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L'ethnie dans le fonctionnement des partis politiques au Togo. Cas du CAR, de l'ex-RPT et de l'UFC

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par Labité Sodjiné AGBODJAN-PRINCE
Université de Lomé - Maitrise ès-lettres et sciences humaines 2012
  

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I.6- CLARIFICATION DES CONCEPTS OPERATIONNELS

La définition des concepts est une étape essentielle dans la compréhension d'un thème d'étude en sciences sociales. Le chercheur doit expliquer ou définir les principaux concepts qu'il étudie, afin de lever toute équivocité dans la compréhension. Pour cette étude, les concepts suivants ont été retenus :

Ethnie

La question ethnique constitue aujourd'hui un passage obligé de toute étude sur l'Afrique. Le mot ethnie est apparu en 1896 dans la langue française, chez le théoricien du racisme Georges Vacher de Lapouge, qui distingue les races qui ont selon lui une base biologique et les ethnies une base linguistique et culturelle (Amselle et M'Bokolo, 1999 : 14). Du grec ancien éthnos c'est-à-dire << groupe d'êtres d'origine ou de condition commune, nation, peuple », elle désigne selon le dictionnaire Robert un << ensemble d'individus que rapprochent un certain nombre de caractère de civilisation, notamment la communauté de langue et de culture ». Elle se distingue de la race qui concerne les caractères biologiques et

morphologiques liés à des ancêtres communs et non à la culture ; et se rapproche néanmoins de la tribu et du clan, qui lui est une << division ethnique de la tribu».

Tout compte fait, la tribu se définit comme une subdivision de l'ethnie, une forme d'organisation sociale dont les membres sont liés essentiellement par la communauté de langue, de culture et de terroir. L'usage de ce concept a été accentué en langue française depuis le XIXe siècle, avec pour intention de classer les sociétés auxquelles on déniait une évolution. Ainsi, sous cette appellation étaient représentées durant la période coloniale les sociétés amérindiennes, africaines, océaniennes et certaines sociétés asiatiques, en les présentant comme des sociétés sans histoire, autrement dit comme des sociétés dont les membres ne participaient pas à une humanité commune (J.-L. Amselle, 1999 : 11-48). Mais avec

<< les Anglo-Saxons, tribe s'applique aux sociétés lignagères, pour les distinguer de celles qui vivent dans les collectivités de type étatique. Les auteurs français parleront aujourd'hui plutôt de groupe, ou de minorité ethnique, mais le mot tribu a longtemps été d'usage courant et il l'est parmi les Africains francophones pour désigner l'ethnie. » (R. Pourtier, 2010 : 144)

Par conséquent, tribu et ethnie dans ce travail revêtent la même signification.

EthnicitéL'ethnicité est le caractère ethnique de quelque chose, ce qui comporte des caractères spécifiques à une ethnie. Max Weber définit l'ethnicité, dans Economie et société comme étant le sentiment de partager une ascendance commune, que ce soit à cause de la langue, des coutumes, de ressemblances physiques ou de l'histoire vécue. L'ethnicité est un concept qui << vise donc à rendre compte, d'un point de vue sociologique, de la façon dont les acteurs sociaux utilisent les catégories ethniques dans leurs interactions sociales » (Lexique de sociologie, 2010). C'est alors un concept technique dans la recherche, qui permet l'étude des impacts économique, social et politique de la société en terme ethnique.

L'ethnicité comme donnée primordiale est une approche développée par Shils (1957) qui met l'accent sur la prédominance de l'héritage culturel issu des ancêtres d'une communauté et transmis aux différentes générations successives. L'ethnicité est vécue comme une forme d'héritage collectif par différentes personnes se reconnaissant des liens fondamentaux visant à préserver l'unité et la stabilité de la communauté d'origine.

Ainsi, elle découle directement de l'ethnie. Cette notion est aussi le fondement de la notion d'identité. (cf. R. Pourtier, 2010 : 116-160)

Ethnicisation

L'ethnicisation n'est alors que l'attribution des avantages, de la cause d'un fait divers, d'un événement ou d'un phénomène économique, social, culturel, ou le plus souvent d'ordre public (délinquance, trafic, émeute, violence, insécurité, etc.) à des fractions de populations identifiées préférentiellement, non par leur position, leur condition sociale ou leur compétence, mais par l'origine ou l'identité ethnique qui leur est dans le même temps attribuée.

L'ethnicisation se présente comme un processus qui conduit les catégories ethniques à accéder à des niveaux élevés dans la vie sociale, dans leur interaction et même dans la politique.

Groupe ethnique

Max Weber définissait le groupe ethnique dans Economie et Société comme :

<< ces groupes humains qui nourrissent une croyance subjective à une communauté d'origine fondée sur des similitudes de l'habitus extérieur ou des moeurs, ou des deux, ou sur des souvenirs de la colonisation ou de la migration, de sorte que cette croyance devient importante pour la propagation de la communalisation - peu importe qu'une communauté de sang existe ou pas. >>

De cette définition, il ressort que le groupe ethnique chez Weber a pour aspect primordial, une caractéristique culturelle. C'est la même conception qui prévaut de nos jours, pour aller contre celle des ethnologues coloniales pour qui la race désignait tout bonnement ce qu'on appelle aujourd'hui le groupe ethnique.

De nos jours les expressions groupe ethnique ou communauté ethnique désignent un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun, comme une langue, une religion ou des traditions communes. C'est un ensemble ethnique dans lequel << la conscience ethnique se traduit par le sentiment d'appartenance à un seul et même groupe, différent de celui des autres. >> (M. S. Bamba et G. Gonnin, 1989 : 168)

Démocratie

Selon son étymologie Démos et kratos (pouvoir du peuple), la démocratie désigne le régime politique dans lequel le pouvoir est entre les mains du peuple.

Dans l'antiquité grecque, c'est un régime politique dans lequel les citoyens décident en votant à la majorité et puis tirent au sort lesquels d'entre eux seront chargés de tel ou tel office pour une période déterminée. Pour Bertrand Russel, dans Histoire de la philosophie occidentale (2002), le pouvoir politique revient aux citoyens, et c'est le sens véritable du mot

démocratie. Une démocratie pure peut fonctionner aussi longtemps que l'on peut rassembler tous les citoyens sur la place du marché. Ainsi, elle est conçue comme un modèle constitutionnel et désigne donc une forme d'organisation de la «Polis».

Dans la conception politique moderne, son usage et sa signification ont connu une extension considérable. Cette extension s'accompagne d'un changement de statut : la démocratie ne désigne plus un régime parmi d'autres, mais « elle est un idéal universellement reconnu et un objectif fondé sur des valeurs communes à tous les peuples, indépendamment des différences culturelles, politiques, sociales ou économiques. » (C. Djabaku, 2012 : 9) Elle serait donc conçue comme une sorte d'idéal-type wébérien dont les réalisations concrètes jalonnent l'histoire mouvementée des peuples à travers l'espace et le temps. Elle intègre aussi le concept de citoyenneté fondé sur le respect des normes civiles, des normes politiques et des normes économiques et sociales. Mais l'aspect qui nous intéresse dans ces définitions de la démocratie, c'est la vision athénienne reprise par Russel.

Parti politique

C'est une organisation politique durable, qui a pour objectif la conquête du pouvoir politique et dont l'apparition est généralement liée à l'existence d'un parlement ou d'élections (partis issus des comités électoraux et groupes parlementaires au 19e siècle comme c'est le cas en Grande-Bretagne), mais qui peut aussi se développer dans un régime dans lequel les élections n'offrent pas le choix entre plusieurs tendances (parti unique).

Pour Weber, le parti politique relève de la notion d'entreprise politique, pour signifier que des individus mettent leurs ressources ensemble pour peser sur l'échiquier politique et forment ainsi une structure bureaucratique grâce à la rationalisation de leurs activités sociales. Il se définit de façon concrète comme « des organisations, relativement stables, qui mobilisent des soutiens en vue de participer directement à l'exercice du pouvoir politique au niveau central et/ou local ». (P. Braud, 2008 : 519) Il adopte une structure juridique d'où son institutionnalisation (Duverger) et a une capacité de mobilisation (Oberschall).

Multipartisme

Il est un système dans lequel plusieurs partis politiques luttent pour accéder au pouvoir. Favorisé par le mode de scrutin proportionnel, il provoque des instabilités gouvernementales qui peuvent être corrigées par l'adoption d'un mode de scrutin majoritaire.

Le multipartisme est un élément capital de la démocratie puisqu'il engendre les libertés d'expression, d'opinion et d'association. Dans ce genre de régime, avec la liberté de la presse, c'est l'une des garanties qu'ont les citoyens du contrôle du pouvoir exécutif.

Pluralisme politique

Le pluralisme est un système admettant l'existence d'opinions politiques et religieuses, de comportements culturels et sociaux différents, au sein d'un groupe organisé ; chacun des groupes qui composent le système fait preuve de tolérance et de respect envers les autres, permettant une coexistence harmonieuse sans volonté d'assimilation des autres groupes. (Dictionnaire Le Petit Robert)

En politique, le pluralisme est un système d'organisation, qui reconnaît et accepte la diversité des courants d'opinions, de leurs représentants et des partis politiques. Il peut cependant aller au-delà du simple multipartisme selon le degré de liberté d'exercice de la politique qui est accordé aux partis et le rôle que leur confèrent les institutions.

Système de partis

Un système de parti désigne les relations qu'entretiennent les divers partis politiques d'un Etat entre eux. C'est un concept comparatif dans la science politique qui permet de « comprendre le fonctionnement d'un parti que dans ses reports d'interdépendance et d'opposition avec les autres partis ». (Lexique de Sociologie, 2010) L'idée est que les partis politiques présentent des similitudes de base : ils contrôlent le gouvernement, ont une base stable de soutien populaire de masse, et créent des mécanismes internes pour le contrôle du financement, de l'information et des nominations.

Le concept a été développé par des chercheurs européens qui étudient aux États-Unis, en particulier James Bryce et Moisey Ostrogorsky , et a été étendu pour couvrir d'autres démocraties. Giovanni Sartori a conçu la méthode de classification plus largement utilisée pour les systèmes de partis, distinguée par le nombre effectif de partis . (Partis et systèmes de partis. Un cadre d'analyse, 1976). Le système de parti conditionne largement la nature et la portée de l'action d'un parti au sein d'un système politique et peut donc jouer sur sa stabilité.

Paradigme

Ensemble de propositions conventionnellement acceptées dans tout ou partie de la communauté savante, à partir desquelles se construit une tradition de recherche. (T. Kuhn, La

structure des révolutions scientifiques, 1983) Claude Dubar, sociologue français, donne une interprétation sociologique du paradigme en ces termes :

« C'est le lien entre une vision de la société et une manière de faire de la sociologie. On voit donc bien, ici, que la clé de compréhension d'une théorie scientifique, c'est la relation entre l'image que les scientifiques se font du monde (l'image du social, si l'on parle de sociologie) et la manière dont ils procèdent pour produire leurs résultats. » (Faire de la sociologie, un parcours d'enquêtes, 2006)

Vie politique

C'est tout ce qui entre dans la conquête et l'exercice du pouvoir politique. Elle prend en compte la gestion des biens publics, l'organisation de la société sur le plan social, économique, éducatif, sanitaire et politique. Elle détermine aussi le fonctionnement des institutions publiques et la réussite de la politique étrangère d'un pays.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand