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L'ethnie dans le fonctionnement des partis politiques au Togo. Cas du CAR, de l'ex-RPT et de l'UFC

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par Labité Sodjiné AGBODJAN-PRINCE
Université de Lomé - Maitrise ès-lettres et sciences humaines 2012
  

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INTRODUCTION

L'indépendance des Etats africains a fait miroiter pour quelque temps une lueur d'une vraie autonomie, focalisée autour d'une nation forte et unie, devant entrainer un développement effectif. L'Etat post-colonial dans le contexte africain n'a pas réussi à fonder une telle société qui serait l'expression d'un véritable Etat-Nation. Remarquons que depuis lors, la représentation de << l'image [de la nation] joue un rôle éminent dans le processus d'adhésion à l'idée de nation >> (R. Pourtier, 2010 : 153), créant un blocage systématique fonctionnel et structurel au niveau des Etats.

Juan José Linz, sociologue politique espagnol, a élaboré des modèles étatiques à partir des régimes totalitaires qu'il qualifie de << non démocratiques >>. De son analyse nous pourrons dire que les Etats africains répondent à certains de ces différents modèles : régimes du type << bureautico-militaire >>, << post-démocratique >>, << démocraties raciales ou ethniques >>, << multiethnique sans consensus >>. (J. J. Linz, 2006 : 174-441) On peut s'apercevoir que les régimes politiques des Etats africains, cinquante ans après les indépendances, se rapprochent encore aujourd'hui de ces modèles.

Les Etats africains après leurs indépendances ont connu au cours de leurs processus politiques, l'<< autoritarisme bourgeois >>, les coups d'Etat, le parti unique avec la << personnalisation du pouvoir >>, le népotisme, la dictature, qui ont conduit à un processus de démocratisation dans les années 1990. Ce processus entaché de corruption, d'élection truquée, de gouvernement patrimonial et clanique, de manipulation constitutionnelle, de multipartisme de pacotille, de manipulation ethnique... demeure un échec sur le continent.

En outre, ces difficultés rencontrées sont en partie expliquées aussi par le facteur ethnique. Ce dernier considéré comme vestige du passé est vu comme un nouveau paradigme de la situation politique actuelle africaine. (R. Pourtier, 2010 : 141-159) C'est une source de potentiels conflits qui minent l'Afrique, si cela ne l'est déjà.

Dans ces Etats qui sont issus de la colonisation, l'ethnicité se révèle comme l'un des obstacles au fonctionnement de la société. Elle plonge l'Etat dans l'incapacité d'assumer ses fonctions régaliennes et remet ainsi en cause le constitutionnalisme qui le fonde. L'usage de l'ethnicité confère de facto à des individus ou à des groupes, des missions qui rentrent dans l'exercice de l'Etat. Cet aspect consacre l'effondrement de l'Etat, et instrumentalisé, il est une bombe destructrice de la stabilité de l'Etat et du tissu social. (Zartman, 1997 : 3-14) Dans une recherche (Etude sur les dissensions ethniques et régionales au Togo) du Ministère des Droits de l'homme, de la Démocratie et de la Réconciliation réalisée par Boona Ketehouli en 2005, il

ressort de cela que << d'une manière consciente ou inconsciente l'homme politique utilisera les différences entre les ethnies et exacerbera les clivages nés de ces différences. L'action du politicien surclassera les préjugés et autres pesanteurs sociologiques. » (B. Ketehouli, 2005)

A tort ou à raison donc, les partis politiques pilotés par les politiciens revêtent un caractère ethnique remarquable, dans leurs fonctionnements et organisations structurelles, et aussi dans les milieux où leur côte de popularité est le plus en vogue. Nous pouvons dire que << les dirigeants africains ont tribalisé l'action politique en créant ou en réactivant des stéréotypes ethniques et régionalistes » (K. F.Hetcheli, 2007 : 82). Aussi, selon l'étude de Ketehouli, l'un des catalyseurs ayant joué un rôle néfaste dans la cristallisation des dissensions ethniques et régionales concerne les << partis politiques qui se créent sur des bases ethnico-régionales que sur la base de projets de société. » (Ketehouli, résumé, 2005)

C'est pour essayer de déterminer les facteurs explicatifs de la place qu'occupe l'ethnie dans le processus d'adhésion aux partis politiques et dans leur fonctionnement que nous avons mené cette étude. Le thème de l'étude est ainsi intitulé, << l'ethnie dans le fonctionnement des partis politiques au Togo : cas du CAR, de l'ex-RPT et de l'UFC ».

Qu'est-ce qui peut expliquer ou orienter l'attitude ethniciste des partis politiques ? Comment aussi, le peuple togolais se fourvoie-t-il sur ces questions de clivages, jusqu'à les cristalliser comme un agrégat légitime ou légal ? Les différences culturelles et ethniques sontelles incompatibles avec la paix sociale et les valeurs de la démocratie ? Le rôle que jouent les partis politiques, dans la civitas togolaise, montre-t-il que cette situation de précarité à laquelle est soumis le tissu social ou la cohésion sociale, c'est-à-dire le risque de dégénérescence d'un affrontement inter ou intra ethnique, peut être dépassé ? Voilà les quelques questions auxquelles nous tenterons de résoudre dans ce travail.

De toutes ces interrogations, notre étude ne prendra en compte que l'aspect du facteur ethnique qui touche de façon directe le fonctionnement des partis politiques. Nous nous limiterons dans ce cas à l'Union des Forces de Changement (UFC), au Comité d'Action pour le Renouveau (CAR) et à l'ex-Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), qui sont les trois (3) partis politiques représentatifs lors des élections législative de 2007 et présidentielle de 2010 et, qui ont marqué ou continuent de marquer la vie politique togolaise depuis des dizaines d'années. Il s'agira de voir comment le facteur ethnique influence, la formation des comités directeurs ou des bureaux exécutifs de ces partis et leurs activités sur le terrain.

Le rapport de la mission d'établissement des faits chargée de faire la lumière sur les violences et les allégations de violations des droits de l'homme survenues au Togo avant,

pendant et après l'élection présidentielle du 24 avril 2005, dit rapport Koffigoh, a suffisamment révélé cette situation : << la crise Togolaise s'est également traduite par une exacerbation du facteur ethnique et xénophobe dans la vie politique et sociale de ce pays >> et il en ressort également que << l'implication des partis politiques ne peut être écartée. >> (Rapport Koffigoh, 2005 : 35)

Le phénomène toujours présent de l'instrumentalisation de l'ethnie surtout sur le plan politique reste un défi pour l'Afrique et pour le Togo. Aujourd'hui encore, la politique est un cadre de groupement ethnique, que cela soit dans l'administration, ou dans le social, l'ethnie dominante est celle du parti politique en exercice. A en croire, tout concourt à maintenir une telle situation.

Pour la recherche ou pour ce présent mémoire, il s'agira dans une première partie de poser le problème et d'explorer ses contours, d'expliquer la méthode de collecte des données en décrivant l'instrument et en spécifiant la population-cible de l'étude à travers un cadre théorique, conceptuel, physique et méthodologique. La deuxième partie sera centrée sur la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats de la recherche, qui débouchera sur la vérification des hypothèses suivie de quelques suggestions ou recommandations à l'endroit des structures concernées.

- CADRES THEORIQUE ET CONCEPTUEL

- CADRES PHYSIQUE ET METHODOLOGIQUE

PREMIERE PARTIE :

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand