WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Environnement urbain et changements familiaux au Bénin. Cas des migrants Lokpa de Parakou

( Télécharger le fichier original )
par Moussa YACOUBOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'études approfondies, option : gestion de l'environnement 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 2 : PROCESSUS D'INSERTION DES MIGRANTS

Le présent chapitre expose les motifs de migration, les modes de vie, les solidarités familiales et le processus d'insertion des groupes familiaux lokpa à Parakou. Les lieux de sociabilité et la vie religieuse des familles migrantes constituent également les centres d'intérêt du chapitre.

2.1 Installation et insertion des migrants

2.1.1 Motifs de migration des premiers groupes

Les motifs d'arriver des migrants Lokpa à Parakou sont divers et étroitement liés aux périodes de migration. Dans les années 60 et 70, les migrants Lokpa venaient à Parakou à la recherche de terres cultivables et pour servir de manoeuvres dans les chantiers de construction d'infrastructures publiques. Ces derniers généralement âgés de 20 à 25ans, viennent en ville sans les qualifications nécessaires pour prétendre à des emplois salariés. C'est d'ailleurs, ce que répond ce sexagénaire quand on lui demande les motifs de la migration de sa famille vers Parakou :

« Le travail, car moi je suis cultivateur. Quand quelqu'un à un champ à labourer, il peut vous appeler et vous vous entendez à deux ou à cinq. Vous vous rendez au champ faire le prix, après avoir fini de faire le prix, vous labourez. Quand vous finissez de labourer, il vous paie l'argent et c'est la même chose quand il s'agit du sarclage, du billonnage et du buttage. Même si ce ne sont pas des travaux champêtres, comme maintenant nous sommes en saison sèche, on peut nous solliciter pour faire les travaux de construction (aide maçon). Vous faites le prix et après le travail, il vous paie votre

42

ENVIRONNEMENT URBAIN ET CHAGEMENTS FAMILIAUX

argent. C'est ce qui nous a amenés ». (AKARA Seïdou, 64 ans, cultivateur, venu à Parakou en 1962, Banikanni, 28.11.2005)

La migration s'inscrit également dans une stratégie de survie familiale pour certains migrants. Si dans leur grande majorité, les migrants de la première génération sont venus volontairement à Parakou, d'autres sont contraints à venir parce que fuyant les pratiques occultes maléfiques de leur village d'origine. Ils viennent soit pour protéger leur vie qui serait menacée ou pour protéger leur progéniture contre la sorcellerie locale. La ville est donc non seulement un lieu de travail, mais aussi un refuge pour les migrants. C'est ce qu'illustrent les propos suivants :

«J'étais à Badjoudè, puis je suis venu ici il y a 32

ans. Pourquoi je suis venu ici ? Parce que au village, je mangeais, je buvais, je faisais tout mais quand je faisais des enfants, ils mouraient. Depuis que je suis venu ici, aucun des enfants nés ici n'est mort. Ils sont au nombre de 21 :11garçons et 10 filles. Certains sont des chauffeurs, d'autres des élèves. Quand j'étais là-bas, j'ai perdu 6 enfants. Selon moi, je me dis que c'est Dieu la cause de la mort des enfants ». (A. I, 55ans, cultivateur, père de 21 enfants, Banikanni, 30.09.2005)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle