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L'intégration des médiums environnementaux dans la peinture contemporaine, une nouvelle écologie à  Kinshasa

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par Yves NGOY EBONDO
Académie des beaux- arts de Kinshasa - Licence 2013
  

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2.1.3. Les encre

La fabrication d'un liquide connu aujourd'hui sous le nom d'encre, et qui sert principalement à l'écriture, remonte à des temps très anciens.

En effet, selon le Dictionnaire des inventions, les premières préparations d'encre solide avec de la suie et de la gomme arabique datent de 3200 avant notre ère chez les Égyptiens. Vers 2800, apparaît une solution à base d'oxyde de fer qui sert à marquer le linge. L'encre rouge faite à partir de cinabre ou d'ocre est utilisée sur les papyrus autour de 2500 et d'autres encres à partir du minium sont connues chez les Grecs de l'Antiquité. Enfin, à la même époque, la Chine possède une encre noire fabriquée en mélangeant du sulfure de fer et de la sève de l'arbre à laque. Dans leurs écrits, Pline, Vitruve et Dioscoride fournissent tous trois des recettes d'encre.77(*)

Le mot « encre » vient du grec enkauston qui signifie proprement « peinture à l'encaustique ». En latin, on eut encaustum qui devint encautum, et qui désigne plus particulièrement l'« encre rouge réservée à l'usage des empereurs ». Au cours des siècles, le terme en est venu à désigner une solution colorante d'une grande variété chromatique, « qui, apposée à l'aide d'une plume sur du papier ou sur tout autre support approprié, se trouve être absorbée par celui-ci, s'y fixe en séchant rapidement et permet d'obtenir des écrits [ou dessins] permanents, se détachant plus ou moins nettement du fond sur lequel elle est appliquée »78(*).

Une encre de qualité se mesure par sa fluidité et sa fixité. Une texture uniforme et fluide signifie que l'encre est débarrassée de toute scorie granuleuse ou insoluble. Aussi, elle doit marquer le papier, soit en s'y imprégnant, soit en y laissant une trace qui sèche rapidement à la surface. Pour cela, elle doit posséder une coloration prononcée; comme Watrous fait remarquer, ce qui attire le dessinateur vers une encre noire est sa force de caractère, et vers une encre de couleur (brune ou autre), sa puissance chromatique combinée à une valeur forte. Chimiquement parlant, l'encre est un précipité maintenu en suspension dans une liqueur incolore.

Cette dernière doit avoir une densité telle que les fines parties du précipité s'y dispersent uniformément. Si ce n'est pas le cas, l'ajout d'un liant (ou épaississant) facilement soluble est nécessaire.

Principaux utilisateurs du liquide au cours du Moyen Âge, les moines s'adonnent à la fabrication d'encres à partir de matériaux les plus divers, entraînant des résultats parfois désastreux, parfois dignes de mention. Jusqu'au 19e siècle, les encres sont fabriquées selon une méthode empirique. Les nombreuses recettes d'encres que l'on trouve dans les encyclopédies, traités de chimie, publications scientifiques ou manuels d'art ne sont que des résultats d'expériences isolées et varient d'un auteur à l'autre. Toutefois, de ces monastères restent quelques manuscrits très anciens (datant du 7e au 10e siècle) préservés grâce à une encre noire d'une exceptionnelle qualité. Que ces documents médiévaux nous soient parvenus en bon état, alors que nous avons de la difficulté à conserver un document vieux d'à peine cinquante ans, est le résultat de la combinaison d'une encre de bonne qualité, d'un papier (parchemin) sans substance chimique et d'une plume d'oie qui résiste bien aux actions chimiques environnantes (contrairement à la plume de métal qui réagit au contact des autres matières).

À partir de la Renaissance, le papier est un produit de plus en plus accessible à un coût moindre et les artistes ont la possibilité de se procurer leurs encres chez le fabricant ou le marchand d'encre. Déjà, la qualité des encres diminue, et dans les écrits du 16e siècle, une couleur grisâtre prédomine, marque d'une encre falsifiée par une addition de couleur en industrie.

L'identification des encres, pour la plupart devenues brunes aujourd'hui, est souvent impossible à l'oeil nu. Dans l'incapacité de déterminer s'il s'agit de la couleur d'origine ou du résultat de l'oxydation, les premiers catalogues et livres sur le dessin mentionnent l'état des encres du dessin (encre brune, encre noire, etc.). Depuis, plusieurs méthodes ont été mises au point (microscopes, radiographie à l'ultra-rouge, test à l'acide hydrochlorique, etc.) afin de connaître avec exactitude la composition des matériaux.

* 77 DE KEGHEL, Les encres, les cirages, les colles, Éd. Harmattan, Paris 1927, p. 7.

* 78 Ibidem.

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