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Modélisation et couverture des comptes courants postaux

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par Guillaume et marie OMINETTI et TODD
Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique 3 de Malakoff - Master 2009
  

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12 Simulations de l'évolution de la marge nette d'intérêts

Nous prendrons dorénavant pour l'ensemble de nos simulations h = 120, c'est-à-dire un horizon d'investissement de dix ans. Nous étudierons ainsi la marge nette générée par les différentes stratégies sur l'intervalle de temps [60, h].

12.1 Illustration des différences entre les stratégies d'investissement sur un cas très simple

Afin de comprendre les différences dans la marge nette dégagée entre différentes stratégies d'investissement, nous considérons une banque virtuelle dont l'encours reste constant sur [0, h], en fixant Ät = 1000 pour tout t {0,.. . , h}. Nous simulons ensuite une trajectoire de taux spot sous le modèle de Hull et White, toujours avec les paramètres a=0.1 et ó= 0.01, fournissant les trajectoires de tous les prix zéros-coupons {t'--+B(t', T')}T/E{1,2,...,h+59}. Pour cet ensemble de trajectoires, correspondant à une simulation de taux d'intérêts, nous étudions la marge nette dégagée par la banque sur [60, h] avec trois stratégies données respectivement par yE{0.1, 0.5, 1}. Voici les résultats obtenus.

FIG. 19 - La marge nette d'intérêts dégagée {IRM(t)}tE{60,61,...,h} pour y=1 (courbe bleue), y=0.5 (courbe rouge) et y=0.1 (courbe verte)

Dans le cas y =1, la banque place à chaque date la totalité de l'encours dont elle dispose pour le recouvrer le mois suivant. Dans ces conditions, dans la mesure où l'encours disponible est constant, la marge nette suit exactement l'évolution des taux d'intérêts. Elle est donc volatile. Dans le cas y =0.5, la banque place à chaque date la moitié de l'encours dont elle dispose à court terme. Comme il n'y a aucun choc de liquidité, elle n'est jamais obligée de revendre ses actifs longs et elle lisse plus sa rémunération dans le temps grâce aux coupons fixes reversés par son portefeuille d'obligations. La marge nette suit donc toujours l'évolution des taux d'intérêts, mais de manière moins nette que précédemment. Enfin, dans le cas y=0.1, la banque ne place que 10% de l'encours à court terme. La majorité de son actif est

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constituée d'obligations, ce qui lui permet d'être beaucoup moins tributaire des mouvements de taux et de générer une marge nette d'intérêts très peu volatile. Remarquons toutefois que, dans ce cas précis, cette dernière stratégie se caractérise par un manque à gagner lorsque les taux sont élevés, typiquement après la date t = 100 dans notre simulation. On retrouve ici toute la dimension de cet arbitrage : lisser la rémunération dans le temps signifie s'affranchir des effets de cycle et donc a fortiori s'interdire de profiter pleinement des périodes à forts taux d'intérêts.

Pour comprendre à présent l'impact d'un stress de liquidité sur cette marge, nous créons un déséquilibre local de l'encours en posant Ä100 =900 et Ät = 1000 pour t6=30. La banque se retrouve donc, en cette date intermédiaire, avec une perte (imprévue) de 10% de l'encours. Le stress généré ici a seulement lieu au niveau de la base de clientèle : nous ne touchons absolument pas aux taux. Le graphe ci-dessous illustre l'impact de ce scénario sur les marges calculées précédemment.

FIG. 20 - La marge nette d'intérêts dégagée {IRM(t)}tE{60,61,...,h} pour y=1 (courbe bleue), y=0.5 (courbe rouge) et y=0.1 (courbe verte) avec un stress de sortie en t=100

On constate visuellement que le stress de liquidité que nous générons ici a des conséquences très différentes suivant la stratégie adoptée. Dans le cas y=1, comme la banque se contente de placer à chaque date la totalité de l'encours pour le mois suivant, le scénario ne fait, en fin de compte, que diminuer sa marge nette dégagée en t = 101 de 8% par rapport au cas précédent où l'encours était constant. En revanche, dans les cas y =0.5 et y =0.1, la banque se retrouve subitement en t = 100 en situation d'insuffisance de liquidités. En conséquence, elle se voit contrainte de vendre une partie de son portefeuille d'obligations. Comme le stress intervient à une date où les taux ont tendance à croître, cette revente a lieu dans un contexte plutôt défavorable : l'établissement vend donc à perte une partie de ses actifs longs. Dans le cas où elle a la moitié de l'encours placé à court terme, la marge dégagée en t = 100 est impactée mais reste largement positive du fait essentiellement des intérêts perçus au titre des prêts court-terme. A contrario, pour y =0.1, la perte engendrée par la revente des obligations dépasse le flux d'intérêts perçus (détachements de coupons et prêt court terme) : la marge nette devient donc négative à la date de stress!

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En fin de compte, on retrouve sur cette simulation le fait que plus y est faible, plus la banque est exposée au risque de liquidité et donc à une perte importante en cas de scénario défavorable d'évolution de l'encours.

Dans le cas d'un stress concomitant sur la courbe des taux, le scénario catastrophe généré est encore plus brutal.

Cet exemple illustre la démarche poursuivie. Cependant, notre but reste d'étudier les marges nettes associées à des trajectoires stochastiques de l'encours générées par notre modèle. Nous allons donc à présent, pour différents choix de y E [0, 1], simuler indépendam-ment28 :

- des scénarios d'évolution de l'encours selon le modèle sur la dynamique de la base de clientèle;

- des scénarios d'évolution des taux selon le modèle de Hull et White.

En les couplant, nous pourrons extraire des trajectoires de marges nettes perçues par l'établissement sur la période considérée. Nous en déduirons alors les «propriétés» des marges générées par les différentes stratégies du point de vue des deux critères que nous avons choisis d'adopter, ainsi que l'influence de la structure initiale de la base de clientèle sur ces «propriétés».

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway