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Environnement urbain et changements familiaux au Bénin. Cas des migrants Lokpa de Parakou

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par Moussa YACOUBOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'études approfondies, option : gestion de l'environnement 2007
  

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3.2 Nuptialité et mariage

3.2.1 Nuptialité

Le processus d'entrée en union en milieu immigré lokpa a évolué dans le temps. Les groupes de migrants qui venaient à Parakou dans les années 60-70et 80 étaient constitués en majorité de personnes mariées. L'homme était

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généralement de la vingtaine et son épouse un peu moins. A partir des années 90, cette tendance s'est inversée avec un passage tardif des jeunes en mariage et une recomposition des stratégies de mariage. Les jeunes migrants en direction de Parakou, viennent à l'âge de 25 à 30 ans, célibataires sans enfant.

Suivant les étapes de leur socialisation, ils passent par l'école, cadre formel d'instruction,et les activités agricoles intenses,après avoir échoué à l'école. L'expérience des activités agricoles intenses, en rapport avec la modestie des avantages obtenus de ces activités par les jeunes, incite ces derniers au départ pour aller chercher (måtå yala). Aller chercher fortune ailleurs, telle est la mission que s'assignent les jeunes en allant « faire de jobs » (travail agricole rémunéré) dans les régions de Djougou, de Bassila, de Savalou, de Savè, de Tchaourou, de N'dali ou de Bembèrèkè ; avant de venir à Parakou. Ce temps passé pour `' faire de jobs`' retarde l'âge d'entrée en union matrimoniale des jeunes à tel point qu'il y en a jusqu'à l'âge de 35 ans qui vivent sans compagne. Ceux-là disent :

« Je n'ai pas de femme car je n'ai pas trouvé à manger, je

peux chercher femme ? C'est Dieu qui sait comment et quand je vais me marier. Je cause avec toutes les filles. Mais elles ne sont pas mes

copines ».

Alors que l'âge au premier mariage des parents variait entre 20 et 25 ans, celui des jeunes hommes de la dernière génération varie entre 25 et 35 ans selon les interlocuteurs rencontrés. Ces derniers attendent d'abord de finir d'apprendre un métier et de s'installer avant de s'engager dans le mariage. De même, les filles après l'exercice de l'emploi domestique, apprennent un métier pendant en moyenne 3 ans avant de se marier à 25 ou 26 ans. Les jeunes migrants ayant grandi à Parakou, vivent la période de célibat relativement moins longtemps que leurs aînés compte tenu de la rapidité de leur insertion professionnelle. A ce propos un jeune migrant témoigne :

« J'ai une copine avec qui nous avons fait deux ans. C'est à

cause de mon diplôme que nous ne nous sommes pas encore mariés.

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Si j'obtiens mon diplôme et que j'ouvre mon atelier, nous allons nous
marier. Elle-même est en congé de libération pour la couture. Quand

elle aura pris son diplôme et que j'aurai pris le mien, nous pourrons

nous entendre ». (IBRAHIM Awali, 30ans, coiffeur, zémidjan,

célibataire, Ladji Farani, 03.04.2006)

Les jeunes filles, quant à elles, en même temps qu'elles économisent de l'argent pour apprendre un métier, elles achètent également les nécessaires du trousseau de mariage : les pagnes, les bols, les chaussures et les bijoux. Pour la grande majorité très peu sont instruites et demeurent célibataires jusqu à l'âge de 28 ans, pour de rares cas avec enfants. Cette augmentation de l'âge au premier mariage se constate le plus dans le groupe des anciennes domestiques. Celles qui ont migré vers Parakou exercent les travaux domestiques ou parfois contraintes par les parents biologiques à l'âge de 15 ans à exercer l'emploi domestique. Quant aux filles nées à Parakou, elles migrent souvent vers Cotonou après avoir échoué à l'école primaire. A l'âge adulte, celles-ci, après trois ou cinq ans de séjour, reviennent présenter leurs amis qui ne tardent plus à demander leur main.

Dans le choix des conjoints, contrairement à l'ancienne génération qui oriente généralement son choix vers la grande famille, la jeune génération fonde son choix relativement sur les critères d'appartenance ethnique et religieuse. L'exogamie est plus prononcée dans leur groupe que dans celui de leurs parents. Mais, si ce sont les parents qui font le choix ou qui orientent le choix de leurs fils, ce choix est toujours orienté vers l'endogamie. Le père peut proposer une fille de sa famille maternelle à son fils. La tante maternelle peut également proposer une fille à son neveu. Cette pratique renforcerait durablement les liens familiaux selon eux. Les jeunes migrants épousent en majorité des Lokpa, les Yom, les Baatombu, les Dendi, les Yorouba et les Bètamaribè.

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Les jeunes migrants vivent en union libre pendant 2 ou 4 ans. Certains conjoints font leur rencontre au village lors des séminaires ou au cours des funérailles au village, d'autres chez un ami à Parakou.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote