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Savoirs et savoir- faire locaux face aux politiques agraires: diagnostic d'un système agraire dans un village Khamou ou du Nord Laos

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par Pierre- Yves Heurtier
Université Aix-Marseille 1 - Master 2 anthropologie sociale et culturelle 2006
  

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2.3.3. L'adaptation des paysans aux conséquences négatives de la loi d'allocation des terres :

Les solutions locales pour échapper à la crise étaient par le passé, la migration géographique pionnière d'une partie de la population à la recherche de nouvelles terres à défricher89, une accélération de la rotation des parcelles afin d'intégrer de nouvelles parcelles dans la rotation ou l'adoption de nouvelles techniques pour intensifier l'agriculture90.

Les deux premières solutions sont désormais obsolètes. Les villageois ne peuvent pas migrer pour rechercher de nouvelles terres et les autorités contrôlent l'étendue des surfaces exploitées. Seules la troisième pourrait encore avoir se pratiquer.

Pour parvenir à maintenir leur conditions de vie, c'est à dire pour accéder à de nouvelles terres qui leur permettront de compenser les rendements décroissants de leurs essarts infertiles, les stratégies sont les suivantes :

- Les villageois ne cherchent pas à obtenir plus de terres par les autorités, mais défrichent illégalement dans des zones forestières reculées91 ou dans des régions non revendiquées par les premiers occupants. 70 % des cas de ce type ont été recensés dans la moitié Nord du pays92. Ces défrichements sont souvent facilités par l'autorisation donnée par les autorités pour pratiquer une résidence alternée entre l'ancien et le nouveau site. L'amende que les villageois payent pour leurs essarts illégaux est considérée comme une façon de légaliser leur occupation.

La pratique du brûlis ne disparaît pas, elle tend à se faire de façon plus anarchique que par le passé.

89 Mazoyer et Roudart 1997 a.

90 Hunt 2000.

91 En 2002 ; la province de Phongsaly dénombrait 84896 foyers dépendants des pratiques d'agricultures d'abattis brûlis et 58000 ha défrichés par ces pratiques. La province en dénombre un an après 87596 foyers et 59845 ha. Données du SCREC, Novembre 2003.

92 Keoketsy et Bouthabandid et Noven 2000 : 11.

- La location des terres devient de plus en plus fréquente. Le dédommagement s'effectue soit en nature, soit sous forme de paiement de la taxe foncière à la place du propriétaire. Cette situation favorise les résidents les plus anciens. Une tendance à la location de terres cultivables pour la plantation d'arbres de rente (teck...) à des personnes extérieures aux villages est observée fréquemment. Ceci procure de l'argent mais réduit leurs surfaces agricoles et menace leur avenir.

- L'achat de terres devient aussi plus courant que par le passé. L'ancien occupant vend son TLUC comme preuve de cession mais elle est doublement illégale. D'une part le TLUC ne peut être vendu et de plus leur périodes de validités a en général expiré au moment de la transaction.

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