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Peuples autochtones et droit au développement au Cameroun. Cas des pygmées Baka de l'est

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par Marielle KOLOKOSSO
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en droits de l'homme et action humanitaire 2010
  

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II. Les limites émanant des populations locales

Les populations locales mentionnées ici concernent à la fois les bantu et les pygmées baka. Ainsi, les limites émanant d'elles sont relatives à la domination étouffante des bantous (A) et au conflit de génération qui existe au sein de la communauté baka (B).

A- La domination étouffante des bantous

Malgré l'éloignement des pygmées baka des bantous Maka, ces derniers exercent sur eux une domination néfaste à la mise en oeuvre du droit au développement des baka. En effet, les bantous se considèrent comme supérieurs aux baka, qui apparaissent comme marqués par le dénuement à cause de leur faible attachement aux valeurs matérielles : huttes en matériaux précaires, petits champs, habillement négligé, culture matérielle simple. La différence culturelle qu'ils présentent est interprétée en termes d'incapacité morale et psychologique, et conduit à ce que les bantous les considèrent comme infantiles. Ceci étant, et ajouté à la naïveté des pygmées, les bantous n'hésitent pas à les exploiter de la pire des façons qu'ils soient. Ils les traitent comme des esclaves, les méprisent, les violentent et abusent d'eux.

Or, lorsqu'on sait que les baka sont rattachés aux bantous ne serait ce que sur le plan administratif, l'on comprend l'urgence qu'il y a de légitimer les institutions baka, en vue de leur assurer le droit au développement. Les relations entre pygmées et bantous ne sont pas sociales, elles sont conflictuelles et illustrent bien la situation du dominant et du dominé. C'est ainsi que la domination étouffante des bantous constitue un frein à la mise en oeuvre du droit au développement au Cameroun, même s'il existe aussi des limites émanant des baka eux-mêmes.

B- Les conflits de génération entre les membres de la communauté pygmée

La limite majeure qu'il convient de mentionner ici, est celle du conflit de génération qui existe entre les membres de la communauté baka. En effet, les personnes âgées, qui ont reçu l'héritage provenant de leurs ancêtres, sont choquées lorsqu'elles observent le mode de vie des populations pygmées de nos jours. Elles disent être déshéritées d'un important patrimoine culturel que leur ont laissé les ancêtres.

Parallèlement, la génération de ceux qui sont nés dans la sédentarisation n'ont pas connu les pratiques qui faisaient la particularité et l'identité même des populations baka. De ce fait, ils conçoivent le développement comme la nécessité de jouir des mêmes droits et d'obtenir les mêmes biens que les bantous.

Cela rend difficile la mise en oeuvre du droit au développement en ce qui concerne la consultation des peuples. Etant donné que les personnes âgées sont minoritaires, lorsqu'il sera question de donner leur avis sur les projets de développement à mettre en cours, les baka seront indécis face à la réponse à donner et l'ascendant numérique des « jeunes » leur permettra de l'emporter sur l'opinion des personnes plus âgées, qui pourtant s'avère être bénéfique pour une réalisation du droit au développement conforme aux principes et normes définis par la Communauté internationale.

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