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Anthropisation et risques environnementaux sur les collines de Yaoundé

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par Dieudonné FEKOUA
Centre régional d'enseignement spécialisé en agriculture forêt/ bois Cameroun - Master professionnel en études d'impacts environnementaux 2010
  

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Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSION

De multiples descentes sur le terrain et la mise en oeuvre de l'approche participative et celle de l'EE ont permis de collecter des données qui vont faire l'objet des résultats et de discussion dans ce chapitre.

4.1- PRSENTATION DES RESULTATS

4.1.1 - Activités anthropiques relevées sur les collines de Yaoundé

Les activités anthropiques ici concernent toute action ou opération humaine dirigée vers une finalité et qui provoque directement ou indirectement un élément tel que l'érosion des sols, la pollution de l'eau, de l'air et des sols, la végétation naturelle, le relief, etc.

4.1.1.1- Description des principales activités humaines sur les collines de Yaoundé

Diverses activités humaines sont présentes sur toutes les collines étudiées. Parmi ces activités perturbatrices du milieu, les plus importantes en termes d'occupation spatiale et meme de leur impact sur l'environnement sont :

- L'agriculture itinérante sur brûlis : Elle se pratique sur les flancs des collines et leurs terrains attenants. Elle se fait de manière traditionnelle ; sans aucune technique culturale qui prenne en compte la fragilité du milieu. Les sommets des monts Messa, Akok Ndoué, Ebaminala et même la poche de forêt sommitale du massif rocheux de Minloa sont totalement dégradées du fait de l'agriculture. Les produits de cette agriculture essentiellement vivrière sont destinés à l'autoconsommation et les petits marchés locaux (Nkolbisson, Mbankolo, Carrière) et dans les grands marchés tels que Madagascar et Mokolo. A côté des arbres fruitiers et des bananiers, il existe des champs de maïs, d'arachides, de haricot, de patate et de manioc (voir photo 4.1a) qui sont les plus prisés. A Ebaminala, nous avons visité un champ d'ananas (voir photo 4.1b). A Mbog Ndum (colline la moins humanisée), les champs de maïs et de manioc commencent à coloniser le versant Nord jusqu'à 812 m d'altitude au point de coordonnées GPS 03°51'38,4» latitude Nord, 11°26'36,8»longitude Est. Cette pratique culturale inadaptée s'accompagne de la destruction des arbres, favorisant le ruissellement des eaux de pluie. L'utilisation des feux de brousse (Akok Ndoué, Messa, Ebaminala) expose la roche mère.

4.1b

4.1a

Photo 4.1a : Champs de maïs et de manioc au pied de Minloa. (Source : Fékoua, déc. 2010).

Sur la photo 4.1a, N : 03°53'00,4»E : 11°26'16,7»on voit bien les champs de maïs, de manioc, et des arbres fruitiers au pied du massif rocheux de Minloa. Sur la photo 4.1b, E : 03°53'39,0»E : 11°27'59,9» nous avons un champ d'ananas à Ebaminala. Observez la grosseur d'un fruit au premier plan.

4.1b : Champs d'ananas à Ebaminala.

- I <1Eit1t sommaire qu'on rencontre sur les flancs des collines découle de l'urbanisation désordonnée observée sur le terrain. Des maisons construites sur des sites précaires et parfois à plus de 850 mètres d'altitude, colonisent les flancs des monts Akok Ndoué (photo 4.2), Messa, Ebaminala et Mbankolo. Les cases sont pour la majorité en briques de terre et en planches ; d'où leur caractère précaire. La construction de ces cases est précédée de terrassement et de fouille qui contribue à fragiliser et à déstabiliser le versant. Cette occupation anarchique des zones non-constructibles par les populations ne se fait pas sans conséquences : érosion et mouvement de terrain installent la désolation dans les familles et causent des dégâts importants. A Mbog Ndum, nous avons compté trois maisons situées dans la zone non-constructible. A Minloa, il n'y a pas de maison ni de construction sur la colline et ses terrains attenants.

Photo 4.2 : Les maisons sur le flanc d'Akok Ndoué. (Source : Fekoua, décembre 2010).

Sur cette image, seul cet affleurement rocheux visible à l'Ouest d'Akok Ndoé empêche encore les constructions qui sont déjà à plus de 850 mètres d'atteindre le sommet.

- L'exploitation illégale du bois et du gravier : Cette exploitation socio-économique a profondément marqué le cours de l'évolution des collines de Yaoundé en général et particulièrement celui des produits forestiers ligneux (PFL) et non-ligneux. Les besoins des ménages urbains en bois de chauffage, en matériaux locaux de construction se sont intensifiés et le chômage des jeunes ont conduit à une déforestation et un décapage accéléré des collines, exposant les sols à l'érosion (Tagboka, 2009). Les arbres, tels que nous avons observé sur le terrain sont coupés pour le bois d'oeuvre et la construction (photo 4.3a). Seuls les riverains prélèvent encore le bois directement sur les collines pour l'auto-chauffage et moins pour la vente. Les activités d'exploitation de graviers qui consistent à casser des morceaux de roches par thermoclastie15 sur les collines et à les concasser avec un matériel rudimentaire pour en faire du gravier ont été identifiées à Akok Ndoué (photo 4.3b), Minloa, Messa et Mbankolo. A côté de ces activités majeures, s'exercent d'autres exploitations qui participent à la dégradation de ces écosystèmes à écologie fragile. La liste de contrôle ci-dessous (tableau 4.1) nous présente l'ensemble des activités recensées sur les collines de Yaoundé.

15 Effets produits sur les roches par les brusques changements de température. Il s'agit notamment d'éclatement. Ici, on brule les vieux pneus et les morceaux de bois pour fragiliser la roche.

4.3a 4.3b

Photos 4.3a : Exploitation de pierres à Akok Ndoué. N : 03°51'07,9»E : 11°27'56,1»
4.3b : Coupe ilégale du bois au sommet d'Ebaminala.
N : 03°54'04,0»E : 11°27'50,2»
(Source : Fekoua, décembre 2010).

La photo 4.3a montre des blocs de pierres arrachés sur le mont Akok Ndoué à plus de 850 mètres d'altitude, qu'on fait rouler jusqu'à cet endroit pour être concassés et vendus sous forme de graviers ou de moellons. La photo 4.3b quant à elle présente l'exploitation anarchique du bois à plus de 900 mètres au sommet du mont Ebaminala. On voit bien ici un arbre abattu et scié sous forme de débités.

Tableau 4.1 : Liste de contrôle des différentes activités encours sur les collines de
Yaoundé.

Activités potentielles

Présence effective de l'activité (1)

1- Agriculture

X

2- Habitat

X

3- Industrie

 

4- Compostage

 

5- Secteur informel

X

6- Construction

X

7- Energie

 

8- Foresterie

X

9- Elevage

X

10- Tourisme

 

11- Zones vertes

 

12- Education

X

13- Santé

X

14- Activités religieuses

X

15- Infrastructure hydraulique

 

16- Infrastructure communication

X

17- Chasse

X

 

Source : enquête de terrain, décembre 2010.

(1) : Cocher veut dire que l'activité existe effectivement sur le terrain.

Il ressort de ce tableau que onze activités ont été recensées sur les collines visitées et leurs terrains attenants. Les principales activités sont :

- l'agroforesterie, qui se pratique sur tous les sites.

- l'habitat et la construction sont présents à Messa, Akok Ndoué, Mbankolo et dans une moindre mesure à Fébé, Ebaminala et Mbog Ndum. Il n'en existe pas à Minloa.

- la chasse aux rongeurs tels que le rat, le porc-épic, l'hérisson et l'écureuil se fait périodiquement sur presque tous les sites.

- l'éducation (écoles privées), la santé (centres de santé clandestins), les infrastructures de communication (antennes), les activités religieuses (Eglises et sites de recueillement) ont été observées à des altitudes de plus de 800m à Akok Ndoué, Ebaminala, Messa, Fébé et Mbankolo.

- L'exploitation de pierre et de sable est visible à Akok Ndoué, Minloa et Mbankolo. L'importance spatiale des activités humaines sur les collines de Yaoundé estimée sur la base des observations faites sur le terrain est présentée à la figure 4.1.

Habitat, construction

Figure 4.1 : Répartition spatiale des activités humaines sur les coiines de Yaoundé.

Source : enquête de terrain, décembre 2010.

De manière globale, l'agroforesterie constitue 78% des activités, l'habitat et la construction 12%, l'exploitation de pierres et de sable 3% (photo 4.4a), la chasse 2% et les autres activités telles que la pisciculture (photo 4.4b), la communication (antennes), la religion, la santé, l'éducation et l'élevage 5%. Ces activités impactent sur les ressources naturelles.

 

Le cliché 4.4a ci-contre montre de l'eau stagnant dans un trou creusé pour extraire du sable. Cette activité perturbe l'environnement et crée de véritable gite à moustiques. N : 03°53'00,4»E : 11°26'16,7»

4.4a

 

Le cliché 4.4b présente un étang piscicole sur le cours d'une rivière. Cette activité est pratiquée ici dans des conditions naturelles. Seul le débit de la rivière a été modifié. N : 03°53'60,6»E : 11°26'19,2»

4.4b

Photo 4.4a : Carrière de sable et 4.4b : Etang de poissons au pied du Mont Minloa.

(Source : Fekoua, décembre 2010).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus