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La culture de l'igname ( Dioscorea sp ) et sa valeur sociale, culturelle et économique dans le canton de Dimori en pays Bassar au Togo

( Télécharger le fichier original )
par Bassa KPAKPADJA
Université de Lomé Togo - Maitrise en lettres et sciences humaines 2011
  

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Conclusion partielle

Le canton de Dimori fait partie de l'unité morphologique de la partie centrale des monts du Togo principalement dans la série de Buèm et sur des couvertures sédimentaires. C'est une succession de collines aux pentes légèrement inclinées qui font descendre des éléments nutritifs aux sols en aval permettant ainsi l'enrichissement des terres et par conséquent la possibilité d'une agriculture, surtout calquée sur la culture du Dioscorea sp.

Une population diversifiée et cosmopolite depuis les origines du village conjuguée aux activités professionnelles et socioculturelles du milieu devraient être des atouts au développement de la culture du Dioscorea sp et des autres denrées alimentaires, mais l'analphabétisme et la dominance de la religion animiste avec ses superstitions, ses tabous et interdits font que, depuis la découverte du tubercule de Dioscorea sp jusqu'à nos jours, les systèmes de culture adoptés n'ont pas évolués pour permettre une augmentation de la production.

CHAPITRE 2 : LA PRODUCTION DU DIOSCOREA SP DANS

LE CANTON DE DIMORI

2.1- Des techniques de production peu efficaces

Comme dans tous les pays en voie de développement, les techniques et le matériel utilisés ne sont pas en adéquation avec les types de cultures ; ce qui conduit d'habitude à des pertes de temps et à des rendements médiocres.

2.1.1- Le caractère rudimentaire de l'outillage

Le pays Bassar bénéficie de l'existence des gisements de fer de Bangeli, gisement dont l'exploitation artisanal a fourni pendant longtemps la matière première à la fabrication des outils. `'Les Bassar étaient donc parti favoris pour les activités agricoles car dans leur rangs se trouvaient des métallurgistes. D'eux et d'eux seul dépendait la fourniture d'un outillage de qualité pour cultiver la terre (CORNEVIN R., 1962). Ils ont su s'adapter à leur milieu et se sont très tôt distingués des régions environnantes quant à la fourniture des outils agricoles parmi lesquels on peut citer :

- la grande houe (Dikuntandjal) : elle sert au buttage, au billonnage et à la préparation des champs de sorgho. C'est un outil primordial pour le paysan ;

- la moyenne houe (Kikuntanwayi) : cette houe est fabriqué sur le même modèle que la grande houe, sauf qu'elle est utilisée par les jeunes pour le buttage ; après deux ou trois saisons culturales, Kikuntanwayi sert surtout au sarclage, mais elle peut être utilisée aussi dans les travaux de labour et de défrichement ;

- la petite houe (Bagbékou) : elle est utilisée par les deux sexes pour le sarclage seulement, mais on peut dire qu'elle est plus utilisée par les femmes parce que c'est un outil plus facilement maniable par le sexe féminin ;

A côté de ces principaux outils de culture, il en existe d'autres non moins importants.

- la hache (Kitchoco et Tchéku) : on distingue deux types de haches : la hache féminine et la hache masculine. La hache masculine exclusivement utilisée par les hommes est un outil plurifonctionnel. Elle sert à couper à tailler ou à sculpter. Elle est appelée `'Kitchoco''. Elle sert aussi à déterrer les nouveaux Dioscorea sp, dans ce cas précis les paysans mettent la lame sur un bois vertical.

La hache féminine `'Tchéku'' comme son nom l'indique, les femmes l'utilisent pour chercher du bois de chauffe. Elle intervient aussi dans la culture sur brûlis,

- le coupe-coupe (Kpatcha) : il est le premier outil que le paysan cherche quand il se prépare pour son champ, il est également un outil de défense. Il sert à couper les herbes et les arbustes ;

- `'Taata'' : c'est un outil utilisé pour faire coucher les herbes avant de défricher. Il est formé d'un bâton et d'une corde à dimensions variables. A chaque extrémité du bâton, on attache un bout de la corde. Pour travailler, le paysan tient la corde et met son pied sur le bâton qui est posé sur les herbes. Ainsi il faut coucher les herbes avant de revenir les défrichées avec la moyenne houe (MARTINELLI B.,1984). Ces outils sont très importants pour le paysan car ils ont des utilités différentes comme le montre le tableau n°7.

Tableau n°7 : les outils et leur principales utilités.

Outils

Nom local

Utilités principales

Grande houe

Dikuntandjal

Buttage ; billonnage

Moyenne houe

Kikuntanwayi

Buttage ; billonnage pour les jeunes

Petite houe

Bagbékou

Sarclage

Hache

Kitchoko et tchékou

Coupe ; sculpture ; déterrement des ignames

Coupe-coupe

Kpatcha

Défense ; coupe des herbes et arbustes

Bâton à couché l'herbe

Taata

A coucher l'herbe avant le défrichage

Source : Travaux de terrain, 2011

Le tableau n°7 montre que dans l'ensemble, six (06) outils principales sont utilisés par les paysans de Dimori avec des utilités spécifiques à chacun d'eux. Mais Ceci n'empêche pas que certains de ces outils soient utilisés à défaut de ceux destinés à la tâche principale. C'est le cas par exemple des différents types de houes que le paysan possède et qu'il peut utiliser à sa guise comme le montre la photo n°1.

Photo n° 1 : photo des outils utilisés à Dimori

Source : Cliché de l'auteur ; photo prise en octobre 2011

Ces outils traditionnels sont les seuls moyens qu'utilisent les paysans de Dimori.

Selon l'importance des surfaces cultivées, les outils souvent traditionnels, la nécessité de réaliser certains travaux dans un laps de temps, à une période bien déterminée du cycle cultural, exige des prestations de travail en groupe interne ou externe à l'unité de production.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon