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L'intégration des médiums environnementaux dans la peinture contemporaine, une nouvelle écologie à  Kinshasa

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par Yves NGOY EBONDO
Académie des beaux- arts de Kinshasa - Licence 2013
  

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2.1.2. La gouache

De l'italien guazzo, qui signifie « détrempe », le mot gouache vient indirectement de aquatio, « action d'arroser », autre dérivé de aqua. Guazzo est déjà employé au 13e siècle dans le sens d'« eau stagnante », mais c'est uniquement à partir du 16e siècle qu'il désigne la technique artistique qu'on connaît aujourd'hui. Le terme « gouache » entre dans le vocabulaire français au 18e siècle, désignant une technique similaire à l'aquarelle.

De nos jours, on définit la gouache comme « une préparation où les matières colorantes sont délayées dans de l'eau additionnée de colle et de blanc [...] ».

La gouache se prépare de la même façon que l'aquarelle, à partir de pigments broyés puis délayés dans une solution de gomme arabique, dissoute dans de l'eau chaude. Ce qui la distingue est surtout l'addition de blanc, qui rend les couleurs opaques, ainsi que l'ajout d'un épaississant, de manière générale du miel ou de la colle de poisson, qui lie fermement la pâte de la gouache et la rend onctueuse. Plus consistante, elle sèche donc un peu moins rapidement que l'aquarelle.

Si elle durcit trop vite, la gouache peut être délayée avec un peu d'eau, en faisant toutefois bien attention de conserver son caractère opaque. Elle s'applique aisément avec le pinceau ou la plume sur un support solide, ni gras ni glacé, coloré ou non, tel que le papier ordinaire, le carton, le tissu, le bois, le marbre, le vélin, l'ivoire et le métal74(*).

Mis à part les miniatures du Moyen Âge, la première fonction de la gouache au 14e siècle, un liquide blanc et opaque à base de céruse, est de rehausser de lumière les dessins à la pointe d'argent ou à la plume, et ultérieurement à la pierre.

Si elle est généralement utilisée avec modération par les artistes florentins quattrocentesques, qui lui conservent aussi un caractère plus linéaire, les maniéristes vénitiens l'appliquent plus généreusement, en juxtaposition au procédé principal, conférant ainsi un caractère plus pictural à leurs dessins. Contrairement à Carpaccio qui, au 15e siècle, utilise des traits de blanc liquide juxtaposés à l'encre comme à la pierre noire, le Tintoret pose la céruse par aplats, probablement avec le pinceau, ce qui crée un puissant contraste avec l'encre noire. Le même liquide est appliqué, parfois avec la plume, parfois avec le pinceau, dans le dessin en clair-obscur. Il existe aussi une « gouache » de couleur or que l'on peut voir dans la Déposition de Palma Giovane, où les rehauts dorés, appliqués sur un fond gris-vert, assouplissent le caractère dramatique de la scène et en accentuent le caractère mystique.

Au cours de la Renaissance, la gouache polychrome accompagne la plupart du temps le lavis ou l'aquarelle. Elle peut d'abord être utilisée pour renforcer l'effet dramatique d'une scène. Par exemple, dans La Crucifixion de Fra Angelico (Vienne, Albertina), le sang giclant de la poitrine et s'écoulant des pieds, est d'une couleur rouge opaque de composition analogue à la gouache. Elle peut également être employée pour rehausser des compositions de type décoratif, en particulier des projets architecturaux. Holbein le Jeune, par exemple, colore le fond d'une façade de maison en bleu, faisant ainsi ressortir les éléments d'avant-plan et les motifs sculptés et rappelant l'esthétique des façades peintes selon la technique italienne du graffito75(*)

Enfin, la technique accompagne souvent l'aquarelle dans des dessins naturalistes d'animaux ou de fleurs. Dans Deux oiseaux pendus à un clou de Cranach l'Ancien, comme dans l'Aile gauche d'un oiseau de Dürer ou dans l'Écureuil roux de Hoffman, tous deux dans la collection Woodner, le moindre détail (plume, duvet, poil, moustache) est rendu avec délicatesse et minutie. Les couleurs sont éclatantes et variées comme en peinture; il s'agit de petites créations autonomes où importe avant tout le réalisme du détail. On peut admirer cette même attention dans les études botaniques de Dürer.76(*)

Ces dessins sont souvent sur vélin, ce qui signifie qu'ils sont destinés à être conservés. En effet, la gouache adhère mieux au vélin, qui contient de la colle animale, qu'au papier non encollé ou même encollé qui ne possède aucune substance de cohésion, ou si peu. Enfin, étant donné que la gouache se superpose en couches plus ou moins épaisses, la manipulation des oeuvres devient très laborieuse, car le moindre mouvement ou petit changement de température peut faire craqueler la couche picturale, ou une partie de celle-ci, et même provoquer des chutes de matière.

* 74 Cennino CENNINI, Le livre de l'art ou traité de la peinture, trad. Victor Mottez, Paris, L. Rouart et J. Watelin Éditeurs, 1923.p 126

* 75 ibidem

* 76 ibidem

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand