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Peuples autochtones et droit au développement au Cameroun. Cas des pygmées Baka de l'est

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par Marielle KOLOKOSSO
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en droits de l'homme et action humanitaire 2010
  

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Section 2: Les difficultés d'ordre sociologique et culturel

Il convient dans cette section, de relever d'une part les limites portées par les acteurs du développement (I), avant de noter celles émanant des populations locales (II).

I. Les limites portées par les acteurs du développement

Les limites portées par les acteurs du développement concernent le manque de moyens financiers et matériels pour réaliser le développement des baka (A) et la conception du développement par ces acteurs (B).

A- Le manque de moyens financiers et matériels pour réaliser le développement des baka

La limite liée au manque de moyens financiers et matériels se retrouve dans la majorité des cas auprès des ONG locales oeuvrant pour le développement des baka, telles que le CADDAP. En effet, cette ONG doit couvrir toute la région de l'Est Cameroun, et dispose pour le faire, de moyens extrêmement limités. Certes, elle reçoit la contribution de bailleurs de fonds, mais cela n'est pas suffisant.

L'Etat affirme accorder des subventions aux ONG, au CADDAP en particulier. Mais, la somme annoncée est souvent réduite de moitié, voire plus. Ainsi, lorsqu'on annonce à la directrice du CADDAP que cette ONG bénéficie d'un financement de 300 000 FCFA par exemple, quand elle se rend dans les locaux du Ministère pour percevoir la somme promise, elle se voit remettre 75 000FCFA. De cette façon, les financements que procure l'Etat n'ont pas une incidence considérable sur l'avancée des projets de développement. Pourtant, le Chef de la Section des groupes marginaux et de l'organisation de l'action communautaire d'appui aux initiatives locales de solidarité du Centre social du MINAS d'Abong Mbang a révélé lors de l'entretien passé avec lui, que l'Etat du Cameroun a prévu un budget de près de 900 millions de FCFA au profit des populations autochtones du Cameroun.

En outre, dans le cadre du financement, il convient de relever la pratique selon laquelle des ONG élaborent des projets, mais pas dans le but de venir en aide aux baka, plutôt dans celui de se faire de l'argent. Pour cela, toutes les techniques sont utilisées pour tromper la vigilance des bailleurs de fonds, telles que la production de fausses pièces justificatives des dépenses, la construction des infrastructures en matériau de mauvaise qualité, etc. Tout cela part de la mentalité des acteurs du développement des baka. Même si ces derniers obtiennent des financements, ceux-ci seront utilisés en fonction de la conception qu'ils ont du droit au développement au profit des baka.

B- La conception du développement par les acteurs de développement

Les acteurs du développement n'ont pas souvent la même conception du développement. Le débat en cours est celui de savoir si le développement nécessite qu'on s'y adapte ou consiste à apporter à une société ce dont elle a besoin. Les acteurs ne sont pas unanimes sur la question, mais à l'Est Cameroun, l'on observe que les stratégies de développement sont sensiblement semblables. Et cela constitue un frein à la réalisation du développement des baka dans la mesure où les acteurs du développement ont pour souci majeur d'uniformiser le développement de tous les citoyens camerounais. Ils pensent à sortir les baka de leur situation de « sous-humanité » pour leur permettre au même titre que les autres, d'accéder au développement. Or, de nombreuses études auxquelles s'ajoute la présente, ont démontré à suffisance que le développement tel qu'il est perçu pour le groupe dominant, doit être considéré différemment en ce qui concerne les peuples autochtones.

Les acteurs qui affirment même être conscients de l'enjeu qui existe autour du développement des peuples autochtones, n'adoptent pas une stratégie strictement différente des autres. Bien plus, tous les acteurs sont caractérisés par une impatience prononcée à l'endroit des baka. Cela s'illustre par le fait que les projets de développement élaborés le sont de manière périodique. Leur durée est déterminée à l'avance, ce qui pousse les acteurs à souvent accélérer le processus de réalisation pour atteindre les objectifs fixés à la date prévue. Cela démontre qu'à ce moment là il ne s'agit plus de la recherche de l'intérêt des peuples autochtones, mais plutôt de celui des acteurs en question. D'où l'importance de leur conception du développement des baka.

Il convient néanmoins de relever les limites provenant des populations locales elles mêmes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault