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La presse écrite au Cameroun à  l'ère des revendications d'indépendance:approche historique

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par Alain ASSOMO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II recherche en sciences de l'information et de la communication 2010
  

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Section II- le soutien des journaux fondés au Cameroun par des hommes

politiques français à leurs promoteurs anti-indépendantistes

Cette section poursuit l'analyse des thèmes développés dans les journaux édités au Cameroun par les hommes politiques français qui a été entamée dans la deuxième partie de ce travail. Ce qui amène donc à analyser les thèmes développés par cette catégorie d'organes de presse (paragraphe I). L'interprétation qui va suivre permettra de voir la raison explicative de la non-publication par ces périodiques des faits d'actualité concernant les réclamations d'indépendance (paragraphe II).

II-1 -Les journaux fondés par les hommes politiques français: des publications

éditées pour faire connaître les activités et les idées de leurs promoteurs

L'analyse des thèmes développés par les organes de presse fondés au Cameroun par les hommes politiques français amène à constater que les activités et les idées prônées par leurs différents promoteurs sont au coeur des préoccupations de ces publications. En effet, sur 556 articles publiés, ces périodiques ont consacré au total 291articles pour les seuls articles dont le but était de faire connaître les activités et les idées prônées par leurs fondateurs. Pour le Dr. Louis-Paul Aujoulat, fondateur du journal Le Cameroun de demain, ses activités et les idées prônées par lui occupent à elles seules 129 articles sur 241 articles de presse publiés par son périodique soit 53,5%. Il s'agit de : ses visites officielles au Cameroun lorsqu'il était ministre en France, ses rencontres avec des hommes politiques français, la tenue des sessions de l'ATCAM  sous sa présidence, ses déclarations lors des campagnes électorales, Les comptes rendus des réunions de son parti le BDC, le déroulement des campagnes électorales menées par son parti et la tenue des sessions de l'Assemblée nationale française  lorsqu'il était député. Quant à M. Coulouma, promoteur du périodique Le Cameroun libre, ses activités et les idées prônées par lui occupent à elles seules 162 articles sur 315 soit 51,4%. Il s'agit : des réunions du parti dont il était membre(le RPF), des campagnes électorales menées par le RPF, des visites des responsables métropolitains du RPF au Cameroun, du travail des élus locaux membres de ce parti, des réunions de l'ASCOCAM (dont il était l'un des fondateurs) et des opinions émises par l'ASCOCAM sur la situation sociopolitique du Cameroun.

Ces articles liés directement aux activités et idées prônées par les hommes politiques français qui éditaient des périodiques au Cameroun occupent ainsi 291 articles sur 556 soit 52,3% du nombre total d'articles consacrés à l'actualité politique dans l'ensemble de cette catégorie de publications. Ceci semble donc indicateur de ce que ces organes de presse avaient pour rôle d'accompagner les actions et les idées défendues par leurs fondateurs. Les autres articles qui concernent aussi bien les activités des autorités coloniales que les différentes consultations électorales organisées au Cameroun ne sont pas eux-mêmes éloignés des préoccupations de ces promoteurs puisqu'ils montrent le « dynamisme » de l'administration française et indiquent leur volonté de promouvoir le pluralisme des idées dans le pays et par là la nécessité pour le Cameroun de rester sous la domination de ce pays.

Les articles qui portent critique aux idées d'indépendance immédiate et de réunification défendues par les nationalistes (16au total soit 2,8%) cherchent à montrer aux lecteurs de ces journaux le danger que représentent les idées et les actions de ceux-ci pour l'avenir du Cameroun. Ces journaux se montrent donc ainsi antinationalistes à l'instar de leurs promoteurs respectifs d'ailleurs Le Cameroun libre (1ère quinzaine du mois de juin 1954 :1)  publiera un article au titre assez indicateur : « Le Cameroun sans la France est un mort-né ».

Le contenu de ces publications fondées par les hommes politiques français au Cameroun indique qu'à l'ère des revendications d'indépendance, ces périodiques ont été destinés à véhiculer les idées et à faire connaître les actions menées par leurs promoteurs dans un contexte marqué par des élections pluralistes et les positionnements divers au Cameroun. D'ailleurs, sur un plan purement temporel, Le Cameroun de demain et le BDC, parti politique du Dr. Aujoulat ont tous été fondés la même année c'est-à-dire en 1951 par cette personnalité et ont tous les deux disparu en 1956 c'est-à-dire après sa défaite aux élections des députés à l'Assemblée nationale française intervenue le 02 janvier 1956 ;tandis que Le Cameroun libre fondé en 1940 va cesser de paraître en janvier 1958 c'est-à-dire quelques mois après l'obtention par le Cameroun de son autonomie interne survenue en 1957.

L'analyse des thèmes développés par les journaux publiés au Cameroun par les hommes politiques français laisse donc entrevoir que ces organes de presse étaient fondés pour la promotion des idées et des activités de leurs éditeurs. Ils soutenaient leurs promoteurs et ce soutien se traduit par la prépondérance des articles liés aux activités politiques et aux idées de leurs promoteurs par rapport aux autres sujets d'actualité.

Le paragraphe qui va suivre est une interprétation de cette analyse. Il va par conséquent permettre de comprendre en quoi le soutien manifeste de ces publications aux idées et actions de leurs promoteurs peut constituer une raison déterminante de la non-publication par les organes de presse des nouvelles d'actualité liées aux revendications d'indépendance.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille