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Coopération décentralisée et développement durable. Cas de la préfecture de Bandiagara au Mali

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par Néné KASSOGUE
Institut africain de management Mali - Master de gestion 2010
  

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2.2 Plan mondial (cas général)

Au cours des deux dernières décennies, la décentralisation des pouvoirs publics a suscité l'intérêt de nombreux pays dans le monde entier. Les efforts de décentralisation se sont multipliés, alors que des pays à la fois développés et en voie de développement remettent en question le monopole des gouvernements centraux en matière de prise de décisions.

Dans le monde occidental, la décentralisation constitue un outil efficace de réorganisation du gouvernement en vue de la prestation de services publics économiques à l'ère de « l'État post-Providence » (Bennett, 1990; Wildasin, 1997).

Les pays en voie de développement, pour leur part, se tournent vers la décentralisation pour échapper aux écueils d'une gestion inefficace et inefficiente, de l'instabilité macroéconomique et d'une croissance économique inadéquate (Bird et Vaillancourt, 1999).

« En Amérique latine, la décentralisation découle des pressions politiques exercées par la population en faveur de la démocratisation (Rojas, 1999), tandis qu'en Afrique, elle a servi de voie vers l'unité nationale (Banque mondiale, 1999). »

La diversité des facteurs expliquant l'intérêt porté à la décentralisation reflète les différences institutionnelles entre les pays. Des facteurs institutionnels comme les conditions politiques, sociales, juridiques et économiques sont généralement importantes pour l'analyse des questions de finances publiques, mais ils le sont particulièrement pour l'analyse de la décentralisation fiscale.

2.3 Cas du Mali

La décentralisation est une réforme majeure en cours. Elle vise à transférer des compétences aux collectivités territoriales afin que les affaires locales soient gérées au plus près des populations.

Cette réforme a pour base une refonte complète du découpage territoriale hérité de l'administration coloniale et se distingue par le processus de consultation populaire qui a permis la création des communes sur la base de regroupements volontaires de villages et de fractions suivant des critères bien définis.

Envisagée et annoncée depuis l'indépendance de la République du Mali, en 1960, la décentralisation est devenue une revendication de la population, exprimée à la base lors de la Conférence nationale de juillet août 1992. La rébellion touareg au nord n'a fait que souligner encore plus la nécessité de décentraliser pour pouvoir organiser un développement équitable et pour maintenir l'unité nationale en mettant en place des collectivités locales et régionales dotées d'une autonomie administrative fixée par la loi.

Au Mali

, la décentralisation doit être comprise comme un véritable processus

impliquant un réel transfert de pouvoirs, de responsabilités et de moyens financiers à des autorités locales démocratiquement élues et soumises au contrôle démocratique. Cette décentralisation est le point d'ancrage d'une approche qui part de la base à l'opposé d'une simple déconcentration de fonctions de l'État central.

La décentralisation, définie comme une modalité d'organisation de l'Etat dont le fondement repose sur la délégation de pouvoir entre 2 entités autonomes a un caractère historique propre à chaque peuple. Pour mieux asseoir la décentralisation, il est important de capitaliser l'expérience des traditions de chaque pays à la matière.

Le Mali a une expérience de la décentralisation qui s'est faite aussi bien sous les différents empires que sous la colonisation avec l'Etat moderne français et qui s'est consolidé après l'indépendance, mais dont le couronnement sera consacré avec les autorités de la 3ème République. L'expérience de la décentralisation au Mali se résume en 4 temps :

- La perception traditionnelle à travers les sociétés royales (Empires du Ghana, du
Mali, Songhoï) ;

- L'urbanisation et décentralisation depuis la colonisation jusqu'à nos jours ;

- L'organisation du territoire et la décentralisation ;

- Le dispositif juridique et institutionnel du processus de décentralisation.

2.3.1 Les expériences féodales de la décentralisation au Mali

Le Mali pré-colonial qui a vu se succéder en nombre impressionnant d'empires et de Royaumes, a été le théâtre de l'émergence de l'Etat sous diverses formes. En effet, les Etats médioviques de Ghana, Mali, Songhoï ont mis au point au fil des siècles, des systèmes politiques très élaborés qui ont fait les preuves en matières d'administration des communautés et de leur territoire.

L'organisation territoriale de ces états médiévaux : provinces ou régions (JAMANA), cantons (MARABOLO ou KAFO), village (DUGU), du moins dans ce qu'on peut qualifier d'anciennes ères culturelles : Marka, Mandé, Songhoï et Peulh, ainsi structurées étaient des plus performantes à cette époque de l'histoire des peuples.

Ces entités territoriales ont été successivement soumises au fil de l'histoire à des formes de domination variées suivant la nature des Etats et celle des liens qui les unissent au pouvoir central. Elles pouvaient donc temporairement jouir d'une relative autonomie de gestion où au contraire subir une indépendance totale en matière d'administration ou même parfois se situer en dehors des heures d'influence de ces systèmes par le hasard de l'histoire, cause de considération géopolitique complexe.

Les systèmes d'administration précoloniaux faisaient preuve de beaucoup plus de souplesse dans leur application que l'organisation coercitive de l'administration coloniale qui c'est incrustée dans la mémoire collective et à estomper dans les esprits le souverain des systèmes d'administration précoloniaux.

C'est en ce sens que la décentralisation actuelle est différente des formes antérieures puisqu'elle instaure le pouvoir du contrôle et de sanction sur les administrateurs grâce à un système collectif.

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