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Structure de l'actif bancaire et croissance économique dans l'UEMOA

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par Madina Kabore
Université de Koudougou Burkina Faso - Maitrise 2013
  

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Partie I/ Cadre Théorique

Chapitre I/ Banque et Croissance

Introduction

Jusqu'aux années 90, le thème de la relation entre le système financier et la croissance économique était relativement négligé dans la réflexion économique dominante. Les liens entre l'économie réelle et l'économie financière étaient peu étudiés. Les théories de la croissance ne faisaient aucune place au rôle du secteur financier. (Jaquet & Pollin 2006) Il fallait remonter à Schumpeter pour trouver une analyse substantielle du rôle du crédit. Schumpeter considérait en effet que l'entrepreneur et le banquier représentaient les deux acteurs complémentaires du processus d'innovation. Après lui, les travaux se sont plutôt concentrés sur le rôle de l'entrepreneur. La littérature économique sur les systèmes financiers connaît un certain renouveau dans la seconde moitié du 20ème siècle, notamment avec les travaux de Gurley et Shaw [1955] qui identifient une relation significative entre les intermédiaires financiers et la croissance. Goldsmith [1969] consacre une étude importante au rôle de la structure financière dans le développement. Puis McKinnon [1973] et Shaw [1973] soulignent l'effet négatif de la répression financière (plafonnement des taux d'intérêt, politique d'allocation sélective du crédit, protectionnisme financier) qui réduit la formation de capital, biaise les choix techniques au détriment des activités intensives en main d'oeuvre et conduit à des investissements intensifs en capital et de piètre qualité.

Le renouveau théorique des années 80 et 90, nourri notamment par la modélisation de la croissance endogène, permet de préciser la relation entre le développement financier et la croissance et d'en approfondir la compréhension.

1-la relation banque-croissance

La présence d'un système bancaire développé permet tout d'abord de financer un montant d'investissement plus élevé en mobilisant davantage d'épargne. L'activité bancaire de diversification et de transformation des échéances permet de satisfaire les demandes, à la fois des agents déposants, et des agents à besoin de financement. L'intermédiaire transforme les actifs primaires émis par les entreprises en actifs financiers indirects désirés par les investisseurs finaux (Gurley et Shaw, 1960) dans un contexte où les besoins des agents emprunteurs et des agents prêteurs ne sont pas les mêmes, les premiers émettant des titres risqués au rendement incertain, alors que les seconds désirent des dépôts à la liquidité et au rendement garantis.

Convertir des actifs illiquides en actifs liquides (sous forme de dépôts disponibles à vue, sans coût de transformation, ni risque) est un service bancaire fondamental, au sens où il fonde l'action bancaire. Cette propriété de l'intermédiation mise en exergue par Diamond et Dybvig (1983) a été introduite par Bencivenga et Smith (1991) dans un modèle de croissance endogène, pour déterminer ses effets sur la croissance. Dans ce modèle, le comportement d'épargne des agents influence le taux de croissance d'équilibre, comportement que les intermédiaires financiers peuvent justement altérer dans un sens favorable à l'investissement à travers leur service de liquidité. Bencivenga et Smith développent un modèle à générations successives, dans lequel les agents vivent trois périodes. Ils ont accès à un investissement liquide non directement productif et à un investissement illiquide mais productif, dont le rendement dépend de sa date de liquidation. Si l'investissement productif est liquidé au bout d'une période, le rendement obtenu est inférieur à celui de l'actif liquide. On montre ainsi qu'il existe une incitation à l'apparition de banques fournissant un service de liquidité. Le système bancaire, en assurant la liquidité, permet aux épargnants par nature hostiles au risque, de détenir des dépôts bancaires plutôt que des actifs liquides mais improductifs, et fournit, via ce mécanisme, des fonds pour l'investissement productif à long terme. Avec une externalité dans la production du type considéré par Romer (1986) ou Boyd et Prescott (1986), un taux de croissance d'équilibre plus élevé sera observé dans des économies ayant un secteur intermédiaire actif.

La productivité marginale de l'investissement augmente avec le développement de la sphère financière car la firme bancaire, d'une part, sait mieux gérer les risques et, d'autre part, possède un avantage comparatif en terme de collecte d'information. Les banques, du fait de l'importance de leur portefeuille, en diversifiant les risques de leurs prêts, peuvent offrir des prêts risqués, sans augmenter pour autant le risque des déposants (Bernanke et Gertler, 1986). L'existence d'intermédiaires financiers réduit le risque économique, mais assure également un rendement plus élevé des investissements (Greenwood et Jovanovic, 1990), ce qui conduit à une croissance plus forte.

Une autre contribution de la firme bancaire à la croissance est liée à son activité informationnelle qui permet d'améliorer l'allocation des ressources collectées par rapport au marché. Face à l'existence d'une asymétrie d'information ex ante, la firme bancaire joue un rôle fondamental de sélection des emprunteurs potentiels. Etant donnés les coûts que chaque agent prêteur doit assumer pour disposer de l'information concernant la rentabilité des projets à financer, une centralisation des décisions de prêt-emprunt est préférable, car le coût de production de cette information décroît avec le volume des contrats (Boyd et Prescott, 1986). Les imperfections du marché dues à l'asymétrie d'information et à l'obligation de maîtriser les coûts de transaction justifient l'existence des banques.

Toutes ces considérations théoriques et empiriques sont pertinentes pour appréhender le cas du système financier de l'UEMOA d'autant plus que l'UEMOA applique des réformes bancaires et financières en vue d'améliorer son efficacité et d'attirer des capitaux pour assurer le financement de son développement. Cependant le système bancaire et plus particulièrement la structure de l'actif bancaire des pays de l'UEMOA fera l'objet de la suite de notre papier.

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