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Evolution du couvert végétal dans la province du Boulkiemdé: cas de la commune de Poa au Burkina Faso

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par Youssouf TIENDREBEOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise option géographie physique 2013
  

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IV. 2. LES PERSPECTIVES DE LUTTE CONTRE L'ÉVOLUTION RÉGRESSIVE DU COUVERT VÉGÉTAL

IV. 2. 1. La protection et la sauvegarde du couvert végétal

IV. 2. 1. 1. Les stratégies paysannes

C'est sous diverses formes que la population de la commune de Poa décrit l'évolution du couvert végétal. Les expressions les plus courantes sont : la disparition des arbres et de la forêt, la baisse de la pluviométrie, les sols ne sont plus fertiles et on constate une baisse du rendement agricole. Ou encore : quand nous étions plus jeunes, la végétation empêchait de discerner les autres concessions ou quartiers du village. De plus, il y avait des lions et d'autres animaux sauvages qui venaient aux abords des cases pour attraper les chèvres et les moutons. Maintenant tout cela a disparu et il y a même plus d'animaux sauvages dans la commune de Poa, sauf quelques écureuils et lièvres. Ainsi, selon les enquêtes menées sur le terrain, tout le monde perçoit cette dégradation du milieu et chacun en fonction de ces connaissances et de ces moyens tente de lutter au mieux contre ce phénomène. C'est ainsi que les paysans épargnes quelques espèces telles que Vitellaria paradoxa (karité), Parkia biglobosa (néré), Azadirachta indica (neem), Mangifera indica (manguier), Lannea microcarpa (raisinier), Kaya senegalensis (cailcedrat), Adansonia digitata (baobab), Faidherbia albida (kade). A cela, s'ajoute les différentes techniques de conservation et d'amélioration de la fertilité des sols (Apport de compost, d'engrais chimique, de fumure organique, construction d'ouvrages anti-érosifs...).

Ces stratégies paysannes sont insuffisantes pour résoudre le problème de dégradation des ressources naturelles compte tenu de son ampleur. La protection des essences des « bois sacrés » ne sauvegarde pas l'ensemble du couvert végétal de la commune. La pression foncière due à la démographie élevée, entraine une demande accrue en bois de chauffe. L'action de cette population sur le milieu par la persistance des feux de brousse et le mode d'exploitation du couvert végétal à travers (l'agriculture et l'élevage), nécessite qu'on prenne des mesures de protection mieux élaborées.

IV. 2. 1. 2. Les stratégies de l'Etat

L'Etat burkinabè a tout mis en oeuvre pour la préservation de l'environnement et du patrimoine végétal. Pour ce faire, il s'est d'abord doté d'un Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD). Ensuite, avec l'appui d'autres ministères et des partenaires techniques au développement, ils ont ensemble élaboré des textes sur l'environnement notamment la politique nationale en matière de l'environnement adoptée en janvier 2007. Le MEDD agit dans les provinces par le biais de services locaux coiffant les départements. Ce ministère dispose d'agents ayant pour rôle primordial l'application de la

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politique du gouvernement en matière de l'environnement. Pour ce faire, ces agents oeuvrent à la protection de l'environnement, à travers les reboisements, la sensibilisation et la formation des paysans forestiers. La politique en matière d'environnement au Burkina Faso découle de l'état de notre environnement, des problèmes environnementaux, de la nécessaire intégration de la gestion des ressources naturelles à l'économie, de la volonté nationale de lutte contre la pauvreté et des perspectives de développement durable. Pour parvenir à une bonne gestion des ressources naturelles, l'Etat s'est fixé un certain nombre de défis à relever, qui sont entre autres :

- la lutte contre la dégradation des terres ;

- la maîtrise des ressources en eau ;

- l'amélioration de la contribution des ressources naturelles à l'économie nationale ;

- la préservation de la diversité végétale et animale ;

- l'approvisionnement durable en énergie ;

- l'atténuation et l'adaptation des effets des changements climatiques ;

- la maîtrise des biotechnologies ;

- la promotion des mécanismes de coopération internationale.

La mise en oeuvre de la politique environnementale interpelle la contribution de tous les acteurs, un partenariat dynamique. Ce partenariat met en présence, l'Etat, les collectivités territoriales, la société civile, le secteur privé, les acteurs spécifiques, les partenaires techniques et financiers.

Les collectivités territoriales, selon les textes de la décentralisation sont appelées à exercer davantage des prérogatives dans le domaine de la gestion de l'environnement. Elles ont la responsabilité de :

- Participer à l'élaboration et la mise en oeuvre des outils spécifiques de gestion environnementale au niveau régional et local (plans d'assainissement, d'aménagements paysagers, d'aménagement des ressources naturelles) ;

- exercer la maîtrise d'ouvrage des investissements d'aménagement et de gestion des ressources naturelles et d'amélioration du cadre de vie de leur ressort territorial ;

- créer un cadre institutionnel et réglementaire favorable à la mobilisation des ressources (financières, matérielles et humaines) locales comme externes et le co-financement des investissements de gestion des ressources naturelles et d'amélioration du cadre de vie.

Quant aux autorités coutumières et religieuses de par leur engagement auprès de leur communauté, ont toujours participé à la gestion de l'environnement. Ainsi, elles seront amenées entre autre à :

- sensibiliser et mobiliser les populations en vue de participer à des réalisations en faveur de l'environnement ;

- contribuer à la gestion des ressources naturelles (bois sacrés, forêts sacrés, gestion des terres).

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En 1985, le Burkina Faso engage une bataille contre trois (3) grands fléaux à savoir : la coupe du bois, la divagation des animaux, les feux de brousses. Le 2 juin 1994, le chef de l'Etat lança le mot d'ordre « 8000 villages, 8000 forêts ».

La situation de notre zone d'étude ne semble pas bénéficier de ces textes misent en oeuvre par l'Etat. Les résultats des enquêtes de terrain montrent qu'environ 47,2% des personnes interrogées attribuent cela à la méconnaissance des textes, impliquant les populations locales dans la gestion de l'environnement, à l'insuffisance de moyens, et également à la méconnaissance des différentes techniques de luttes et de conservations. La gestion des ressources naturelles doit nécessairement passer par une ferme volonté politique, mais elle doit aussi permettre la participation consciente et active des populations pour une application effective des décisions politiques sur les actions intégrées et participatives de développement. Pour parvenir à la stabilité de notre zone et atteindre l'autosuffisance alimentaire, l'accent doit être mis sur l'application des techniques de conservation des eaux et des sols, de la restauration de la végétation et d'amélioration de la production agricole.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand