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Problématique de la mise en place du marché commun de l'Union économique et monétaire ouest-africaine ( U.E.M.O.A. )

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par Bagna MAIGA
Université de Bamako Mali - Maà®trise 2009
  

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SECTION 3 : LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES INTRACOMMUNAUTAIRES ET LES PERSPECTIVES

A. LE DEVELOPPEMENT DES ECHANGES INTRACOMMUNAUTAIRES

La mise en place d'une union douanière impose deux tâches immédiates et séquentielles : le libre échange intérieur et la différenciation de l'espace commercial régional. Il s'agit d'une part de l'application effective du principe de liberté consistant en la suppression des différents obstacles tarifaires et non tarifaires (droit de douane et des restrictions quantitatives dans les échanges intracommunautaires volet interne de la libéralisation des échanges, et d'autres part la différenciation de l'espace commercial régional par l'établissement d'un tarif extérieur commun (TEC) ou tarif douanier commun(TDC) qui constitue le versant externe de la libre circulation des biens et qui concerne les échanges avec l'extérieur de la zone d'intégration.

La création de l'UEMOA est intervenue au moment où la plus part des pays du tiers monde, notamment africains, décidaient d'assumer les conditions de compétition internationale en optant pour un développement fondé sur le marché et une politique commerciale tournée vers l'extérieur.

« Il ne s'agit plus d'insulariser les économies africaines par des protections, mais de les amener à devenir compétitives sur les marchés extérieurs 1».

Ce faisant la libéralisation des échanges commerciaux couplée à la stratégie d'intégration fondée sur le protectionnisme minimum, devient le vecteur par excellence de l'intégration1.

L'UEMOA s'inscrit dans cette mouvance et singularise, en effet, par son option résolument libérale. Cette option est transcrite dans le préambule du traité et l'article 4.a. Elle est affirmée avec force conviction au paragraphe 7 du préambule dans les quels ils se disent :« déterminés à se conformer aux principes d'une économie de marché ouverte, concurrentielle et favorisant l'allocation optimale des ressources».Cette profession de foi libérale trouve confirmation à l'article 4 alinéa a) dans lequel il est question de « renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans le cadre d'un marché ouvert concurrentiel » et à l'article 832 mais si l'optique libre échangiste constitue l'axe d'approche, sa concrétisation emprunte une démarche progressive et pragmatique.

La libéralisation des échanges intracommunautaires a essentiellement consisté en l'aménagement d'un régime tarifaire préférentiel. Ce régime tarifaire préférentiel transitoire institué par la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements de l'UEMOA comprenant un corps de règles dont les plus importants étaient:

- la suppression pure et simple de toutes restrictions quantitatives, entraves non tarifaires, prohibitions ou autres mesures d'effet équivalent portant sur les importations ou les exportations des produits originaires ou fabriqués dans les Etats membres;

- l'exonération des produits du cru et de l'artisanat traditionnel de tous droits et taxes perçus à l'entrée des Etats membres, à l'exclusion des taxes intérieures.

En réalité, cette disposition vient renforcer presque des portes ouvertes, puisque, dans le cas de la CEDEAO le marché de ces biens était totalement libéralisé.

C'est d'ailleurs l'une des rares règles effectives dans cette communauté, ce qui laisse soupçonner que cette liberté a préexisté à l'organisation.

- l'institution d'une taxe préférentielle communautaire (TPC) consistant en une réduction de 30%des droits d'entrée applicables aux produits de l'espèce importés des pays tiers, pour les produits industriels originaires agréés.

Il en résulte que l'étape de la libéralisation des échanges intracommunautaires est effective pour les produits du cru et de l'artisanat traditionnel qui sont exonérés de tous droits et taxes.

En effet l'article 10 de l'acte additionnel N°04/96 établit, dans les échanges intracommunautaires, le principe de la libre circulation des produits du cru et de l'artisanat traditionnel, en franchise totale des droits et taxes perçus à l'entrée des Etats membres excepté, le cas échéant, l'application de la clause du traitement national.

Par contre en ce qui concerne les produits industriels, cette étape ne sera ralliée qu'après l'épreuve probatoire de la zone d'échanges préférentiels. Une démarche que suggère l'article 78 du traité et que formalise l'acte additionnel N°04/96 « instituant un régime tarifaire préférentiel transitoire des échanges au sein de l'UEMOA et son mode de financement »est en vigueur depuis le 1er juillet 1996.

Ce texte prévoit un régime tarifaire applicable aux produits industriels originaires et des mesures d'accompagnement qui visent à préparer la libéralisation des échanges.

Le développement des échanges intracommunautaires passe également par la structure des exportations et des importations.

La structure des échanges intracommunautaires :

· L'évolution globale des exportations des pays de l'UEMOA :

Le tableau ci-après retrace l'évolution globale et par pays des exportations de la zone UEMOA de 1993 à 2003.

Il ressort de ce tableau que les exportations globales de la zone UEMOA n'ont cessées de progresser de 1993 à 2002, passant ainsi de 1470,5 à 6048,9 milliards de FCA, soit une augmentation de 311,3% . pendant la dite période, tous les pays de la zone ont vu pratiquement leurs exportations augmenter. Cet accroissement des exportations est dû à une série de facteurs, notamment, les effets positifs de la dévaluation du CFA en 1994 qui ont entrainé une augmentation des productions et des volumes exportés ; l'effort de diversification progressive des exportations dans certains pays et la tendance favorable des cours des matières premières et des produits de base sur le marché mondial.

La hausse des exportations de la zone résulte de la diversification progressive des exportations observée dans certains pays. Par exemple, la part de l'or n'a cessé d'augmenter dans les exportations totales du Mali passant ainsi de 11,08 milliards de CFA à 353,8 milliards de FCFA de 1993 à 2001. Quant au Sénégal, les exportations de produits chimiques ont augmenté de 186,5%, alors que celles des phosphates n'ont connu qu'un accroissement de 14,7% entre 1993 et 2001.

A partir de 1998, cette tendance à la hausse des exportations de la zone commence à s'inverser en raison de l'essoufflement des effets positifs de la dévaluation. Le taux de croissance réelle de l'économie passe de 5,2% à 3,2% de 1998 à 1999. La tendance à la baisse de la croissance et des exportations a continué jusqu'en 2000. Depuis, la perte de compétitivité des pays de la zone UEMOA s'est accélérée du fait de la forte appréciation de l'Euro (et donc du franc CFA) vis-à-vis du Dollar et des monnaies des pays concurrents à l'exportation, notamment les pays en développement concurrents des principales exportations de l'UEMOA.

En 2003, les exportations de la zone ont diminué de 4,3% en valeurs par rapport à 2002, due en partie à une baisse de 1,2% des cours mondiaux de cacao. Les volumes exportés ont également baissé, notamment le cacao, le coton et le café, en rapport avec la crise de la Cote d'ivoire. La perte de compétitivité de la zone se poursuivra en 2004 parce que la TCER composite devait s'apprécier de 14% par rapport à sa valeur de 2000.

Tableau1 :  Evolution des exportations des pays de l'UEMOA- 1993-2003(en milliards de FCFA)

Pays

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003*

Accr% 1993-2003

Bénin

108,6

217,2

209,6

209,6

269,9

247,5

244,4

279,3

273,9

312,1

317,8

192,63

Burkina

64

119,6

137,6

119

133,6

190,4

156,2

146,4

163,7

170,8

189,5

196,09

Cote d'ivoire

832,2

1592,8

1899,7

2274,3

2597,9

2717,6

2870,1

2768,2

2892,5

3676,6

3396,5

308,13

Guinée- Bissau

4,3

16,6

12,2

11,0

28,3

15,8

31,5

44,2

46 ;1

37,9

36,4

746,51

Mali

105,3

185,9

220,5

221,4

327,7

328,1

351,6

388,1

531,1

617,6

541,6

414,33

Niger

81,2

125,1

143,8

166,3

158,5

197,0

176,6

201,5

199,7

194,8

204,4

151,72

Sénégal

200,2

439,1

495,8

505,4

528,0

570,9

632,4

654,9

735,3

743,4

740,8

270,02

Togo

74,7

182,3

188,4

225,4

246,6

247,9

241,0

257,6

261,9

295 ,7

360,3

382,32

UEMOA

1470,5

2878,6

3307,7

3732,4

4290,5

4515,2

4703,8

4740,2

5104,7

6048,9

5787,3

293,56

Source : BCEAO(2003) Rapport annuel de la banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest

*Estimations.

· Les exportations intracommunautaires 

Comme les exportations globales des pays de l'UEMOA, les exportations intracommunautaires n'ont cessé d'augmenter depuis 1994 jusqu'à 2000 avant de baisser en 2001. Elles passent ainsi de 425,4 milliards de FCFA à 594,9 milliards de FCFA, soit une augmentation de 39,84%.

Une analyse par pays montre également que les exportations intracommunautaires de chacun des pays de l'UEMOA ont augmenter depuis 1994 jusqu'à 2000. Cette augmentation des exportations intracommunautaires est due d'une part à la progression générale des exportation totales de chacun des pays et d'autre part, elle est liée aux séries de mesures prises dans le cadre de la libre circulation des marchandises au sein de l'UEMOA à savoir l'établissement d'un régime tarifaire préférentiel transitoire des échanges en 1996 ; la mise en place d'un Tarif Extérieur Commun (TEC) et d'une politique commerciale commune en 2000.

Cependant la tendance à la hausse des exportations intracommunautaires s'est inversée à partir de 2001 et elles ont baissé de 2,47% par rapport à 2000. Ce repli des exportations intracommunautaires est imputable à la crise à la crise politique que traverse la Cote d'Ivoire qui est le principal fournisseur des pays de l'hinterland ( Burkina, Mali). Le Sénégal qui dispose d'un tissu industriel plus étoffé que les autres pays de la zone doit probablement tirer des avantages et des opportunités de la crise ivoirienne. Effectivement, on observe une augmentation des exportations intracommunautaires du Sénégal ( plus de 34%) en 2001 par rapport a 2000. Dans le même ordre d'idée, on constate que les pays enclavés de l'hinterland ( Burkina, Mali et Niger) ont modifié leurs circuits commerciaux d'exportation et d'importation au profit des ports de Lomé, Cotonou et de Dakar. Ainsi, la réactivité et la flexibilité des operateurs économiques des pays de l'hinterland face a la crise ivoirienne ont permis d'envisager d'autres alternatives afin d'adapter leurs schéma logistiques.

Aussi, dans le cadre des exportations intracommunautaires, les plus gros exportateurs intracommunautaires de la zone UEMOA sont : la Cote d'Ivoire, le Sénégal et le Mali. En 2001,les exportations de ces pays ont représenté respectivement environ 70%, 14,65%, 11,39% des exportations intracommunautaires totales. Ces trois pays semblent très intégrés au marché commun et exportent pratiquement vers tous les pays de l'UEMOA.

· L'évolution globale des importations des pays de l'UEMOA :

Globalement, les importations totales de la zone UEMOA ont augmenté de 231,76% passant ainsi de 1590,8 milliards de FCFA à 5277,7 milliards de FCFA entre 1993 et 2003. Une analyse par pays pendant la dite période confirme cette dynamique et montre que les importations de chacun des pays ont augmenté. Les pays qui ont enregistré les plus fortes augmentations de leurs importations sont le Mali, le Togo et le Sénégal.

Cette tendance a la hausse des importations est du principalement a l'augmentation de la demande intérieure en rapport avec la forte croissance économique de la zone après la dévaluation du FCFA en 1994. Ce qui exigeait plus d'infrastructures, de bien d'équipement, de biens de consommation intermédiaire, de produits énergétiques et des matières premières pour les besoins des industries locales et des économies nationales. Par exemple en 2003, les importations de l'UEMOA ont enregistré une augmentation de 5,3%, du fait essentiellement des produits pétroliers et des biens d'équipement dont l'évolution serait liée aux investissements prévus dans le cadre de la mise en oeuvre des programmes de lutte contre la pauvreté dans plusieurs Etats membres de l'Union.

Tableau 2 : Evolution des importations des pays de l'UEMOA 1993-2003 (en milliards de FCFA)

Pays

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003*

Accr% 1993-2003

Bénin

159,9

250,6

310,6

310,6

286,3

336,7

337,8

367,4

405,4

273,1

441,8

178,03

Burkina

132,8

191,1

242,3

287,7

297,6

374,2

357,3

368,6

373,3

381,7

398,3

199,92

Cote d'ivoire

644,3

851,3

1213,0

1341,4

1551,7

1703

1703,1

1710,0

1772,3

1711,6

1929,7

199,5

Guinée- Bissau

16,8

32,5

37,0

35,1

42,0

30,7

26,3

35,0

45,4

40,7

40,0

138,09

Mali

139,4

249,4

277,9

282,1

318,5

329,3

372,8

421,5

538,6

520,0

567,5

407,1

Niger

84,7

146,1

152,6

179,7

175,0

238,2

206,5

230,4

242,8

258,7

254,3

200,23

Sénégal

307,7

567,4

620,4

646,5

686,4

755,5

845,3

951,6

1047,1

1117,9

1178,0

282,84

Togo

106,2

202,9

252,8

290,5

309,6

326,5

301,3

345,0

378,3

401,2

468,1

340,77

UEMOA

1590,8

2491,3

3106,6

3373,6

3667,1

4094

4150,4

4429,5

4803,2

4904,9

5277,7

231,76

Source : BCEAO(2003) Rapport annuel de la banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest

*Estimations.

· Les importations intracommunautaires :

En considérant la période (1994-2001), on constate une hausse significative des importations intra régionales. Pendant la dite période, elles ont pratiquement été multipliées par plus de 3 fois et demi, passant ainsi de 156,12 à 556,6 milliards de FCFA.

Cette augmentation globale des importations résulte non seulement d'une augmentation généralisée des importations globales de la zone UEMOA, mais aussi de la mise en application des dispositifs institutionnels et réglementaires relatifs a la libre circulation des marchandises, des biens, des services er des capitaux dans le cadre de la mise en oeuvre du marché commun. C'est ainsi que la part des importations intracommunautaires dans les importations totales de la zone UEMOA a connu une hausse de 6,26% à 11,6% de 1994 à 2001.

Une analyse détaillée par pays montre que certains Etats ont beaucoup plus contribué à l'augmentation des importations intracommunautaires que d'autres. Les pays qui importent le plus de la zone sont les pays de l'hinterland ( Mali, Burkina, Niger) et le Benin. Par exemple, en 2001, la part des importations intracommunautaires dans les importations totales ont représenté 32% ; 26% ; 22%, respectivement pour le Mali, le Burkina et le Niger, alors que cette part n'était que de 1% pour la Cote d'Ivoire ; 4,6% pour le Sénégal et 8% pour le Togo. Aussi, convient il de constater que la part des importations intracommunautaires maliennes et du Burkina représentent respectivement plus de 40% et environ 20% des importations intracommunautaires de la zone UEMOA.

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