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Volonté et liberté dans " Fondements de la métaphysiques des moeurs " de Kant

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par Juvet NGOULOU IPARI
Université Marien Ngouabi - MaàŪttrise en philosophie 2012
  

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3. Le primat de la procédure morale des impératifs : catégorique et hypothétique

La recherche de la possibilité des impératifs n'est qu'un aspect particulier du problème le plus général des fondements de la morale. Car, l'action morale s'impose à l'homme comme devoir, le premier devoir de la conscience morale en tant qu'elle juge les maximes, c'est-à-dire les règles de conduite, les règles de la morale, par rapport à leur possibilité d'universalité c'est de ne pas mentir ou encore se mentir au moment où on juge ses propres maximes.

Deux types d'impératifs se montrent dans les Fondements de la métaphysique des moeurs de Kant : l'impératif catégorique et les impératifs hypothétiques.

S'agissant tout d'abord de l'impératif catégorique, ce type d'impératif incombe le devoir de la conscience morale, se donne comme un impératif que chacun porte en lui en tant qu'il se veut libre et raisonnable. Cet impératif, est un impératif moral parce que catégorique, c'est-à-dire sans condition, et, est en même temps universel et ne saurait changer avec les circonstances. L'impératif catégorique s'impose à nous sans condition. Exemple : ·ne mens pas ; aime ton prochain comme toi-même·. « Si l'impératif catégorique est un commandement absolu de la raison qui pose une loi universelle, l'acte moral auquel, par lui, nous sommes obligés, doit lui aussi participer à cette universalité 45(*)». C'est-à-dire, l'impératif catégorique se veut dévoilement de la vie ; le projet kantien à travers l'impératif catégorique est une découverte successive des éléments a priori de la conscience morale.

L'impératif catégorique correspond à ce qui doit être fait inconditionnellement. Seules, les actions dont la maxime sera conforme à ce principe seront morales. Toujours, est-il vrai et nécessaire pour nous de noter à ce propos que l'impératif catégorique s'inscrit aussi bien dans la critique antique de l'homme, c'est-à-dire la fin de celui-ci n'est plus d'être heureux, mais d'être moral. Malgré tout, l'action morale doit être jugée non pas en fonction de son résultat mais selon les motivations ; si la volonté qui la commande est bonne alors l'action est moralement juste.

L'impératif catégorique de Kant consiste en l'accomplissement du devoir, c'est-à-dire que l'action juste est inexorablement gratuite et désintéressée. Tout de même, l'acte gratuit est dans le corpus kantien possible du fait de la liberté humaine.

En effet, bien que l'opinion commune pense que la morale s'oppose à la liberté, mais selon Kant, la moralité a le devoir de s'affranchir des instincts égoïstes afin de pouvoir agir raisonnablement pour être libre. La maxime kantienne ci-dessous citée traduit l'importance de l'autonomie morale et la soumission de tous les hommes, sujets raisonnables à une loi dont ils sont eux-mêmes les législateurs : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle 46(*)». C'est là une affaire de la morale pure, morale de la seule pureté des intentions. Dans cette forme morale, le devoir ne doit être fondé que sur la conscience de la loi. En d'autres termes, il faut avoir conscience que la loi existe, qu'il faut la respecter, lui obéir, et agir conformément par elle. Elle seule doit guider nos actions, sans rien emprunter à des motifs empiriques. Pour le dire autrement, la loi morale prend en nous la forme coercitive d'un impératif. Seul l'impératif catégorique qui commande absolument constitue une sorte de contrainte inconditionnelle. Cette obligation fait apparaître un rapport synthétique entre la loi de la raison et l'attitude de la volonté. Tel est le sens de la formule proposée par Kant comme pierre de touche de la moralité.

Par elle, nous éviterons de nous confondre avec ce qui est particulier tels que les habitudes et les désirs égoïstes. C'est ainsi que la loi ne fait que prescrire l'harmonie, la conformité de la maxime. Elle rejette toute sorte de maximes contraires à l'idée de législation pour des êtres libres et raisonnables.

Dans la même perspective, l'impératif catégorique peut aussi s'exprimer d'après cette maxime : « Agis selon des maximes qui puissent se prendre en même temps elle-même pour objet comme lois universelles de la nature 47(*)». En t clair, les hommes, sujets raisonnables se trouvent soumis à la même loi. C'est la société idéale qui apparaît comme une république d'hommes libres dont l'harmonie résulte de ce que chacun pose pour lui même ainsi que pour les autres, des règles universellement valables. Cette maxime fondée sur le caractère universel de la loi n'est pas sans prise sur la réalité concrète: qu'il s'agisse de devoirs à l'égard de soi même ou à l'égard d'autrui, elle donne une règle générale par rapport à laquelle se détermine la moralité de l'action.

Dans ce cas, même dans les sociétés démocratiques, le subordonné doit nécessairement obéir au chef sans pour autant renier l'autonomie de la conscience parce que, ce que son chef lui commande est ce que sa propre raison (qui est la raison universelle) lui dicte. Lui-même (le subordonné) s'il était chef donnerait exactement les mêmes ordres. Ceci éclaire en quelque sorte l'idée chère à Rousseau de « volonté générale ». C'est une expression pure et simple des exigences de la raison universelle dans le contexte moral de l'impératif catégorique.

Ce qui revient à dire que l'impératif catégorique part de la plus haute dignité humaine. C'est un impératif qui commande absolument. A cet effet, la loi morale s'impose à nous comme commandement divin, puisqu'au coeur de l'impératif catégorique, il y a le respect de la personne humaine. L'impératif catégorique n'est imbu de ·spontanéité pure·. Sa fin est téléologiquement morale. Le sujet moral est traversé de part en part par l'impératif catégorique par des fins et non des moyens. D'où la maxime suivante : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen48(*) ». Cette maxime corrobore les conclusions des exemples précédents. En d'autres termes, l'homme qui fait une fausse promesse par exemple considère son prochain non comme une fin mais comme un moyen dont il veut tirer certains avantages.

Mais, chaque fois que l'impératif catégorique s'impose en nous, c'est la loi morale qui s'affiche. Sinon, autrement, ce serait la manipulation. Il faut que cela soit valable non pas seulement pour le ·Moi·, mais pour les autres aussi. C'est un principe pratique suprême. Autant, nous disons que dans la philosophie morale de Kant, il y a élimination des moyens au profit des fins qui part déjà de l'impératif catégorique. Puisque, la grandeur de l'homme se mesure toujours du côté des fins et l'homme de ce point devient grand et incomparable comme le disait Pascal. A ce stade, c'est l'humanité qui est perçue comme vertu, comme perfection, et comme dignité ; elle réside dans le respect de la loi morale.

L'on peut dire au-delà de toutes les analyses, sur la problématique de l'impératif catégorique chez Kant que la question se pose en termes de réforme morale et sociale, de révolution des moeurs pour un progrès de total du genre humain.

Ensuite, contrairement à l'impératif catégorique qui, lui est moral et qui s'inscrit toujours sans condition, s'ajoute l'impératif hypothétique. Il n'est pas un impératif moral, puisqu'il n'est soumis qu'à une condition ·si·. La caractéristique essentielle de cet impératif dit hypothétique peut se comprendre à travers cet exemple : ·ne vole pas si tu ne veux pas aller en prison·. Et nous remarquons à cet effet qu'il y a là, une condition. L'impératif hypothétique n'est pas du tout moral par lui-même, puisqu'il poursuit une action en vue d'atteindre un moyen, c'est-à-dire un but particulier. Dans cette perspective surgit alors un grave problème : si se soumettre à la loi est pour nous la seule manière d'être moraux, ne sommes nous pas sous son commandement des simples moyens ?

Les impératifs hypothétiques correspondent à ce qu'il faut faire en vue d'une fin particulière. Ces impératifs poursuivent un but. En impératif hypothétique, pour réussir tel projet « X », il faut accomplir telle action « Y », « » etc. Ses actions sont des obligations liées à un but poursuivi. Elles ne sont obligations que dans la mesure où ce but est recherché et n'ont aucune composante morale.

Par ailleurs, nous estimons qu'il y a bien là une opposition tranchée entre les impératifs hypothétiques, qui peuvent être nombreux et qui sont reliés à une fin externe, et l'impératif catégorique, unique, qui vaut pour lui-même et par rapport à un élément intérieur. Dans ce cas, la place des impératifs dans la pensée kantienne s'inscrit dans la disposition morale, dans le processus de la réforme intérieure, du refus du mal et de l'acceptation du bien.

Les impératifs hypothétiques sont caractérisés par un accroissement à un intérêt subjectif. Ces impératifs incluent en eux les attentes personnelles, c'est-à-dire les intérêts particuliers à nos « appétits sensibles », donc à nos ambitions ou à nos envies personnelles. Voilà pourquoi, avec Kant, il énonce clairement l'attitude de l'impératif hypothétique de cette manière : « L'impératif hypothétique exprime seulement que l'action est bonne en vue de quelque fin, possible ou réelle49(*) ». Et chez Kant : « L'impératif hypothétique qui représente la nécessité pratique de l'action comme moyen d'arriver au bonheur est assertorique50(*)». Cela dit, toute proposition indiquant la façon d'être heureux par intérêt, n'est pas un impératif catégorique, c'est-à-dire inconditionné, mais un impératif hypothétique, puisqu'il concerne le choix des moyens en vue de son bonheur personnel, et est par conséquent, le moyen des intérêts subjectifs.

Il se rapporte à chaque fois au rapport moyen-fin, soit en ce qui concerne une fin quelconque, autrement dit : ·l'habilité·. Les impératifs hypothétiques « pourvoient à l'habilité dans l'emploi des moyens en vue de toutes sortes de fins (...)51(*) ». Bien sûr, aussi soit relativement au bonheur c'est la ·prudence· : « Or on peut donner le nom de prudence, en prenant ce mot dans son sens le plus étroit, à l'habileté dans le choix des moyens qui nous conduisent à notre plus grand bien être52(*) ».

Le champ de la recherche implique ici la question de la liberté. Il peut s'agir donc d'une loi morale (impératif catégorique) ou d'une loi relative, soumise à une condition (impératif hypothétique), dont les attentes personnelles diffèrent de celles que l'on désir pour soi. Or l'impératif catégorique, puisqu'il est moral, implique que nous agissons de telle sorte que tous nous souhaiterions qu'il s'agisse là d'un principe universel comme le définit Kant lui-même dans les Fondements de la métaphysique des moeurs.

L'équivalence ne vaut que pour l'impératif catégorique en tant qu'elle exprime la loi morale et s'impose au sujet auquel il faut connaître la liberté. Puisque, « le sentier de la liberté est le seul où il est possible d'user de sa raison dans la conduite de la vie53(*) ».

Nous comprenons dès à présent que la thèse de la liberté est surtout en accord avec la morale qui, mettant ce qui doit être est au dessus de ce qui est, c'est-à-dire cette thèse suppose le pouvoir de réaliser ce qui doit être. Car la liberté n'est rien d'autre que la volonté morale. Elle est une instruction. Instruction de fonder moralement les vrais principes et de produire toutes sortes de dispositions morales pures dans les âmes pour le plus grand bien du monde.

De ce fait, si nous avançons dans le jugement moral, il se pose le problème de la résolution de comme fondement du libre arbitre qui est le troisième et dernier moment de notre chapitre.

* 45 Ferrari(J), Kant ou l'invention de l'homme, p.62.

* 46 Kant(E), Op.cit. p.94.

* 47Kant (E), Ibid, p.116.

* 48 Kant (E) ,Ibid, p.105.

* 49Kant (E), Ibid, p.86.

* 50Kant (E), Ibid, p.87.

* 51 Kant (E), Ibid, p.86.

* 52Kant (E), Ibid, p.87.

* 53Kant (E), Ibid, p.140.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote