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Volonté et liberté dans " Fondements de la métaphysiques des moeurs " de Kant

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par Juvet NGOULOU IPARI
Université Marien Ngouabi - MaàŪttrise en philosophie 2012
  

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2. Le fondement moral de la liberté

L'être de l'homme est un être nécessaire parce qu'il est déterminé par Dieu. Ce Dieu qui est le gouverneur moral par une volonté autonome de la moralité qui lie la téléologie naturelle d'un coté et la raison morale de l'autre, se justifiant par le règne de fin avec la conscience morale. La tendance philosophique du fondement moral de la liberté serait de dire si, ce que nous entendons par fondement moral de la liberté triomphe dans la marche radicale de la bonne conduite. Car, seul tout individu éduqué moralement est libre, parce qu'elle est la clé de l'autonomie de la volonté. Ainsi, « la volonté d'un être raisonnable ne peut être une volonté lui appartenant en propre que sous l'idée de la liberté, (...) 38(*)». Cela dit, la volonté d'un être raisonnable ne trouve les fondements moraux qu'en accord avec la liberté. A cela, il faut comprendre comment l'existence d'un être libre dont l'action est irréductible à tous déterminisme naturel est possible dans l'histoire de la philosophie. Et Kant dispose par la nécessité de conformité du vouloir humain, la nature de tout homme, d'être autonome, libre et raisonnable, il doit être considéré comme une fin en soi. Par ailleurs, l'homme dans son humanité est saint et il est de ce fait le sujet de la loi morale.

A ce propos, nous comprenons que la liberté n'est en réalité qu'une application de la morale, puisqu'elle donne l'explication dernière et la justification de l'impératif catégorique. Ce qui se justifie aussi par le fait que la fin essentielle et dernière de l'impératif catégorique de Kant c'est l'homme. Car, «tous les progrès de la culture par lesquels l'homme fait son éducation ont pour but d'appliquer les connaissances et les techniques ainsi acquises à l'usage du monde ; mais l'objet le plus important en ce monde auquel il puisse les utiliser est l'homme : parce qu'il est à lui-même sa fin dernière 39(*)». En d'autres termes, la liberté, au sens où elle est considérée comme fondement moral, est l'acte le plus réfléchi, le plus profondément motivé, justifié, voire le plus légitimé. Cela signifie que le principe de liberté comme fondement de l'action morale, ne peut rien emprunter à des motifs empiriques.

Certes, il importe de dire dans le même ordre d'idée que, si la loi morale fait signe par la volonté d'un acte libre, aussi bien par son caractère rationnel, de ce fait, elle n'est par conséquent rien d'autre que cette maxime absolument universelle de cette volonté qui se veut bonne par un choix libre. Et la liberté de ce point de vue, n'est saisie que dans le sens où elle est une affirmation morale ; elle n'est rien d'autre qu'un choix et n'est rien d'autre encore que cet acte qui correspondrait avec le développement intégral de l'homme (sujet raisonnable). Elle est donc l'équivalent de l'autonomie et de la moralité, puisque l'autonomie c'est toujours celle du sujet moral. C'est même ce qui a conduit Kant à identifier la liberté par rapport à la moralité ; cette identification à laquelle paraissait être rapportée essentiellement la décision radicale qui faisait que notre conduite soit bonne ; et qui peut aussi se faire sur l'agréable et l'utile, autant que sur le bien.

Voyons donc, c'est grâce à la mise en lumière de l'idée d'autonomie que la forme de la liberté paraît trouver dans la moralité et même dans la notion de la volonté, un contenu adéquat. Admettons que la thèse soit nécessaire, il paraît d'accord de recourir à ce que nous dit Kant : « Si donc la liberté de la volonté est supposée, il suffit d'en analyser le concept pour en déduire la moralité avec son principe40(*)». La loi s'impose au sujet auquel il faut connaître la  ·ratio cognoscendi·  de la liberté.

En outre, tout sujet moral, capable d'exercer une autonomie lors de la libération, son action s'avoue authentique et légitime. Car : « Etre libre c'est être pleinement et authentiquement soi-même41(*) ». La liberté au sens où elle est comprise comme une affirmation morale désigne le pouvoir propre à la volonté de l'homme de se déterminer par elle-même, sans être entièrement déterminée d'avance. Et nous la définissons comme liberté intérieure, initiative et autonomie, parce que morale.

C'est aussi un accomplissement de notre destin, destin d'être raisonnable. Notons à ce propos que tout individu est réellement libre quand il vit dans un milieu social qui lui permet de vivre dignement en homme, c'est-à-dire qui favorise son épanouissement moral, spirituel et matériel.

Par ailleurs, la liberté est aussi un postulat de la raison pratique. A en croire Kant, la liberté, comme l'idée de Dieu et l'immortalité de l'âme sont des postulats de la raison pratique. Autrement dit, toutes ces idées : la liberté, Dieu, l'immortalité de l'âme ne sont que des reflets de l'intelligence et ne sont jamais données par l'expérience. Ces idées ne se montrent pas mais plutôt se démontrent. Son objectivité étant établie, elle n'est pas une idée chimérique ; objectivité non plus scientifique (ou théorique au sens restreint du terme), mais morale.

Objectivité ici nous renvoie à la théorie, à l'impartialité, à l'équité, à la justice, à la pensée, à l'idée de liberté. Ainsi, nous disons que son vrai sens est moral. Ce sont des idées qui dépassent les limites de l'expérience possible, comme les Idées de Platon. D'où, le règne de la liberté que Kant appelle par « règne des fins ». Cela vient aussi pour dire que l'inclination ne peut nullement donner des lois universellement raisonnables à la liberté. En effet, seules la raison et l'idée du devoir sans lesquelles l'homme est méprisable et punissable et non la nature et l'inclination, peuvent donner des lois à la liberté.

Par conséquent, la liberté peut-elle être une oeuvre de la raison ? D'une part la liberté morale repose sur la loi morale ; d'autre part cette même liberté fonde la loi morale. Donc la détermination morale de la volonté est liberté. C'est d'ailleurs ce qu'explique Kant : « s'il n'y avait pas de liberté, la loi morale ne serait pas en nous. En revanche, si la loi morale n'était pas connue, nous ignorerions la liberté. Or, la loi morale nous est connue. Nous pouvons donc à partir d'elle, savoir que nous sommes libres42(*)». Ici, la liberté n'est rien d'autre qu'une articulation de la loi morale. C'est pourquoi la liberté est une affirmation de la morale. C'est la condition d'une forme rationnelle.

La liberté telle qu'elle est vécue, devient de ce fait une exigence, c'est-à-dire une contrainte imposée par la morale à laquelle nous devons nous plier à suivre les indications. Cette loi, inscrite ainsi au coeur de la nature humaine, commande de manière catégorique, tel un impératif, imposant aux hommes un devoir moral qui est en même temps une manifestation de leur liberté véritable. Comme l'a si bien dit Kant : « tous les impératifs sont exprimés par le verbe devoir (sollen), 43(*)».

Cette preuve de la liberté est du ressort de la compétence ou de la responsabilité de notre action, non pas de quelques actes particuliers, mais de notre activité quotidienne grâce à la valeur existentielle. C'est par la liberté que nous acquérons une dimension nouvelle, à la fois dans nos pensées et dans nos actes. Ainsi, ce qui est absolu, c'est la liberté telle qu'elle nous interpelle à tout moment. Elle doit déterminer nos conduites et nos comportements en rapport bien sûr à la loi morale. Etre libre c'est être pleinement conduit par le principe de responsabilité. Cette conduite qui s'éclaire dans la recherche philosophique, celle de l'homme en tant qu'homme.

Comme fondement moral, la liberté s'implique en l'homme, c'est-à-dire en l'être raisonnable l'exigeant appel à la dignité. Elle éclaire la vision de ses possibilités et guette le message de la transcendance. C'est pourquoi, penser la liberté et s'orienter vers elle, est une affaire de la philosophie.

L'appel de la liberté s'adresse à chaque homme qui doit devenir lui-même, par son activité intérieure, afin de trouver en soi sa direction. Cette direction rassemble tout son savoir et tous ses buts en un seul faisceau, les lui fera soumettre à la condition qui leur donne sens. Autrement dit, c'est le domaine où elle doit construire ses plans pour l'avenir ; et la philosophie de ce point de vue lui donne le sens de l'origine, issue de la volonté existentielle qui est de l'essence de l'homme. Comme le dit Sartre à ce propos, « l'existence précède l'essence44(*) ». Ici, ce qui est mise en jeu, c'est la valorisation de la nature humaine comme condition première. C'est pourquoi le fondement moral de la liberté rénove les valeurs humaines pour son progrès. Car la morale est absolue et sans faille.

C'est pour autant dire que l'accroissement de la liberté coïncide donc avec celui de la morale qui nous lie, morale que nous ne pouvons nullement fabriquer, mais qui naît au fond de notre être individuel et qui devient par la suite autonomie. Il faut sans cesse qu'il se manifeste, tout en se créant à nouveau et moralement. Cet accroissement est un élan d'une bonne volonté.

* 38 Kant (E), Op. cit, p. 130.

* 39 Kant (E), OEuvres philosophiques, Tome II, publiées sous la direction de F. Alquié, Bibliothèque la Pléiade, Paris,éd. Gallimard, 1980, p.939.

* 40 Kant (E),Ibid., p.128.

* 41 Huisman (D) et Vergez (A), Court traité de Philosophie, Paris, éd. Fernand Nathan, 1969, p.359.

* 42 Kant (E), Critique de la raison pratique, p.10.

* 43 Kant(E), Fondements de la métaphysique des moeurs, p.83.

* 44 Sartre(J.P), L'existentialisme est un humanisme, Présentation et notes par Arlette Elkaïm-Sartre, Paris, éd., Gallimard, p.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld