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Contribution à  la lutte contre la traite transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest

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par Médessè Laetitia SEDEGNAN
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Cycle I diplomatie et relations internationales 2008
  

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CHAPITRE PREMIER :

Analyse des conséquences des

caractéristiques actuelles des

frontières sur la traite des

enfants

Contribution à la lutte contre la traite transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest

 

L'Etat béninois fournit à son milieu juridique d'importants instruments,

témoignage de sa volonté de lutter contre la traite des enfants. En partant de la ratification des conventions internationales à l'édition des lois nationales, l'on se retrouve dans un `'monde juridique» favorable à la protection des droits de l'enfant et à la lutte contre la traite des enfants. En outre, l'Etat, par son initiative ou par celle des institutions présentes sur le territoire national, a enclenché plusieurs actions en matière de lutte contre le phénomène.

Mais au-delà de ce monde juridique parfait, favorable au respect des textes, aux actions de toutes sortes pour lutter contre la traite, il est un facteur qui constitue un frein pour la réalisation de l'objectif visé : il s'agit du caractère actuel des frontières béninoises.

Les cadres juridique et institutionnel de l'étude (en première section) et les facteurs favorables à la porosité des frontières (section 2) sont les principaux points abordés dans cette partie.

Section Première: Cadres juridique et institutionnel de
l'étude

Le Bénin, comme la plupart des Etats africains, est partie à plusieurs

conventions dont l'objectif est la protection des enfants. Il entreprend et soutient des actions dans ce sens. Mais avant d'aborder les points concernant les instruments juridiques et autres, il convient de définir la notion de la `'traite des enfants». Notons qu'une définition précise n'a pas été retenue car les causes et les manifestations du phénomène ne sont pas identiques d'un pays à l'autre.

L'exposé des textes juridiques (paragraphe premier) et de la politique de l'Etat (paragraphe 2) sont les points essentiels de cette section.

Définition du concept

La `'traite des enfants» se définit comme « le recrutement, le

transport, l'hébergement ou l'accueil d'un enfant aux fins d'exploitation13.» La notion d'exploitation comprend au minimum l'exploitation de la prostitution d'autrui ou d'autres formes d'exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l'esclavage ou les pratiques analogues à l'esclavage, la servitude ou le prélèvement d'organes14. L'OIT la définit comme le trafic d'enfants dans le but de l'exploitation de leur travail. La traite s'entend également de « tout processus [...] concernant le recrutement, le transport, la réception ou la vente de l'enfant [...] à l'extérieur d'un pays15». En République du Bénin16, la Loi N°2006-04 du 05 avril 2006 définit la traite comme « toute convention ayant pour objet d'aliéner, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux, la liberté ou la personne d'un enfant. »

De façon succincte, la traite est le trafic d'enfants dans un but d'exploitation. La `'traite des enfants» est proche d'autres notions. Il convient donc de la dissocier du trafic, du confiage ou du placement et de la migration d'enfants. L'Afrique de l'Ouest est par excellence une terre de migrations et d'accueil. De ce fait, toutes ces notions peuvent parfois prêter à confusion.

Ainsi, il faut entendre par `'Confiage» ou `'placement» le fait de placer un enfant auprès d'un parent proche ou éloigné pour qu'il reçoive une éducation ou une formation. Dans ce cas, les parents rendent parfois des visites périodiques à leur enfant et contribuent d'une certaine manière à l'entretien de celui-ci.

13 Le Protocole additionnel à la Convention des N.U contre la criminalité transnationale organisée, visant à prévenir,

réprim er et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, en son Article 3. c

14 Article 3.a du Protocole de Palerme visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des
femmes et des enfants.

15 L'Accord de Coopération transfrontalière entre le Mali et la Côte d'Ivoire signé le 1er Septembre 2000.

10Loi portant conditions de déplacement des mineurs et répression de la traite d'enfants en République du BENIN. En préfaçant ce document de vulgarisation de cette loi, le ministre de la famille et de l'enfant, Clémence YIMBERE épouse DANSOU, affirme : « le phénomène de la traite des enfants est une préoccupation majeure du gouvernement. »

Quant à la migration, elle est le déplacement d'une personne ou d'un groupe de personnes dont des enfants qui sont à la recherche d'un `'mieuxêtre» hors des frontières de leur Etat d'origine. Elle résulte de la volonté du migrant lui-même ou peut être stimulée.

Le `'trafic» est souvent utilisé comme un synonyme de la traite. Mais le trafic désigne le mouvement de migrants. On peut également parler de trafic en matière d'échanges commerciaux. C'est aussi le mouvement des

populations à l'intérieur d'un Etat. Le mot `'traite» a été donc choisirécemment par les Nations Unies pour éviter la confusion. La traite implique,

au-delà du déplacement, un intermédiaire et l'exploitation. La notion d'exploitation permet donc de la différencier des autres concepts. La traite des enfants peut être interne ou internationale. Lorsqu'elle est interne, elle consiste en ce que l'enfant est mis à la disposition de nouveaux tuteurs se trouvant sur le même territoire que les géniteurs. Quand elle est internationale, elle s'explique par le fait que, l'enfant pour atteindre ses nouveaux maîtres, doit être amené à traverser les frontières de son Etat d'origine : on parle de traite transfrontalière. La traite internationale peut également se traduire par l'exploitation d'enfants de nationalités étrangères sur le territoire d'un autre Etat (pays d'accueil ou de destination).

Paragraphe Premier : Instruments juridiques

De nombreux instruments juridiques internationaux reconnaissent à

l'enfant le droit d'être protégé contre l'exploitation de son travail par autrui17. Des Conventions des Nations unies aux textes nationaux en passant par les textes régionaux, l'arsenal juridique est bien fourni.

17 C'est une expression consacrée par l'OIT.

A- Instruments juridiques à caractères international et sous-régional

> La Convention n°168 de l'OIT (1973), pose le problème général de l'age

d'admission au travail. Selon ce texte, l'age minimum d'admission des enfants au travail, dans tous les cas, ne doit pas être inférieur à quinze (15) ans.

> La Convention des Nations Unies relative aux Droits de l'Enfant (1989)18 est l'un des plus importants textes juridiques en la matière. En son article 32, elle affirme que l'enfant a le droit « d'être protégé contre l'exploitation économique ». Elle engage également la responsabilité des Etats parties à « prendre toutes les mesures (législatives,
administratives, sociales et éducatives) appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher l'enlèvement, la vente ou la traite d'enfants
» (Art. 35 de la CDE).

> Le Protocole facultatif de la CDE concerne la vente d'enfants, la prostitution et la pornographie mettant en scène des enfants. Il date du 25 Mai 2000 et est entré en vigueur le 18 Janvier 2002. Il préconise également que des solutions politiques soient prises afin de prévenir et de combattre le phénomène.

La CDE a été ratifiée par le Bénin le 03 Août 1990. Ce faisant, l'Etat béninois est devenu l'un des 22 premiers pays à avoir franchi l'étape de la reconnaissance des droits et de la protection des enfants.

18 La communauté internationale a retenu la date du 20 Novembre comme Journée Internationale du respect des droits de

l'enfant. Cette célébration est le lieu d'une part, de rappeler à chaque Etat l'engagement qu'il a pris en signant la CDE, et d'autre part, le rôle de chaque individu dans le respect des droits de l'enfant et le développement de celui-ci.

> Le Protocole additionnel à la Convention des Nations sur la Criminalité Transnationale Organisé a été adopté aux Nations le 15 Novembre 2000 et signé par le Bénin l'Assemblée Générale de Palerme (ITALIE) le 12 Décembre 2000. Il vise à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier celle des femmes et des enfants.

> Outre la CDE, le Bénin est également partie à la Convention 182 de l'OIT de 1999 sur les pires formes du travail des enfants. Elle inclut la traite des enfants. En son Article 3.a, elle stipule que toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite d'enfants sont comprises dans les pires formes du travail des enfants. Abondant dans la même logique que la CDE, la Convention 182 de l'OIT exhorte les Etats parties à agir de manière à abolir ces pratiques. Le Bénin, comme bon nombre de pays Africains tels que le Mali, le Burkina-Faso, la Côte d'ivoire, est partie à ces conventions.

> Sur le plan régional, le texte le plus représentatif est la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l'enfant, adoptée en 1990. Elle a été ratifiée par le Bénin en 1996 et depuis lors, y a force de loi conformément à la Constitution Béninoise de Décembre 1990. (Art. 147 de la Constitution19)

> Sur les plans multilatéral et bilatéral, les Etats se sont dotés de nouveaux instruments juridiques : l'Accord Multilatéral de Coopération en matière de Lutte contre la Traite des enfants en Afrique de l'Ouest. Il a été signé à Abidjan, le 27 juillet 2005 par neuf (09) Etats de la sousrégion dont le Bénin. Cet accord s'inscrit dans le voeu des Etats à promouvoir et protéger les droits humains en général et préserver en particulier les enfants. Il exhorte tous les Etats parties à mettre les

19 « Les traités ou accords régulièrement ratifiés, ont, dès leur publication, un

réserve pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie. »

Contribution à la lutte contre la traite transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest

 

moyens en oeuvre en vue d'une part de prévenir et de réprimer la traite et d'autre part de promouvoir la coopération entre Etats. En son article 2, il stipule notamment que « la traite des enfants à quelque fin et sous quelque forme que ce soit, est interdite.»

> Le bilatéral s'illustre notamment par l'Accord de coopération entre le gouvernement de la République du Bénin et le gouvernement de la République Fédérale du Nigeria sur la prévention, la Répression et la Suppression de la Traite des Personnes en particulier des Femmes et des Enfants20. En plus de ces textes internationaux en vigueur, le Bénin dispose d'instruments juridiques sur le plan national.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo