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Projet de développement de la jeunesse. Etude diagnostique et cadre de mise en Å“uvre

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par Bételmbaye M'BAIMAN BEKOUTOU
Institut supérieur d'informatique et de gestion à  Ouagadougou Burkina Faso - Master professionnel en management, option: gestion de projets 2008
  

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Conclusion du chapitre

Globalement, les jeunes de Ouagadougou sont moyennement épanouis. La méthode d'Analyse en Composantes Principales des résultats de l'enquête, nous a permis de mettre en évidence quatre facteurs déterminant l'épanouissement du jeune ; en particulier, celui qui vit dans une zone urbaine telle que Ouagadougou. Il s'agit : du confort de l'habitat, du contexte familial, de l'affirmation de soi et de la psychologie sociale du jeune considéré. Ainsi donc, en agissant sur ces facteurs, nous pouvons améliorer le niveau d'épanouissement de la jeunesse.

Les jeunes qui se retrouvent dans la classe 2, et qui représentent 20,5% de la jeunesse de Ouagadougou, rencontrent d'énormes difficultés. L'analyse a montré que 85,2% de leur effectif ne sont pas épanouis. Au regard du niveau d'épanouissement des autres classes, les individus de la classe 2 constitueront la cible de notre proposition de projet. Ce projet prendra en compte les dimensions de l'épanouissement pour élaborer une stratégie pertinente et efficace qui prendra en compte l'ensemble des préoccupations de ces jeunes pour en proposer des solutions. La troisième partie de notre propos s'attèlera à cet effet.

CONCLUSION GENERALE

Mémoire soutenu et présenté par Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 51

Mémoire soutenu et présenté par Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 52

La présente étude s'était fixée pour objectif de mettre en évidence les déterminants de l'épanouissement des jeunes en milieu urbain, en prenant le cas de la ville de Ouagadougou, afin de proposer à ses jeunes un cadre stimulant d'expression de leur potentiel par la prise en compte réel de leurs besoins.

Elle s'est articulée autour de trois principaux objectifs spécifiques, à savoir : (i) évaluer les performances du dispositif existant en matière de prise en charge des problématiques de jeunesse ; (ii) cerner les facteurs déterminants de l'épanouissement des jeunes urbains en vue d'appréhender leurs besoins ; (iii) élaborer un projet favorisant l'épanouissement des jeunes qui vivent à Ouagadougou.

Pour atteindre ces objectifs, une démarche privilégiant à la fois des analyses documentaires et statistiques a été adoptée. Ceci, nous a permis d'une part de tester nos hypothèses de départ, et d'autre part, de faire des propositions sur la base des résultats d'analyses.

Les résultats de la recherche sont les suivantes :

? Les jeunes vivent dans un environnement fortement influencé par des mutations démographiques, économiques et institutionnelles

L'environnement démographique dans lequel, évolue les jeunes a connu de profonds bouleversements au cours de la période 1996-2006. Ceci est principalement dû à la forte croissance démographique de 3,1% l'an, enregistrée dans la même période et aux importants mouvements migratoires ; surtout des zones rurales vers les zones urbaines, en l'occurrence, dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. En effet, près de 80% des migrants sont accueillis par les seules villes de Ouagadougou (46,4%) et de Bobo-Dioulasso (15,4%).

Par ailleurs, l'économie du Burkina Faso étant fondée sur l'agriculture, est hautement dépendante de facteurs exogènes. En effet, en 2011, environ 80% de sa population active est agricole et contribue pour près de 30% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB). Par voie de conséquence, l'économie du pays se trouve être très perturbée par les conditions climatiques, les fluctuations du cours mondial du coton et la faible mécanisation de l'agriculture. C'est pour palier à cette insuffisance que l'Etat a fait des reformes structurelles en faveurs du secteur privé ; cependant, seulement 10,4% du PIB (2011) provient du secteur privé.

Aussi, l'environnement institutionnel est marqué par une profonde implication de l'Etat, dictée par les changements institutionnels sur le plan sous-régional et, international en particulier. C'est ainsi, que depuis 2010, un nouveau cadre de lutte contre la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie des populations, dénommé Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) fonde la politique nationale et sectorielle du Gouvernement.

Mémoire soutenu et présenté par Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 53

? La volonté manifeste du Gouvernement et de l'ensemble des acteurs, impliqués dans la prise en charge des préoccupations des jeunes et à l'amélioration de leur condition d'existence, est mise à l'épreuve

L'engagement des différents acteurs - étatiques ou non, nationaux ou internationaux - sur le terrain à améliorer les conditions de vie des jeunes et prendre en compte l'ensemble de leurs préoccupations, aussi bien en zone urbaine que rurale, est fort remarquable. C'est en particulier, dans les domaines socioéducatifs et communicationnels que les effets et les impacts de ces actions sont considérables. Cependant, en termes d'emploi, de formation et d'offre éducative, ils devront faire face à de gros défis.

En effet, sur le plan démographique et économique, nous notons d'importantes disparités démographiques au sein de la population jeune, selon leur milieu de résidence. Environ 71% vivent en zone rurale contre 29% en zone urbaine (avec près des 2/3 (19%) qui se retrouvent à Ouagadougou ou Bobo-Dioulasso). Accentué par un exode rural relativement massif, où 30,7% des personnes migrent pour des raisons économiques, les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, subissent une intense pression démographique qui n'est pas sans conséquence sur les conditions de vie de ses jeunes. Qu'adviendra-t-il à ces derniers, quand on sait que : la situation démographique de ces villes restera pratiquement inchangée d'ici à 2015 (Cf. tableau 1.7, Annexe 1) ; que l'indice de pauvreté se maintient toujours à un niveau relativement élevé sur l'ensemble du territoire national et que la crise financière mondiale pourrait faire enregistrer une perte d'environ 2% dans la dynamique de création d'emploi non agricole en 2009, au Burkina Faso ? L'anticipation demeure la seule alternative à considérer pour répondre à ces contraintes démographiques et économiques.

Sur le plan technique, matériel et financier, les défis qui devront être surmontés se situent à deux niveaux. Au niveau 1, nous avons : les choix politiques ; et au niveau 2, l'offre éducative formelle (enseignement général et enseignement technique). Au niveau des choix politiques, il s'agit : premièrement de la nécessité d'une synergie d'actions de la part de l'ensemble des départements ministériels pour l'atteinte des objectifs de politiques sectoriels ; deuxièmement, d'une part plus accru du budget de l'Etat alloué aux départements ministériels les plus concernés ou sensés jouer un rôle moteur dans la prise en charge des préoccupations des jeunes ; et troisièmement, d'un dispositif de prise en charge des problématiques de jeunesse qui tienne compte de l'ensemble des typologies de jeunes, notamment les déscolarisés du primaire et ceux qui ne possèdent aucun niveau de d'instruction. Au niveau de l'offre éducative formelle, il s'agira de fournir des compétences satisfaisantes et adaptées pour suffisamment impacter notre économie.

Il ressort de cette analyse théorique basée sur la recherche documentaire et les interviews auprès de personnes ressources que les besoins des jeunes ne sont pas totalement pris en compte. En effet, en dépit des progrès constatés, le dispositif actuel comporte des insuffisances. Cet état de fait vient infirmer la première hypothèse de départ (H1).

Mémoire soutenu et présenté par Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 54

? La mise à disposition d'un questionnaire spécifique à l'analyse du concept d'épanouissement en milieu jeune

Pour mieux comprendre le concept d'épanouissement en milieu jeune et déterminer ses facteurs explicatifs, une enquête de terrain a été effectuée. A cet effet, un questionnaire a été élaboré et administré auprès d'un échantillon de plus de 130 jeunes choisi dans le respect de la structure de composition de la jeunesse de Ouagadougou.

Le questionnaire (voir Annexe3) pourrait être utile pour mener d'autres réflexions en la matière, étant donné l'existence d'un masque de saisie amplement renseigné.

? Les caractéristiques de la jeunesse de Ouagadougou sont connues

Le questionnaire administré, a communiqué d'importants renseignements concernant les jeunes. Nous pouvons les synthétiser en cinq groupes d'informations :

1. Les caractéristiques du jeune et de son logement : elle permet de cerner les caractéristiques physiques du jeune, le confort de son habitat et son environnement familial ;

2. L'employabilité du jeune : elle cerne le niveau d'instruction, le type de formation professionnelle reçu et l'expérience professionnelle acquise du jeune. Elle permet aussi d'apprécier la capacité du jeune à planifier sa carrière professionnelle ;

3. Les réactions du jeune dans son environnement social : elle cerne les besoins émotionnels et affectifs du jeune dans ses relations avec la collectivité ;

4. Les divertissements de la jeunesse : elle cerne les possibilités et les contraintes du jeune à se divertir (le sport, le cinéma, ...) ;

5. Le degré d'intégration sociale du jeune en ville : elle traduit l'auto appréciation du jeune quand à son rôle et sa place dans le processus de développement du Burkina Faso ainsi que son degré d'entreprenariat dans un contexte défavorable.

? Les dimensions de l'épanouissement en milieu jeune sont connues

La méthode d'Analyse en Composantes Principales des résultats de l'enquête, nous a permis de mettre en évidence quatre facteurs déterminant l'épanouissement du jeune, en particulier, celui qui vit dans une zone urbaine telle que Ouagadougou. Il s'agit : du confort de l'habitat, du contexte familial, de l'affirmation de soi et de la psychologie sociale du jeune considéré. Ainsi donc, en agissant sur ces facteurs, nous pouvons améliorer le niveau d'épanouissement de la jeunesse.

Mémoire soutenu et présenté par Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 55

? Une mesure de l'épanouissement est établie : l'Indice d'Epanouissement (I.E)

L'espace d'épanouissement de la jeunesse est défini à 97,7% par quatre axes ou dimensions. Ces axes sont les suivants : Axe 1, le confort de l'habitat ; Axe 2, le contexte familial ; Axe 3, l'affirmation de soi ; et Axe 4, la psychologie sociale. Ainsi, l'Indice d'Epanouissement d'un individu est déterminé à partir de ses coordonnées dans cet espace. Ceci, nous a permis de mettre en évidence une classification de la jeunesse de Ouagadougou. L'hypothèse H2 est donc vérifiée, car une classe spécifique, dont l'état d'épanouissement s'avère préoccupant, est mise en exergue. Cette classe se démarque des autres en rassemblant en son sein des jeunes non épanouis, c'est-à-dire possédant un Indice d'Epanouissement inférieur à 0,50 sur une échelle de 0 à 1.

? Une classification de la jeunesse selon leur situation individuelle en termes d'épanouissement est définie

La répartition de la jeunesse de Ouagadougou fait distinguer quatre classes de jeunes définies selon les variables d'épanouissement.

- La classe des « scolarisés » : elle représente environ 34% des jeunes de la ville. Cette classe est dominée par les élèves et étudiants en quête de plus de connaissance et de savoir.

- La classe des « désoeuvrés » : elle regroupe 20,5% des jeunes. Elle est caractérisée par son bas niveau d'instruction et son égarement.

- La classe des « qualifiés » : elle est composée de 12,1% de jeunes. Fortement instruite comme la classe 1, elle est caractérisée par son fort degré d'employabilité avec une proportion la plus élevée de jeunes qui ont une formation professionnelle (56,3%) ou une qualification professionnelle (62,5%).

- La classe des « consciencieux » : elle compte 33,3% de la jeunesse. elle est caractérisée par des jeunes conscients et soucieux de leur avenir.

? Le projet proposé prend en compte les dimensions de l'épanouissement pour élaborer une stratégie pertinente et efficace qui tienne compte de l'ensemble des préoccupations des jeunes, et en particulier, les jeunes désoeuvrés (cible dudit projet)19.

A partir de l'enquête de terrain, l'étude a révélé les raisons justificatives du non épanouissement des jeunes qui vivent en ville. Ces raisons sont les suivantes : (i) un manque de confort de l'habitat ; (ii) un contexte familial défavorable, (iii) un manque d'affirmation de soi ; (iv) une psychologie sociale irresponsable et agressive. Tout en confirmant notre troisième hypothèse, à savoir que, la création d'un cadre d'épanouissement pour jeunes afin de répondre aux besoins de la jeunesse de la ville de Ouagadougou est pertinent, notre

19 Le projet de développement de la jeunesse ( PRO.DE.J) : Cadre d'épanouissement pour jeunes se trouve annexé au document (Annexe 5)

Mémoire soutenu et présenté par Bételmbaye M'BAÏMAN B. Page 56

démarche a abouti à la proposition d'un projet qui viendrait contribuer au renforcement du dispositif de promotion de jeunes déjà existant.

Nous basant sur les résultats du RGPH de 2006, la ville de Ouagadougou compte environ, 667 151 jeunes. L'étude a révélé qu'en particulier 20,5% de la jeunesse, soit environ 136 800 de jeunes, éprouvent d'énormes difficultés à se projeter dans le temps en se fixant des objectifs au plan professionnel compte tenu de leur bas niveau d'instruction et leur égarement. C'est aussi le groupe de jeunes dont le niveau d'épanouissement est des plus préoccupants. L'analyse a mis en évidence que 85,2% de leur effectif, soit environ 117 000 jeunes, ne sont pas épanouis.

Le projet se donne donc pour mission d'accompagner ces jeunes dans leur développement afin d'améliorer leur niveau d'épanouissement. Ainsi, il s'articule autour de deux axes stratégiques.

- Axe stratégique 1 : Prendre en charge le jeune sur le plan psychosociologique. A ce titre, il s'agit d'une prise de conscience par les jeunes de leurs responsabilités et de l'importance de leur rôle au sein de la société.

- Axe stratégique 2 : Accompagner le jeune dans son émancipation économique, social et politique. Il s'agit pour le projet, d'amélioration la participation de la jeunesse au développement économique, social et politique du Burkina Faso.

Ainsi, le projet se focalise sur la classe des jeunes désoeuvrés en milieu urbain. Il serait également opportun d'adopter une telle approche auprès d'autres classes de jeunes (différente de la classe 2) de la ville de Ouagadougou, qui, quand bien même, sont épanouies, possèderaient un niveau d'épanouissement relativement moyen. En effet, selon la présente étude, aucune classe de jeunes ne se retrouve dans le dernier quartile (0,75 à 1). Par ailleurs, les résultats de l'étude seront utiles pour mener des réflexions plus approfondies et faire des propositions quand à l'amélioration du niveau d'épanouissement de ces jeunes ; notamment celui des élèves et étudiants qui constitue un potentiel économique, social et politique à exploiter à l'issue de leur formation.

Aussi, sur la base de cette expérience, afin de rendre plus perceptible et durable les actions menées en milieu urbain, un projet semblable devrait être réalisé en milieu rural. L'avantage à terme serait d'arriver à un contrôle du flux migratoire, notamment de la zone rurale vers la zone urbaine. Il s'agira certainement de trouver des moyens substitutifs aux besoins spécifiques des jeunes ruraux afin de les maintenir utilement dans leurs localités respectives.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry