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L'intégration des médiums environnementaux dans la peinture contemporaine, une nouvelle écologie à  Kinshasa

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par Yves NGOY EBONDO
Académie des beaux- arts de Kinshasa - Licence 2013
  

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1.1.4.4. Finalités de l'écologie

En octobre 2004, lors de la réunion annuelle de l'Environmental Grantwriters Association, paraît un rapport intitulé « The Death of Environmentalism : Global Warming Politics in a Post-Environmental World » (« La mort de l'environnementalisme : la politique du réchauffement planétaire dans un monde post-environnemental »)41(*). Fondé sur des interviews de dizaines de dirigeants d'organisations écologistes américaines ainsi que sur l'équivalent de plusieurs années d'enquêtes d'opinion publique, ce rapport affirme que l'écologie a cessé d'être un mouvement social viable en Amérique :

Il est désormais perçu comme un groupe de pression parmi d'autres, défendant ses intérêts particuliers à Washington D.C. Selon le rapport, les écologistes ne recourent plus qu'au langage de la science et ne proposent plus rien d'autre que des solutions techniques. Le principal grief du rapport réside dans ce que les auteurs appellent la « sclérose littérale » des écologistes, c'est-à-dire leur façon de poser « l'environnement » comme une « chose » déterminée qui doit être représentée, protégée et défendue en tant que telle par des experts, plutôt que comme le lieu de médiation d'un réseau de forces sociales, politiques, économiques et naturelles qui concerneraient tous les citoyens. Les ambitions de l'écologie, ses finalités, ses buts se voient ainsi tronquées par l'absence de questionnement sur le sens et les limites de son objet :

« Si vous voulez que les gens agissent contre le réchauffement climatique, dit un professionnel de l'écologie cité dans le rapport, vous devez les convaincre qu'il faut agir sur le réchauffement climatique et pas sur un vague but ultérieur. » C'est ainsi qu'en se focalisant sur les émissions de dioxines de carbone comme unique « cause » du réchauffement climatique, on occulte le problème de la gestion fondamentalement à court terme et non pérenne de l'énergie intimement liée au pouvoir des entreprises et des gouvernements. En d'autres termes, si une question comme le réchauffement climatique n'est pas inscrite dans un terrain de luttes ouvertes et plurielles, elle ne mobilisera pas un public décidé à demander des comptes au complexe énergético-industriel.

Reprenant Gramsci, les auteurs du rapport jugent qu'une « vision stratégique » de ce type serait, tout autant qu'une démonstration scientifique, une question de coeur et d'esprit -- « les écologistes doivent s'inspirer du monde créatif de la construction des mythes [...] afin de comprendre ce que nous sommes et ce qu'il nous faut être. » L'écologie, projet dont le souci est la pérennité, ne sera pas durable tant qu'elle ne s'intéressera pas à l'imagination et à l'identification, ainsi qu'à leurs moyens esthético-culturels. Un tel intérêt impliquerait pour l'art la possibilité d'un rôle significatif en relation avec les finalités de l'écologie, par quoi j'entends un déplacement et une réarticulation simultanés de « l'environnement », terrain de lutte hégémonique. Cependant, une question demeure : dans quelle mesure l'art doit-il être réduit à un instrument de construction de mythes permettant d'établir « ce que nous sommes et ce qu'il nous faut être » ? L'art peut-il se fixer de tels buts tout en se souciant des limites de ce « nous » qu'il aiderait à « comprendre » ?

Cette question conserve toute son importance au regard de l'impératif esthético-culturel invoqué, de nos jours, par certains. Citons Bill Mc Kibben, éco-critique de premier plan : « Cette image célèbre de la terre vue de l'espace qu'Apollo nous a transmise à la fin des années 60 ce n'est déjà plus le monde dans lequel nous vivons ; il y a maintenant la fonte des pôles, la montée des océans. Les satellites et les instruments scientifiques nous permettent d'enregistrer ce qui est en train de se passer, mais pouvons-nous l'enregistrer dans notre imagination, le plus sensible de tous nos outils ?42(*) »

* 41 www.grist.org/ news/ maindish/2005/

* 42 http://grist.org/comments/soapbox/2005/04/21/mckibben-magine

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams