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Le texte promotionnel culturel

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par David LEGOUPIL
Université Paris V René Descartes - Master pro 2 expertise en sémiologie et communication 2007
  

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2. Le TPC, rien moins qu'une critique journalistique positive ?

Aussi, si on passait, avec quelque légèreté, sur la question de la modalisation méliorative (qui est en fait un distinguo essentiel), on pourrait affirmer que le TPC relève du genre de la critique. Ce postulat un peu provocateur ne l'est peut-être pas tant que cela. En effet, une étude quantitative approfondie des articles de la critique culturelle dans la presse (formellement très proches de certains TPC) dévoilerait, à notre avis, une proportion plus grande de critiques positives.

Cela, paradoxalement, en raison même de ce qui manque au texte promotionnel culturel pour être une critique : l'usage de cette liberté qui consiste à dire que l'on n'aime pas. Car si les lois du discours rendent impossible, pour le communicant culturel, l'utilisation du « pôle négatif » des catégories classiques de l'esthétique voire du passionnel, il nous semble que d'autres lois contraignent l'expression du « pôle négatif » dans les critiques de presse.

En effet, la critique culturelle, parce qu'elle est une partie de la presse d'opinion et qu'elle contribue à former la pensée et le goût de ses lecteurs, va davantage prescrire, conseiller des spectacles, des artistes ou des auteurs que les déconseiller. Quel serait en effet l'intérêt d'une critique culturelle qui travaillerait essentiellement à dénigrer oeuvres et artistes ? Si, dans la balance du jugement, le nombre de critiques négatives étaient nettement plus important que celui des critiques mélioratives, la profession concourrait certainement, d'une manière générale, à ce qu'elle n'est pas censée vouloir, ni par amour pour sa matière ni (plus cyniquement) pour sa survie : un désintéressement général de l'opinion publique pour la culture.

Par ailleurs, les TPC de l'ODC sont rédigés à partir de dossiers de presse envoyés par les Compagnie ou les producteurs des artistes, que les rédacteurs aient assistés ou non, au préalable, au spectacle (c'est toujours le cas du stagiaire mais parfois aussi du programmateur). Les TPC s'inspirent donc de critiques journalistiques positives, en sont même assez souvent (c'est ce que m'a confié Madame Gasnier) de simples copier-coller.

Mais remarquons aussi que l'accointance est double. Car si l'on peut gager, sans pouvoir le prouver, que certains articles de presse doivent « se nourrir », être influencés par des TPC (comme ceux-ci le sont par les critiques), l'on peut écrire, avec certitude, que la presse, notamment régionale, insère dans ses pages culturelles des TPC qui ne sont pas réécrits mais reproduits à la virgule près. J'ai ainsi pu constater, en photocopiant la presse locale, que les TPC de Vincent promouvant le festival du Printemps de la chanson 2007 avaient été repris intégralement et littéralement sur toute une page (agrémentés de photos présentes dans la plaquette tout public et envoyés par l'ODC), et ce, sans la signature du rédacteur, sans aucun signalement de publi-reportage mais avec ce que Grosse appelle « la forme extérieure des contributions de la rédaction »43(*) . En fait, il ne s'agit pas d'une tractation commerciale ni encore moins d'un plagiat éhonté mais de connivence et d'avantages partagés entre l'ODC et la presse locale. Le focus pleine page sur le festival (qui vient compléter la publicité couleur en encart dans le journal, payante celle-ci) est gratuit pour l'ODC et constitue pour un petit hebdomadaire local (qui n'a pas alors à rétribuer un journaliste ou un pigiste), une page culturelle de qualité.

* 43 GROSSE Ernest-Ulrich (2001), op. cit, p. 28.

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