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La santé communautaire dans la région des savanes, Togo. Une étude de cas sur les commissions santé dans les districts sanitaires de Kpendjal, Tandjouaré et Tône

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par Alexander Doyle
Université libre de Bruxelles - Master en sciences de la population et du développement 2012
  

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1.1.6. Les ressources matérielles

Dans le cadre du « Projet Intégré de santé dans la région des Savanes », il est à constater que les moyens mis à disposition ne sont pas suffisants pour améliorer tangiblement l'accessibilité et les échanges entre les villageois et les FS.

Une quantité d'outils sont à déplorer. Ceux-ci permettraient de modifier l'image que les populations villageoises se font des CS. Des choses aussi simples que des stylos, des cahiers en papier-carbone, en passant par des T-shirt, des sacs, des casquettes, des badges, des téléphones portables, etc. pourraient aider à les faire reconnaître, à les promouvoir et à leur inspirer le respect.

« Mener une campagne, c'est comme aller chez une fille, quand tu vas chez une fille et que tu as l'argent, la fille va vite t'accepter, mais si tu viens les mains vides, la fille va te refuser » [Membre de la CS de Bogou, Tône].

Tous les membres des CS interviewés ont déploré le manque de moyens pour engendrer des manifestations plus conséquentes, lors de leurs activités de sensibilisations. Des mégaphones aux appareils de sonorisation, en passant par des boîtes à images, tous ont

159 Document 3ASC, 2008, Recyclage des membres des Commissions Santé et des ICP, Termes de références.

160 « Construction légère dont le toit est fait de végétaux. Le terme apatam viendrait du portugais patamar "palier", "perron", "plateforme" d'après la sociolinguiste Suzanne Lafage in Français écrit et parlé en pays éwé (1985, SELAF) ».

Vu sur : http://www.dictionnaire.exionnaire.com/que-signifie.php?mot=apatam#definition (page consultée le 08/08/2013).

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réclamé la nécessité de détenir des outils pour attirer davantage de villageois, et par là-même valoriser leurs actions.

« Quand on arrive dans les villages, on a rien. Aucun outil matériel, c'est difficile de transmettre nos messages. (É) On manque de moyens et parfois c'est difficile d'attirer l'attention. Si on avait des moyens audios ou visuels, on arrive, on met ça en place, il suffit de mettre un peu de musique, les gens vont se rassembler, ça va attirer les gens, ça permet de porter loin la parole, ce serait un atout » [Membre de la CS de Namoudjoga, Kpendjal].

Le décor actuel laisse l'impression d'un manque de légitimité des CS qui restent trop méconnues dans les populations et bien trop peu soutenues dans le rôle d'acteurs influents qu'elles sont supposées exercer. Ils semblent manquer de reconnaissance et déplore un manque de légitimité.

« Si on pouvait vraiment mettre un fonds pour les Commissions Santé pour qu'ils puissent sortir tant de fois pour faire des séances de sensibilisation, ce serait une bonne chose, surtout pour les villages éloignés, qui sont trop difficile d'accès même » [Membre de la CS de Namoudjoga, Kpendjal].

En matière de stratégies avancées, la distance peut influer sur la quantité d'activités qui y seront effectivement menées. En effet, les actions diverses, campagnes de sensibilisation, réunions inter-villageoises, etc. auront tendance à s'effectuer dans des zones plus fréquentées et relativement proches de l'USP de l'aire sanitaire en question. Par conséquent, les personnes se retrouvant dans les villages supérieurs à un rayon de 5 km peuvent se sentir moins concernées par les actions entreprises. D'autant qu'au regard des interviews effectuées avec les membres des CS, il est à constater que la distance influe véritablement sur les actions menées par ces groupements.

En effet, n'ayant pas de moyens de locomotion au sein de leur organe, il paraît fort peu envisageable de les voir se rendre fréquemment dans les villages éloignés. Toutes les CS interrogées réclament un moyen de déplacement parce que « quinze km c'est loin ! Et après il y a le retour, vous comprenez que c'est pas facile pour tout le monde » [Alain de la CS de Pogno, Kpendjal]. Il semblerait que dans la situation actuelle, les CS ne sont pas en mesure de se rendre dans les villages éloignés pour effectuer leurs campagnes de sensibilisation sans que cela constitue une tâche hors de portée au regard de la distance qui, actuellement, est parcourue à pied.

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« Si je devais aller avec la maman [la présidente de la CS de Nanergou, Tône] dans tel village à quatre km ou cinq km avec la maman, la maman ne peut pas marcher, moi aussi je ne peux pas marcher. Si il y a des moyens de déplacements, ha maman, aujourd'hui on va aller où ? On va aller quel village ? On va aller, hein. C'est pour augmenter nos activités. On sera plus motivés. Et puis comme ça les gens vont plus comprendre. Si on reste dans la même place, parler, parler, parler, ce n'est pas bon, Il faut qu'on aille vers eux » [Membre de la CS de Nanergou, Tône].

Une telle transformation doit inévitablement passer par des campagnes d'informations quant à l'existence même de groupements défendant les intérêts villageois. Une photo de chaque membre de la CS et des autres organes relatifs à la FS pourrait être affichée dans les couloirs de l'USP concernée. Il serait même envisageable, avec très peu de moyens, de créer des prospectus au sujet des CS comme étant des personnes à la disposition de tout un chacun. Ces dépliants pourraient se retrouver dans toutes les USP et être disponibles pour tout le monde.

Suivant cette perspective bureaucratique, lorsque que tous ces moyens seront mis en oeuvre et que la motivation financière sera appliquée, des « critères de performances » pourront être élaborés, des exigences plus soutenues pourront leurs êtres assignées. En fonction des résultats constatés, elles obtiendront un montant correspondant aux efforts encourus.

En l'absence des différents outils matériels qui leurs sont nécessaires, les CS se sentent profondément dépossédées et limitées quant à leur champ d'actions. Elles semblent être dans l'attente pour enfin devenir efficaces. Ce problème de dépendance des CS vis-à-vis de 3ASC n'améliore nullement la situation, il constitue même un obstacle à toute tentative d'autonomisation de cet organe.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard