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L'Organisation Commune Africaine et Malgache( OCAM ): de la naissance à  l'effritement(1965- 1985)

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par Marcel Arnoux ODY
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Licence 2012
  

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CHAPITRE I :

UNE NAISSANCE CONTROVERSEE(1965)

L'Histoire des Relations Internationales qui englobe dans son grand ensemble la vie politique des États et des Organisations Internationales, nous a permis de connaître des Organisations interafricaines qui ont vu le jour après l'indépendance en Afrique francophone, dans les années 1960. Parmi celles-ci, figure l'Organisation Commune Africaine et Malgache créée en vue de renforcer la Coopération et la solidarité entre ses membres. Ce premier chapitre abordera les questions relatives à la longue et difficile marche conduisant à sa naissance ; et aussi, il abordera la question relative à son mode de fonctionnement.

I/ LE PROCESSUS DE CREATION DE L'OCAM

«Habitués dans les deux Fédérations d'Afrique Occidentale Française(AOF) et Afrique Equatoriale Française(AEF), à la centralisation des services économiques et financiers, les quatorze (14) États issus de l'ancienne Afrique ont rapidement reconstitué des Unions.»5 C'est ainsi qu'après l'indépendance, les regroupements francophones qu'ils ont mis en place se sont succédés les uns après les autres à cause des problèmes internes et parfois externes auxquels ils ont été confrontés. Ces problèmes se sont posés avant et après la naissance de l'OCAM malgré les objectifs novateurs qu'elle s'est fixée.

1)-Le début des divergences politico-idéologiques : de l'UAM à l'OCAM (1965)

Le phénomène de récurrence de succession des organisations africaines dans les années 1960, a livré ses secrets. En effet, ces secrets se traduisent par la transformation et la succession pures et simples du sigle6, du nom, voire les objectifs, d'une organisation quelconque, dès qu'un problème survient entre les membres. Sans toutefois chercher à régler les différends internes comme externes, les organismes en Afrique ne sont parvenus à résister longtemps à cause de leur courte durée d'existence.

5Marianne CORNEVIN, Histoire de l'Afrique Contemporaine (de la deuxième guerre mondiale à nos jours), Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1978, pp.320.

6Pour des contingents au sein de leur organisation, les membres changeaient de sigles. Ainsi se sont succédées UAM-UAMCE-OCAM qui deviendra Organisation Commune Africaine et Mauricienne(OCAM) après le départ du Madagascar en 1973.

Cela nous permet de dire «qu'il n'y a vraiment pas en Afrique de formules d'association d'États aussi décriées que celles qui dans leur évolution, ont abouti à l'OCAM.»7 Mais avant cet aboutissement, douze Chefs d'État et de Gouvernnement8 fraichement sortis des anciennes fédérations des ex AOF-AEF, ont décidé de créer l'Union Africaine et Malgache(UAM) le 7 septembre 1961 à Tananarive9, à l'exception de la Guinée et du Togo.  Cette Structure qui avait pour but d'organiser dans tous les domaines de la politique extérieure, la coopération entre ses membres afin de renforcer leur solidarité, d'assurer leur sécurité collective, d'aider à leur développement, de maintenir la paix en Afrique, à Madagascar et dans le monde, a été l'objet de contestation, deux ans après sa naissance. En effet, l'OUA, dès sa naissance en mai 1963 à Addis-Abeba en Ethiopie, remet en cause l'existence de l'UAM. Les Présidents Sékou Touré, Kwamé N'krumah, principaux instigateurs des campagnes de dénigrement à l'encontre de ladite organisation et adeptes de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), ont réclamé d'une vive voix la disparition de l'UAM parce que selon eux« la création de l'OUA aurait dû faire disparaître toute autre Organisation à vocation politique. Agir autrement, c'est se livrer à une entreprise de sape de l'unité du continent.»10 L'OUA devenant alors le seul organisme habilité à prendre les décisions d'ordre politique, l'UAM devait s'adapter à cette situation nouvelle.11 Acculés par la pression et les divergences autour de l'existence de leur organisation, les membres de l'UAM décident de la convertir en Union Africaine et Malgache de Coopération Economique, et ce, après la dissolution de l'UAM lors d'une conférence à Dakar en Mars 1964.

7Bosco ADOTEVI, John ADOVI, op.cit.p.27. 8En 1961, douze États francophones nouvellement indépendants décidèrent de créer l'Union Africaine et Malgache. Il s'agit de la Côte d'Ivoire, le Niger, la Haute-Volta, le Dahomey, le Sénégal, la République Centrafricaine, la Mauritanie, le Tchad, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, et le Madagascar. 9Tananarive était le nom que portait la Capitale du Madagascar. Cette appellation a changé et est devenue Antananarivo. 10 Bosco ADOTEVI, John ADOVI(dir), Ibidem, p. 27. 11Organisation Commune Africaine et Malgache, Conférence de l'OCAM 1968, Yaoundé, O.C.A.M, 1970, p.13

Enfin, suite à de nouvelles contingences, un autre regroupement du même type devait remplacer l'UAMCE dont le Président Moktar Ould Daddah de la Mauritanie en était le premier président. Au nombre de quatorze, avec l'admission du Togo et du Rwanda respectivement en mars et le 27 juillet 1963, les États africains regroupés au sein de l'ex-UAM ont projeté de se retrouver en Conférence des chefs d'État afin de signer la charte de l'UAMCE. La date et le lieu finissent par être indiqués. Du 10 au 12 Février 1965 à Nouakchott, les travaux ont été ouverts. Sur les quatorze membres, seulement que onze Chefs d'Etat étaient présents ; le Congo-Brazzaville et le Dahomey étaient représentés par deux plénipotentiaires, et enfin le Rwanda absent de la cérémonie. L'objectif qu'ils s'étaient fixés en allant à cette importante réunion, n'a pas été atteint car ils se sont détournés de cela. La charte de l'UAMCE n'a pas été signée mais plutôt remplacée par une nouvelle Organisation dénommée Organisation Commune Africaine et Malgache(OCAM). Le communiqué final de la réunion annonce officiellement sa création le 12 février 1965 à Nouakchott dans la capitale de la République Islamique de Mauritanie. En attendant la signature de sa charte prévue pour l'année suivante12, elle s'est assignée une nouvelle mission politique13. Malgré le long processus de création de ce regroupement régional, la décision prise n'a été acceptée de tous les membres en raison de la divergence d'opinion où certains parmi eux, dénonçaient cet acte de dépolitisation de leur Union. L'OCAM dont la naissance fut sérieusement contestée, va connaître d'énormes difficultés au lendemain de sa création avec l'affaire portant sur l'admission du Congo-Léopoldville au sein de l'OCAM.

12La signature de la charte de l'Organisation Commune Africaine et Malgache(O.CA.M) qui était prévue en janvier 1966, a été rejetée à cause des coups d'Etat survenus au Dahomey, en Haute-Volta et en République Centrafricaine. C'est donc le 27 juin 1966 à Tananarive que la charte a été signée par le Cameroun, la Centrafrique le Congo-Brazzaville, la Côte d'voire, le Dahomey, le Gabon, la Haute-Volta, la République malgache, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad, le Togo.

13L'O.C.A.M a été créée dans le but de renforcer la Coopération et la Solidarité entre les États africains et malgache afin d'accélérer leur développement dans les domaines politique, économique, social, technique, et culturel.

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