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Responsabilité civile et assurance des constructeurs au Maroc. Limites et carences de la législation

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par Mohamed Jamal BENNOUNA
Université de Perpignan Via Domitia  - Master en droit  2012
  

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Section 2 - Les assurances couvrant les sinistres

De nos jours, les assurances présentent une nécessité absolue aux ouvrages en cours de construction. En effet, et en l'absence de couverture d'assurance des constructeurs, un seul sinistre peut être à l'origine de l'arrêt du chantier. Les intervenants dans l'acte de construire n'ont pas toujours les moyens financiers pour faire face aux dépenses engendrées par un accident et de ce fait, le maître se trouve face à des entreprises insolvables et incapables financièrement à procéder aux réparations nécessaires.

Afin de présenter les couvertures d'assurance proposées par les assureurs marocains aux constructeurs tels la TRC, la RCP ou la RCD, nous procéderons en premier lieu à une classification des assurances et présenterons ensuite les différentes polices et les garanties qu'elles offrent tout en faisant ressortir aussi leurs limites.

§ 1 - La classification des polices d'assurance

Tout ouvrage à construire ou à monter est exposé aux périls les plus divers. Tout investisseur ; promoteur, organisme de crédit ou maître d'ouvrage soit il ; doit pouvoir être certain que son engagement financier ne soit pas mis en péril par la destruction totale ou partielle de l'ouvrage projeté. Il va donc exiger aux entreprises de construction et des intervenants en général sur chantier de se protéger en achetant une couverture TRC ou TRM1 selon la nature du projet.

Ces couvertures interviennent en phase de construction. Mais, le maître d'ouvrage ou le promoteur peut exiger une assurance couvrant la responsabilité civile dite d'exploitation de l'entreprise et/ou la responsabilité civile décennale des concepteurs du projet et entreprises de construction après réception de l'ouvrage.

Selon le type de maître d'ouvrage, cette assurance de responsabilité peut être obligatoire (cas des marchés publics) ou non (cas des maîtres d'ouvrages privés).

Avant de définir les polices d'assurance souscrites par les professionnels du BTP au Maroc, il serait utile de définir la classification des assurances dans le secteur industriel en général ainsi que le mécanisme d'indemnisation des sinistres dans le cadre des polices d'assurances dommages.

1 Nous rappelons que la police d'assurance TRC est utilisée pour des projets qui ne renferment que de la construction alors que la police TRM est plutôt utilisée pour des projets mixtes renfermant en même temps de la construction et du montage (Exemple des centrales thermiques où le montage des équipements représente plus de 70 % par rapport à la partie GC)

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Responsabilité civile et assurance des constructeurs au Maroc
Limites et carences de la législation

Le secteur d'assurance est divisé en deux grandes classes d'assurance, divisées elles mêmes en sous classe :

- Les assurances dites « Vie ou Life» coiffent toutes les couvertures de personnes telles l'assurance maladie, la retraite, etc.

- Les assurances dites « Non Vie ou Non Life » sont les assurances autres que les assurances « vie » et sont elles mêmes divisées en deux grandes sous classes : ? Les assurances dites « Dommages » regroupent toutes les polices qui couvrent en général des choses matérielles telles des machines, des chantiers et qui ne s'intéressent qu'au sinistre touchant les choses assurées et ce sans recherche de responsabilité (sauf si l'assureur souhaite faire un recours contre le responsable non assuré)

? Les assurances dites de Responsabilité ou RC et qui couvrent les différentes responsabilités qui peuvent être mises en jeu tant des individus que celles des entreprises : RC Générale, RC Exploitation, RC Travaux, RC Décennale, RC Professionnelle, RC Chasse, etc.

Par ailleurs, le mécanisme d'indemnisation des assurés se base sur la notion de dommage. Or techniquement, un dommage matériel se définit comme une atteinte ou une altération de la substance d'une chose qui diminue la valeur ou l'utilité de cette chose.

En cas de dommage matériel, deux seules alternatives se présenteraient : l'altération de la substance avec diminution de la valeur de la chose endommagée ; ou bien l'altération de la substance avec diminution de l'utilité de la chose endommagée.

Cette définition nous amène à définir la notion de substance telle qu'elle est comprise et interprétée dans le secteur des assurances. La substance d'une chose correspond à la qualité physique et chimique de ses composants, obtenue lors de la fabrication, du montage ou de l'exploitation de ces derniers, ainsi qu'à la capacité de fonctionnement de ceux-ci.

Par conséquent, une simple incapacité de fonctionner sans altération de la substance ne constitue pas un dommage matériel et n'est pas considérée comme sinistre indemnisable. Exemples : la solidification du béton dans une bétonnière, le gel des fours, etc...

Par contre, il y a dommage matériel lorsque des tâches dues à l'action d'un produit chimique se forment par exemple sur le revêtement de la façade d'un immeuble et que la valeur de l'immeuble s'en trouve diminuée.

Or une substance n'est altérée que si son état actuel diffère de son état antérieur. Il y a donc lieu de faire une comparaison entre la situation antérieure à la survenance du sinistre et celle après sinistre.

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Limites et carences de la législation

Par ailleurs, on entend par défaut, tout écart ; volontaire ou non ; par rapport à l'état actuel de la technique. La référence à l'état de la technique est essentielle : la technique se développe et ce qu'on considère comme défaut aujourd'hui correspondait encore hier aux règles de l'art. D'où l'importance du terme « actuel » dans l'expression « l'état actuel des choses ».

Si le défaut est connu de l'assuré, on dit qu'il s'agit d'un vice. L'assuré est tenu d'éliminer le vice afin d'éviter qu'il ne provoque un dommage matériel. Les frais d'élimination des vices ne sont pas remboursables puisqu'il s'agit de frais qui sont de toute façon considérés comme frais inévitables à l'assuré.

Les règles de l'art sont définies comme les derniers développements pris en compte dans les nouveaux procédés, équipements et conditions d'exploitation qui répondent, d'après les experts, au but recherché notamment au plan de la sécurité. Les aspects commerciaux peuvent être pris en considération. Une bonne application technique est celle qui a fait ses preuves après différents tests et longue utilisation. D'où l'importance du recul observé dans le secteur du BTP pour juger la fiabilité et la qualité de nouveaux matériaux ou procédés de construction.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry