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Télévision haà¯tienne par cà¢ble et couleur locale ( la télé Haà¯ti )

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par Joêl Lorquet
Université d'état d'Haà¯ti faculté des sciences humaines - Licence en sciences de la communication collective et du journalisme 1999
  

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CONCLUSION:

La défense de la langue française, en particulier dans les zones où elle est menacée, ne doit pas reposer exclusivement sur les médias d'Etat. Les médias privés, à investissement équivalent ont une efficacité supérieure et souvent une plus grande crédibilité auprès du public.

Ce qui empêcherait à la Télé Haïti de contribuer à la production locale

Il est vrai que toute production demande un certain budget, cependant certaines émissions peuvent être réalisées en différé et à un coût modeste, notamment les documentaires, les reportages sur les sites historiques, les magazines culturels ou sportifs, les émissions de variétés (concerts, festivals, spectacles divers, marionettes, conférences, débats, enseignements pédagogiques, cours d'éducation musicale, de danse, de langues), etc.

Jusqu'ici, aucun effort particulier en ce sens n'a été accompli du côté de la première station de télévision par câble du pays. On peut interpréter ce comportement comme étant dû à des problèmes de matériels, de cadres appropriés, de budget ou tout simplement à un désintéressement pour les valeurs locales, ou un manque de volonté de la part des responsables de l'entreprise.

LE COTE POSITIF

Les techniciens, journalistes, caissières, dirigeants de la Télé Haïti ont su créer et entretenir dans le public, même non-téléspectateur, une image positive faite notamment d'efficacité (e.g. gestion informatique des appels de la clientèle et des dépannages) de respect des abonnés (excellent rapport qualité-prix) et des annonceurs (affidavit de performances), d'indépendance (expression de tous les courants de responsabilité (installation de petites génératrices alimentant le réseau pour pallier les coupures de l'EDH) , de dévouement à la communauté caritative ou philanthropique).

L'incendie de Juillet 1985 fut d'ailleurs l'occasion d'une démonstration spectaculaire et inattendue de la sympathie que la station a su s'attirer: de nombreux abonnés apprenant la destruction de Télé-Haïti s'empressèrent de venir payer leurs abonnements, souvent pour plus d'une année à l'avance, d'autres témoignèrent leur attachement en proposant à la station leur propre matériel vidéo. Des fournisseurs offrirent un crédit illimité afin de reconstituer les stocks. Les deux banques de la compagnie, la B.N.P. et la B.U.H., accordèrent spontanément un report des échéances. Des organisations à but non lucratif et des associations exprimèrent à cette occasion, en envoyant des dons en espèces, leur gratitude à Télé-Haïti pour son soutien constant et bénévole à leurs campagnes de collecte de fonds et à la promotion de leurs activités caritatives.

Le sondage réalisé en août 1989 à la demande de la SHTS par un cabinet indépendant auprès d'un échantillon représentatif de 150 abonnés a confirmé cette appréciation positive: 42% des personnes jugeaient Télé-Haïti «très sympathique», 19% «sympathique» et 32%» plutôt sympathique».

Ce sondage indiquait également que les abonnés accordent leur préférence aux programmes de la SHTS: 54% d'entre eux regardent exclusivement les chaînes de Télé-Haïti tandis que 43% regardent Télé-Haïti et la TNH.

Cette préférence pourrait s'expliquer peut être dans la diversité et la richesse des programmes offerts. A cet égard la SHTS dispose en fait, mais non en droit, d'un quasi-monopole puisque seul le câble peut fournir le choix exceptionnel de 21 chaînes, ou davantage.

Au demeurant, ce choix entre des programmes étrangers mais très variés fait partie intégrante de l'image de Télé-Haïti.

Par ailleurs, par comparaison avec le journal télévisé de la télévision d'Etat, le Télé-Presse produit par Télé-Haïti a toujours été perçu comme beaucoup plus fiable et équilibré. Le sondage de 1989 montre que 59% des abonnés sont branchés sur la chaîne 2 à 6 : 30 PM (heure de la première diffusion du Télé-Presse). 41% de la clientèle identifie le Télé-Presse comme leur émission préférée. A noter que depuis août 1998, le journal Télé Presse de la Télé Haïti est repris régulièrement par la Télé Anacaona à Léogane.

Une étude de Price Waterhouse notait à cet égard en 1988:

«Since the beginning, SHTS has been keeping high quality standards in spite of numerous technical and environmental problems, and has maintened impartiality concerning information broadcast. This has helped in developing a larger and larger clientele and in performing constant and harmonious growth.»

D'ailleurs depuis Janvier 1991 le Télé-Presse est retransmis simultanément sur la station de radio RFI-Haïti 89. 3 FM. Grâce à cette synergie entre les deux médias les abonnés peuvent suivre en toute circonstance leur émission de nouvelles tandis qu'un nouveau public découvre une production Télé-Haïti.

Enfin, Télé-Haïti bénéficie aussi bien entendu de la fascination que suscitent les caractéristiques du média électronique qu'est la télévision: ubiquité, rapidité, réalité, diversité, ouverture sur le monde, force émotive. Elle permet au téléspectateur de rester à jour en matière d'informations sur une variété de sujets y compris les dernières innovations technologiques à travers le monde, ce qui serait peut être impossible sur une station de télévision qui serait consacrée exclusivement aux réalités locales. Ces caractéristiques sont évidemment multipliées par les 21 chaînes que propose la SHTS.

Constituant pour les habitants de la zone métropolitaine une source permanente de divertissements variés, d'éducation, d'informations locales indépendantes, d'informations internationales, d'annonces commerciales et personnelles appréciées, Télé-Haïti est très largement perçue comme une institution ayant sa raison d'être dans le milieu.

Enquête: dépouillement, analyse et vérification des hypothèses

En plus de nos observations et de nos comparaisons, pour vérifier nos hypothèses et aboutir à des conclusions pertinentes, nous avons eu recours à la technique de l'enquête basée sur l'échantillonage. Nos échantillons sont exclusivement des abonnés de Télé-Haïti qui, d'une certaine manière, peuvent porter une appréciation sur la qualité des services, l'orientation des émissions, l'utilisation des ressources locales, l'impact de cette station sur les gens et son implication dans la diffusion de la culture. En un mot, la question de couleur locale.

En effet, poser le problème de la Télé Haïti et de la culture locale nous oblige à une analyse de sa programmation en matière de temps et de répartition et aussi en matière de contenu. En effet, nous sommes déjà conscients de l'envahissement de l'environnement culturel haïtien par les nombreuses chaînes étrangères captées par la TH. Un reproche pourrait être fait en ce sens, mais qui dit mieux?

Honnêtement, la question ne se situe pas à un niveau de comparaison et de concurrence entre les différentes stations de télévision, mais dans la diffusion et la protection de la culture haïtienne. Il faut être conscient des ravages psychosociologiques que peut causer l'acculturation (cette tendance et ce fait de s'adapter à une autre culture en rejetant sa propre culture). Tout le monde est enculturé du fait de naître et de grandir dans une culture, mais à un certain moment donné, un choix peut être fait. Aussi, on peut penser à inculturer les éléments culturels extérieurs dans la mesure où ils ont un apport positif. Cependant, est-ce qu'au moins on prend le temps de réfléchir sur le contenu des émissions étrangères, de les analyser et peut-être de les adapter?

En effet, notre étude s'est basée sur un échantillon de 110 abonnés dont l'âge et le niveau socio-professionnel présentent les caractéristiques suivantes:

Tableau I

Répartition des abonnés suivant leur âge

Age

Abonnés

%

19-24

30

27,25

25-30

30

27,25

31-36

22

20

36 et plus

28

25,5

Tableau II

Niveau de formation

Niveau de formation

Abonnés

%

Primaire seulement

0

0

Secondaire

28

25,5

Universitaire

56

51

Professionnel

26

23,5

D'après le tableau I, les gens touchés représentent des gens réellement impliqués, capables de faire un choix dans le maintien ou l'annulation d'un abonnement dans la mesure où ce service va dans le sens de ses intérêts ou pas. Volontairement, nous avons exclu les moins de 19 ans parce que, au regard de la loi, les moins de 18 ans ne sont pas encore majeurs. A 19 ans, c'est en moyenne l'âge minimum pour terminer ses études, commencer à travailler et faire certains choix. A 19 ans au moins. C'est en moyenne l'âge minimum pour terminer les études, pour commencer à travailler et faire certains choix. Voilà ce qui explique nos tranches d'âge.

Le tableau II révèle le niveau de formation des enquêtés. Selon cette enquête, aucune des personnes touchées n'a seulement le niveau primaire et 28, soit 25,5% ont uniquement le niveau secondaire. Par contre, 51% ont le niveau universitaire, ce qui suppose une formation universitaire et une carrière leur donnant accès à un emploi stable et rémunérateur pour leur donner un standard de vie les plaçant à un échelon élevé de la société. Les professionnels représentent 26 sur 110, soit 23,5%. Quand nous disons professionnels, nous incluons les arts et métiers, la formation technique et professionnelle.

Ce deuxième tableau est très révélateur en ce qui concerne les exigences qui pourraient être faites en matière de qualité de service. Le fort pourcentage d'universitaires traduit de manière indirecte le niveau de vie, la qualité et la maturité de réflexion, le choix d'une chaîne à regarder. Cette clientèle est capable de payer et le pourvoyeur de service doit tenir compte de ses choix et de ses exigences.

Toutefois, pour pouvoir apprécier le travail de TH au niveau de diffusion de la culture locale, il faut tenir compte de certains éléments de sa programmation, tels la musique, les films et les video-clips. En effet, même si la production cinématographique et vidéographique haïtienne n'est pas extraordinaire, il en existe une certaine quantité pouvant aider à la diffusion de la culture haïtienne. Par contre, il y a profusion en ce qui a trait à la production musicale. Cependant, il faut toujours respecter la loi de l'offre et de la demande. Les tableaux suivants III et IV permettent de saisir la tendance des abonnés pour ce qui est du style de video-clip musical et des genres de films à passer à la télévision.

A la question: »Quel type de video-clip aimeriez-vous regarder à Télé-Haïti?», les réponses ont permis d'aboutir à ce tableau:

Tableau III

Video-clips préférés

Video-clip musical

Interviewés

Pourcentage

Slow américain

 
 

Classique

 
 

Compas direct

 
 

Rap et racine

 
 

Autre

 
 

La question sur les films que devait diffuser Télé-Haïti et les réponses reçues sont assez révélatrices de l'orientation de ce média de masse qui est très populaire en Haïti. Nous avons tenu compte dans la question: des films d'éducation, c'est-à-dire des films de formation, d'actualité, scientifique; des films de fiction parce qu'il y a une catégorie de personnes qui aiment à se détacher de la réalité; des films de guerre pour les plus agressifs et des films haïtiens pour nous ramener à la réalité haïtienne et nous imprégner du bain culturel. L'élément «Autre» dans notre questionnaire se réfère à toutes les autres catégories de films: espionnage, histoire, amour, porno etc. Les résultats nous donnent le tableau suivant:

Tableau IV

Films à diffuser par Télé-Haïti

Types de films

Nbre de réponses

Pourcentage

Education

 
 

Fiction

7

 

Guerre

5

 

Haïtiens

36

 

Autre

 
 

Quand on connaît l'impact des medias de masse dans la diffusion de la culture et surtout l'apport de la musique et du cinéma, on est en droit de se deemander quelles sont les priorités des abonnés. On se demande peut-être s'il faut parler d'acculturation ou d'un certain rejet, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a une sorte de recherche d'évasion, la recherche d'un tout-autre que la culture haïtienne.

En ce qui a trait à la chaîne spécifiquement haïtienne de ce média qu'est la TH, le temps de programmation..................

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"