WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha

( Télécharger le fichier original )
par Moussa DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

DIOP Moussa 55

CHAPITRE 3 : GESTION DES RISQUES POUR LES PRODUITS MOUCHARAKA

ET MOURABAHA

Les modes de financement islamique proposés présentent beaucoup de limites dans leur exécution, d'où le souci de faire l'inventaire des risques financiers islamiques. Le fait que ces produits sont soumis à la Gharia et aussi leur spécificité fait qu'ils sont très risqués et leur application nécessite beaucoup de normes de la part des banques islamiques.

Les organismes et les institutions financières islamiques, vu l'ampleur de la tache, n'ont cessé de développer des normes et des techniques de gestion pour être en conformités avec les normes de Bâle II sur la gestion des risques. Parmi les produits financiers islamiques, sont présentés comme les plus utilisés les produits Moucharaka et Mourabaha. Cependant ils ne présentent pas le même degré de risque. Le produit Moucharaka est perçu par les banques islamiques comme le produit le plus risqué tandis que la Mourabaha 57est le produit le moins risqué. Parceque la Moucharaka est un produit spécifique à la finance islamique et qui nécessite des normes spécifiques pour sa gestion de la part des IFI et la Mourabaha est souvent assimilée à la vente de crédit classique donc les normes internationales de gestion de risque peuvent s'appliquer sur ce produit tout en respectant les principes islamiques.

Donc nous verrons d'abord dans ce chapitre les risques liés aux produits Moucharaka et Mourabaha ensuite nous ferons une étude de gestion de risque pour chacun des deux produits.

I. LA GESTION DES RISQUES LIES AU CONTRAT DE MOUCHARAKA I.1. Les risques liés à la Moucharaka

Les spécialistes en matière de financement considèrent que l'utilisation du mode de financement Moucharaka par les banques est préférable aux autres financements à rémunération fixe comme la Mourabaha, l'Ijara ou l'Istisna... Cependant, dans la pratique, l'usage de ce mode de financement reste minime (17 % de l'activité bancaire islamique). Cela est essentiellement dû au fort taux de risque de crédit lié au mode de financement Moucharaka.

Le risque de crédit lié au financement Moucharaka s'apparente à la notion de non récupération des fonds avancés en volume et en temps opportuns. Ce risque est élevé en raison de plusieurs sources.

57 Une étude faite par l'Institut Islamique de Recherche et de formation (IIRF, 2002).

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

DIOP Moussa 56

Nous pouvons citer :

- l'absence de garanties ;

- un fort taux d'aléa de moralité et de sélection adverse ;

- un manque de personnel qualifié au niveau des banques en matière d'évaluation technique des projets.

- un cadre institutionnel (traitement fiscal, les systèmes de comptabilité et d'audit et les textes règlementaires) qui n'est pas approprié et qui pose d'énormes problèmes à l'application du contrat de Moucharaka.

A coté de ce risque de crédit le produit Moucharaka subit le risque action c'est-à-dire les actifs détenus en actions par l'investisseur peuvent se déprécier. Dans le contrat Moucharaka toutes les parties participent au capital et donc aux pertes éventuelles. Pour le diminiching-Moucharaka, l'une des parties s'engage à racheter tout le capital en actions à un prix prédéterminé. Celle-ci s'expose au risque maximum alors que les autres parties ne subissent pas de pertes (vente à terme). Toujours dans le contrat Moucharaka, il y a le risque sur le capital si le contrat subit de pertes financières, c'est ainsi que le RAROC est utilisé pour déterminer le capital assigné aux instruments financiers.

I.2. Gestion de risques pour la Moucharaka

Les structures de Moucharaka sont des montages financiers qui se rapprochent plus de la prise de participation que de l'endettement. Ainsi en cas d'échec de la transaction les risques ne sont les même qu'avec on prêt conventionnel et la banque peut perdre sur le capital investi.

I.2.1. Couverture du Capital risque

Le produit Moucharaka présente un fort risque de pertes financières. Pour réduire ce risque, le spécialiste Mouhamed Ali M'rad (2011, p.94) propose des alternatives :

· Combinaison du contrat initial avec une vente différée

· Au lieu de fournir le capital en numéraire à la société, l'investisseur vend une partie de sa participation à un prix différé donné

· L'investisseur couvre partiellement son risque financier tout en gardant une participation aux gains de la société

· Possibilité de vendre l'usufruit et/ou la nue-propriété

Des alternatives qui cherchent plus à protéger l'investisseur à l'occurrence la banque islamique qui est plus exposée dans les contrats de participation.

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

DIOP Moussa 57

A cause de sa forme tripartite, la banque gère plus de risques, risque liés au fournisseur et au client. C'est ainsi que la banque islamique a la possibilité de combiner le contrat initial Moucharaka avec un contrat Mourabaha ou vente différée pour se couvrir des risques de pertes financières.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus