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Ulcère de Buruli dans la province du Maniema en RDC. Etude exploratoire menée de mars à  avril 2010

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par Jérôme Dr Jérôme Munyangi Wa NKOLA
Université technologique Bel Campus à  Kinshasa en RDC - Travail de fin d'études présenté en vue de l'obtention du grade de docteur en médecine chirurgie et accouchement 2012
  

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I.3.BACTERIOLOGIE

L'agent pathogène de l'Ulcère de Buruli est une mycobactérie environnementale (exmycobactérie atypique) appelée Mycobacterium ulcerans. Elle possède un tropisme essentiellement cutané. Il est utile de connaître ses caractéristiques propres afin de mieux envisager l'épidémiologie de la maladie, sa physiopathologie et les bases du traitement.

M. ulcerans appartient à un groupe de mycobactéries potentiellement pathogènes pour l'homme et l'animal (parfois appelées « mycobactéries opportunistes »). Selon de récentes informations, M. ulcerans ne se trouverait pas dans l'environnement à l'état libre, mais elle occuperait une niche spécifique dans certains milieux aquatiques (petits animaux aquatiques ou biofilms), à partir desquels elle se transmettrait à l'homme par un mécanisme encore imparfaitement connu.

Mycobacterium ulcerans est un bacille acido-alcoolo-résistant (BAAR). Difficilement cultivable à partir des échantillons cliniques, c'est une mycobactérie à croissance lente : son temps de doublement est d'environ 20 heures. Le milieu de culture idéal est le milieu de Löwenstein-Jensen (milieu de culture classique pour les mycobactéries). La croissance de M. ulcerans est favorisée par un milieu microaérophilique, c'est à dire pauvre en oxygène (pression en oxygène p02 < 2,5 kPa). Le pH optimal pour sa croissance varie de 5,4 à 7,4. Les cultures primaires peuvent prendre de 6 à 8 semaines, comme pour le bacille tuberculeux, mais les sous-cultures deviennent en général positives en deux semaines, suivant le nombre de mycobactéries dans l'inoculum.(8).

I.4.IMMUNOPATHOLOGIE

M. ulcerans possède une particularité qui la rend unique parmi les mycobactéries : sa virulence ne provient pas du germe lui-même mais d'une toxine destructrice qu'elle produit, la mycolactone, qui provoque des lésions tissulaires et inhibe la réaction immunitaire.

C'est en fait une exotoxine lipidique nécrosante qui possède des propriétés cytotoxiques pro-coagulantes et immunosuppressives., Il est admis depuis peu que la mycolactone est classée dans les polykétides (composés naturels contenant des groupements carbones et méthylène alternés, dérivés de la condensation itérative d'acétyl-CoA), et également reconnue comme un membre de la famille des macrolides. La virulence de M. ulcerans s'explique en grande partie par les effets toxiques de cette mycolactone.

Les connaissances actuelles permettent d'élaborer le scénario immunopathologique le plus probable : une fois qu'il est parvenu dans le tissu sous-cutané, le bacille prolifère et synthétise la toxine qui s'attaque aux adipocytes. La nécrose qui en résulte crée un milieu qui stimule la prolifération de la mycobactérie .Au cours de cette phase, à cause des propriétés immunosuppressives de la mycolactone, la réaction immunitaire à médiation cellulaire est très faible.

En effet, l'activation de la toxine entraînerait la lyse du macrophage hôte et paralyserait les fonctions cellulaires des lymphocytes et des macrophages qui s'infiltrent. Cette immunosuppression locale pourrait à son tour contribuer à retarder la réponse immunitaire systémique précoce à l'antigène bactérien. Cela pourrait expliquer le fait que souvent les patients présentant des lésions évolutives ne réagissent pas à un antigène dérivé de M. ulcerans (buruline) et administré par voie intradermique.

On retrouve donc, au stade précoce, des nodules cutanés précoces avec un grand nombre de BAAR extracellulaires, une nécrose sous-cutanée étendue, dans un contexte de réaction inflammatoire très faible.

Puis, sans que l'on sache en expliquer la raison, certaines lésions guérissent spontanément (activation tardive des défenses immunitaires de l'hôte, sous quelle influence ?) avec fibrose cutanée d'origine inflammatoire (cette fibrose entraînant des contractures majeures) ou bien au contraire, la lésion s'aggrandit, avec apparition d'ulcérations qui évoluent de façon péjorative (atteinte des tissus mous sous-jacents et extension de l'ulcère). Ces ulcérations sont caractérisées par un faible nombre de BAAR et l'apparition de nouvelles structures histologiques : les granulomes. A noter qu'à ce stade granulomateux autant qu'au stade de guérison avec fibrose, l'intradermoréaction à la buruline se positive, indiquant qu'une réponse immunitaire cellulaire est apparue et se développe. L'hypothèse d'un système d'anticorps à développement lent est donc actuellement avancée. (9).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon