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Environnement urbain et changements familiaux au Bénin. Cas des migrants Lokpa de Parakou

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par Moussa YACOUBOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'études approfondies, option : gestion de l'environnement 2007
  

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2.1.2 Motifs de la migration des jeunes gens et des femmes.

Les nouvelles générations d'arrivants sont d'avantage mues par des ambitions résolument orientées vers la recherche d'emploi non agricole même si ce type d'emploi s'impose comme un passage obligé pour les jeunes migrants.

Dans les années 80 et 90, les jeunes gens et les femmes migraient vers Parakou, " pour faire de jobs ". Les filles viennent avec la permission du père et sous l'incitation de la mère ou de la grande soeur. Elles sont à la recherche de revenus pour réaliser leur trousseau de mariage et pour apprendre un métier valorisant. Les femmes quant à elles, sont venues généralement avec un enfant

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au dos en vue d'accumuler des revenus leur permettant de renouveler les pagnes déjà usés ou pour se faire un capital pour le petit commerce. Aussi, parmi les filles, il y en a qui viennent à Parakou exercer l'emploi domestique parce que très tôt orphelines de mère, elles sont orientées par leurs tantes maternelles vers cette activité. Cette autonomisation des forces productrices familiales concerne également les jeunes gens qui dans leur grande majorité, viennent à Parakou pour apprendre un métier comme la maçonnerie, la menuiserie, la soudure, et la couture. Pour y parvenir, ils font le plus souvent un détour de 6 à 12 mois dans la région de N'dali-Bembèrèkè, à Tchaourou, à Kilibo et au Nigeria afin de réunir les frais de contrat d'apprentissage au métier de leur choix. Cet itinéraire professionnel répond aux aspirations des migrants qui, tout en cherchant un emploi, veulent élargir leur répertoire de localités visitées. Seul un petit groupe s'insérait directement, avec le statut de manoeuvre dans les services publics comme les TP, la SBEE, ou encore dans les dépôts de ciment. Ils sont généralement célibataires avant de venir à Parakou.

A partir des années 90, les jeunes filles qui viennent à Parakou pour `'faire des jobs» de vacance ou les travaux domestiques, le font juste pour avoir de l'argent et aller apprendre la couture, la coiffure ou le tricotage. Elles viennent souvent avec l'accord des parents biologiques avec qui elles entretiennent d'étroites relations d'entraide. Elles sont accueillies par les parents du village déjà établis et utilisent ces réseaux relationnels pour trouver rapidement du travail dans les restaurants locaux et dans des ménages.

2.1.3 Organisation de l'accueil

La fonction d'accueil que remplissent souvent les familles urbaines, maintient les solidarités familiales et diversifie les réseaux relationnels. Dans les années 60, 70 et 80, les migrants étaient accueillis par un frère du village qui se charge en moins d'une semaine de leur trouver un logement dans les familles autochtones. Chaque migrant en ce temps était adulte, 20 ans environ et marié à

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une ou deux femmes. Mais en venant, il se déplace avec la première qui a parfois un enfant au dos. Les migrants à leur arrivée sont généralement installés dans une chambre à deux pièces. Ils travaillent dans les champs des autochtones, en particulier leurs cohabitants pour mieux s'intégrer à la famille hôte. Au fil du temps, généralement en une saison agricole, ils obtiennent des terres sous forme de prêt ou de don ou même exploite sans contrat une forêt pour en faire un champ. Pendant la saison sèche, ils travaillent comme aide maçons sur les chantiers de construction pour remédier à la réduction des activités agricoles.

Si les premiers groupes servaient comme manoeuvres dans les champs de leurs hôtes autochtones, propriétaires de logements et de terres, les seconds sont accueillis par un parent Lokpa du village exerçant un métier souvent non agricole. Ceux-ci répondent souvent en termes de parenté sociale (parenté non fondée sur des relations de consanguinité ou d'alliance) et non en termes de parenté biologique. Ils viennent individuellement ou à deux et sont plus jeunes que les chefs de ménages qui les accueillent. Ainsi, les parents qui accueillent cette catégorie de migrants ont souvent un emploi stable ou occasionnel. Ceci s'explique à travers ces propos :

« Compte tenu des problèmes de vie sociale, j'ai laissé l'école malgré moi. C'est ainsi que je me suis dirigé vers Parakou en 83 malgré moi auprès de l'oncle de ma mère, un ingénieur des TP. Avant de venir à Parakou, je n'en entendais pas parler. C'est en 86 que j'ai commencé la soudure à Zongo. J'ai été guidé par l'oncle ». (B.A., 42ans, soudeur et zémidjan, EPP centre, 13.04.07)

Ce discours décrit l'une des nombreuses stratégies utilisées par les jeunes migrants pour s'intégrer dans la famille d'accueil et dans les secteurs d'activité urbains. Ceci prouve qu'il y a eu évolution dans les conditions d'accueil des migrants.

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