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Le texte promotionnel culturel

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par David LEGOUPIL
Université Paris V René Descartes - Master pro 2 expertise en sémiologie et communication 2007
  

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3. TPC et critique journalistique : quand ne pas programmer ou taire revient à évaluer

De plus, la presse culturelle est contrainte, matériellement, de choisir parmi l'offre pléthorique des différents domaines culturels dont elle doit rendre compte. A ce titre, elle est sensiblement dans la même position qu'un organisme programmant une saison culturelle. Ainsi si l'ODC ne va sélectionner que des spectacles ou expositions qui lui semblent dignes d'intérêt pour son public, la presse critique culturelle va aussi privilégier ceux qu'elle veut, non promouvoir mais soutenir. Les mauvais films, les mauvaises pièces, les mauvais disques sont, le plus souvent, passés sous silence (ce qui est peut être la plus haute forme de l'appréciation négative) ou réduits à un commentaire aussi bref qu'acerbe. En ce qui concerne le TPC, on peut considérer que le jugement critique négatif sur les spectacles non programmés par l'ODC ont été portés préalablement, collectivement, en interne, entre les programmateurs, ou individuellement et « intérieurement », par chacun d'entre eux, sans être publiés.

4. L'impact d'un discours professionnel et institutionnel

Poursuivons cette réflexion sur les rapports entre le texte promotionnel culturel et la critique journalistique par un commentaire sur ce que Sophie Moirand appelle la «position» du locuteur. Celle-ci est, en effet, fondamentale pour comprendre le rôle que joue l'évaluation dans « la mise en texte ». Ainsi, selon Sophie Moirand, « si je suis critique professionnel et que je dise c'est beau, j'incite le lecteur à aller voir ou à lire »44(*). De même, les plaquettes de l'ODC (dont les textes ne sont en principe jamais signés par les rédacteurs) apparaissent aux yeux du public comme émanant non d'une personne mais d'un organisme qui, dans son domaine, fait autorité. Au niveau du récepteur « grand public », les ethos « individuels » de Jacques, de Vincent et, à un degré moindre de Martine (parce qu'elle est aussi Mme Gasnier, directrice, et que son statut lui confère autant une responsabilité morale qu'un rôle de représentativité vis-à-vis de la structure), n'existent quasiment pas - celui du stagiaire, pas du tout ! Ce sont leurs mots mais pour le lecteur, une seule voix parle : celle de l'ODC dont l'ethos (la « position »), non-personnel mais institutionnel, est chargé, selon les mots de Philippe Breton, de l' « expérience » et des « compétences »45(*) qui font la réputation de l'organisme ; réputation qui se double plus largement de toutes les connotations propres au domaine culturel et recouvre également différentes représentations qu'on attribue (peut être encore...) à un organisme public ou parapublic comme le professionnalisme, le sérieux, l'intégrité, le désintéressement. Ainsi, c'est en fonction de cette « position » que les termes évaluatifs mélioratifs présents dans les TPC de l'Office départemental de l'Orne font sens.

* 44 MOIRAND Sophie (1990), op. cit.

* 45 BRETON Philippe (2001), op. cit.

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