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Facteurs associés aux infections post-opératoires dans les services de chirurgie et de gynéco-obstétrique. Cas de l'HGR Panzi en RDC

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par Théophile MITIMA KASHOSI
Université catholique de Bukavu RDC - Master en santé publique 2011
  

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1.3. MESURES COLLECTIVES POUR DIMINUER LE RISQUE D'INFECTION D'UN MALADE HOSPITALISE

1.3.1. Mesures générales

a) Mise à disposition de moyens

L'indispensable préambule à la mise en oeuvre de la prévention des infections liées aux soins est la prise de conscience à tous les niveaux, depuis les bureaux ministériels jusqu'aux centres de santé les plus reculés. Cette démarche doit conduire à transférer une partie des moyens depuis les soins curatifs vers la prévention. La modification attendue des pratiques passe autant par la mise à disposition de moyens adéquats, humains et matériels, que par l'éducation des acteurs. Sa condition sine qua none est un effort financier adapté des états, des bailleurs de fonds et des acteurs privés impliqués (3).

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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en santé publique, 2e promotion SACO

b) Education et communication

L'éducation des professionnels de santé doit être une priorité. De nombreuses enquêtes ont en effet montré la mauvaise connaissance des soignants Africains sur les mesures simples de prévention du risque nosocomial (24). Des enseignements spécialisés dans les facultés de médecine et les écoles d'infirmières, ainsi que des formations postuniversitaires régulières, doivent être mis en place ou renforcés.

L'évolution des représentations mentales est en effet un processus long et difficile, en Afrique comme ailleurs. Ces enseignements peuvent relever de la responsabilité des comités locaux de lutte contre les infections nosocomiales. Pour être opérationnelles, les recommandations de bonnes pratiques mises à disposition des soignants doivent être adaptées aux conditions locales d'exercice et au niveau des différents personnels.

Les autorités locales ou nationales ont alors la charge de rédiger les protocoles, d'identifier des indicateurs pertinents et surtout d'instaurer une culture de l'évaluation des pratiques professionnelles, seule garante d'une continuité des actions préventives.

La sensibilisation et la responsabilisation des industriels du médicament et du biomédical sont également nécessaires pour tenter de maîtriser les risques infectieux liés aux soins. Ainsi, l'impact non négligeable des visiteurs médicaux sur les prescriptions excessives ou inadaptées d'antibiotiques peut avoir des effets délétères par une pression de sélection exercée sur les bactéries. Des partenariats public-privé sont nécessaires pour développer et produire des dispositifs médicaux plus sûrs et à moindre coût, si possible par transfert de technologies (4).

Enfin, des campagnes d'information publique destinées à la population générale peuvent permettre de réduire les pratiques à risque, même si le faible niveau d'alphabétisation et la puissance des croyances populaires sont deux véritables obstacles. Une des premières cibles pourrait être d'éviter le recours

massif et abusif aux injections en Afrique, qui repose en partie sur la croyance répandue qu'un traitement injecté est plus efficace qu'un traitement per os (5).

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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en santé publique, 2e promotion SACO

c) Notification et recensement des cas

La surveillance locale des infections nosocomiales est un axe important de prévention mis en avant par l'OMS. Les infections de sites opératoires et les infections par BMR sont en particulier redevables d'un suivi ciblé. Reposant sur la déclaration obligatoire et le recensement, la surveillance fournit des informations épidémiologiques indispensables à la mise en place de mesures adaptées et à l'évaluation de leur efficacité. Elle permet aussi, et peut-être surtout, de sensibiliser les soignants et de les aider à identifier et à corriger leurs pratiques à risque, et finalement, de réduire ces risques pour leurs patients et pour eux-mêmes (6). Il est certain que cette surveillance peut passer pour un voeu pieux quand le personnel compétent et volontaire et les outils de détection font défaut. Néanmoins, instaurer cette démarche est une étape essentielle pour engager une culture de prévention des infections nosocomiales. Dans un premier temps, cette surveillance doit être restreinte aux infections jugées prioritaires suivant leur impact en termes de prévalence, de morbidité, de létalité, d'évitabilité....

d) Réorganisation des soins et des pratiques

La prévention des infections nosocomiales relève de la responsabilité de chaque service et de chaque soignant. Sa mise en place impose des changements dans l'organisation des pratiques de soins, au mieux sous l'égide d'un comité ad hoc dans les structures hospitalières (7). Il s'agit notamment d'aboutir à une plus stricte observance des précautions universelles, au lavage des mains, au maintien d'une hygiène satisfaisante, à l'utilisation correcte des matériels, au recensement systématique et honnête des infections nosocomiales... En ce qui concerne l'isolement des patients contagieux, le regroupement géographique des patients atteints d'une même pathologie contagieuse ou « cohorting » peut constituer une alternative efficace et de moindre coût à la construction de chambres individuelles, généralement réservées aux patients les plus riches (8). Enfin, chaque établissement ou, à défaut, chaque praticien devrait s'impliquer dans une politique de bon usage des antibiotiques (protocoles thérapeutiques écrits) pour réduire la pression de sélection qui aboutit à l'émergence de bactéries multirésistantes

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Théo. MITIMA K., Mémoire de Maitrise en santé publique, 2e promotion SACO

(BMR). Il est certain que la surveillance des résistances n'est pas une pratique généralisable à chaque structure, mais un site provincial de référence paraît utile pour suivre leur évolution.

e) Recherche sur les infections nosocomiales (incidence, déterminants, impact...) Il est paradoxal de noter qu'à l'efflorescence des recommandations de bonnes pratiques cliniques, s'oppose l'indigence de la connaissance des infections liées aux soins en Afrique intertropicale (9-10). Une mobilisation est nécessaire pour préciser leur prévalence, leur impact et leurs multiples déterminants (biologiques, structurels, culturels...). Une meilleure connaissance des déterminants anthropologiques du recours massif aux injections ou des pratiques délétères d'hygiène notamment hospitalière peut optimiser les mesures préventives (5,11).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille