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L'analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques. Cas de la Moucharaka et de la Mourabaha

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par Moussa DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 monnaie finance et banque 2013
  

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I.2.2. Couverture par tierce partie (Third Party Risk)

Les risques de perte sur les financements participatifs peuvent être couverts par une partie tierce. Cette dernière peut être une compagnie d'assurance islamique (Takaful.)

Exemple sur le contrat Moucharaka

· L'investisseur fourni le capital à la société dont il devient actionnaire.

· L'investisseur vend sa participation en partie ou en totalité à une partie tierce à un prix différé égal au montant de capital vendu.

Ainsi la vente différée protège partiellement l'investissement (Bai Ajil) alors que la partie restante permet à l'investisseur de participer aux profits futurs de la société. La partie tierce (par exemple Compagnie d'assurance islamique ou Takaful) jouit de la participation sans avancer de règlement et avec une faible majoration (par rapport au prix réel). Il n'y a pas de transformation du capital en dette et la tierce partie reste en Moucharaka.

Cette approche reflète le principe du partenariat de la Charia qui permet aux partenaires de ne pas gérer eux-mêmes la Moucharaka s'ils ne le souhaitent pas.

I.2.3. L'utilisation du RAROC (Risk Adjusted Rate of Return On Capital)

Le RAROC est utilisé pour déterminer le capital propre assigné aux différents modes de financements qui ont des profils de risques différents. La Mourabaha par exemple est considérée comme le mode de financement le moins risqué par rapport aux autres modes de financement comme la Moucharaka

Le RAROC58 se calcule comme suit :

RAROC =

(marge nette générée par l'opération de crédit - perte moyenne)

 
 

58 ORY, 2002.

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

DIOP Moussa 58

- La perte moyenne ou les pertes prévisibles

Comme les institutions financières conventionnelles, les IFI évaluent la perte potentielle en cas de défaut. C'est la perte moyenne annuelle constatée au cours des années sur un portefeuille.

Les paramètres utilisés sont la probabilité de défaut (Probability Default Frequency), la perte en cas de défaut (Loss Given Default), le montant à risque au moment du défaut (Exposure At Default).

De façon plus générale, la perte moyenne se calcule par la relation ci-dessous :

Pertes prévisibles = probabilité de défaut (EDF) x (encours - garanties) à la date du défaut x (taux de perte sur les actifs non garantis (LGD))

La probabilité de défaut est estimée grâce à le Scoring (notation interne). Dans les années à venir, les IFI devront être en mesure de se rapprocher des exigences de Bâle II afin d'améliorer davantage la gestion du risque de crédit.

- Les Fonds Propres économiques ou Capital Economique

Ils se définissent comme les fonds propres nécessaires à une banque pour absorber les pertes sur un horizon temporel donné pour un seuil de confiance prédéfinie (99,97 %). Lorsqu'on parle de C.E, on fait allusion aux provisions économiques qui servent à évaluer les pertes imprévisibles. Pour évaluer les fonds propres économiques, il faut d'abord calculer la perte totale ou maximale diminuée de la perte attendue

Capital Economique = Perte totale - Perte attendue (ou moyenne)

- La Perte Totale

La perte totale correspond à la perte maximale de l'opération. Pour parvenir à évaluer cette perte maximale, la banque mêlera les approches historiques (bases de données internes), et paramétriques (identification de la loi de distribution des pertes), et utilisera au besoin un modèle aléatoire par exemple la Simulation de Monte Carlo. Cette dernière est utilisée fréquemment par les banques dans la modélisation de gestion de portefeuille car elle permet de contourner les problèmes de modélisation des lois de probabilité (loi normale, log normale ou loi béta).

- L'existence d'un RAROC minimale

La banque doit définir un RAROC minimale (k) laissé à l'appréciation des dirigeants ou des actionnaires.

L'Analyse des produits financiers islamiques et la gestion des risques : Moucharaka et Mourabaha

DIOP Moussa 59

Ce RAROC minimal permet de savoir si l'opération est suffisamment créatrice de valeur, compte tenu du risque qui la caractérise, et de l'exigence de rentabilité des actionnaires.

Envisagée pour une opération particulière, la rentabilité ajustée par le risque est acceptable si la marge nette (M : margin) de laquelle on a retiré la perte attendue (EL) permet de satisfaire le taux de rentabilité (k) exigé sur les fonds propres économiques (FPE) affectés à l'opération, c'est-à-dire si : M - EL = k. FPE.

Si l'opération envisagée laisse apparaître un RAROC inférieur au RAROC minimal retenu, plusieurs possibilités s'offrent à la cellule commerciale de la banque : refuser l'opération essayer d'augmenter la marge nette (en augmentant la tarification du crédit) ou essayer de faire diminuer la « perte moyenne » attendue (en augmentant les garanties prises, les collatéraux...)

Exemple sur le RAROC

Une banque islamique considère un projet de d'investissement à base de Moucharaka. Le risque principal est le risque opérationnel. Elle estime la perte attendue (ou moyenne) à 1 an à ce risque est de 2 millions FCFA et que la perte à 99,97 % dans le scénario le plus pessimiste s'élève à 40 millions FCFA. Les commissions attendues de gestion des fonds sont de 12 millions FCFA par an et les coûts de gestion des fonds devraient s'établir à 5 FCFA par an.

Estimons le RAROC

Perte Totale = Perte moyenne + Perte imprévisibles ou Capital économique

Capital économique = 40 - 2 = 38 => C.E = 38 millions FCFA
Produit Net Bancaire = Ressources - Coûts = 12 - 5 = 7 millions FCFA

PNB - PM 7 - 2

RAROC = = = 13,2 %

CE 38

Un RAROC de 13,2 % veut dire que le portefeuille de Moucharaka a un taux de rendement anticipé sur le capital propre de 13,5 %. Ainsi plus le RAROC est élevé plus le rendement anticipé sur le capital l'est.

Il faut noter que le RAROC peut être utilisé sur les autres produits islamiques comme la Moudaraba, Mourabaha, le Salam, l'Istisna...

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