors qu'ils ont connu le succès en Italie. La conclusion la plus frappante émergeant de l'étude de Hollis et Sweetman(1998) est que les systèmes de microcrédit basés sur des mécanismes d'incitation à l'épargne tendent à être plus pérennes. En effet, ils alignent les intérêts des différentes parties-prenantes(Stakeholders) dans la mesure où les emprunteurs peuvent à terme être prêteurs et vice-versa.

Aussi, la clé de la réussite réside davantage dans la qualité de la structure organisationnelle que dans le montant de capital dédié au projet. L'intervention étatique peut être salutaire dans le lancement de l'activité dans les zones où aucun riche épargnant ne veut déposer son argent dans une telle institution. Par contre, l'attribution de subventions publiques non justifiées peut nuire à la viabilité financière du programme en étouffant les mécanismes d'incitation à l'épargne

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo