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Le migrant africain du grand- Lyon. L'" agir " social et économique à  construire. Enjeux, discours d'acteurs, pratiques, stratégies et cadres d'intégration, de mobilisation et valorisation des compétences des migrants sub- sahariens de l'agglomération lyonnaise

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par Issopha NSANGOU
Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne  - Master 2 Pro en ingénierie du développement social  2012
  

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3.3. Soutien de la création d'activités par les migrants

La création d'entreprise est un des vecteurs de plus en plus plébiscité de l'insertion socio-économique des migrants en France. Sans disposer de chiffres détaillés du taux de créations d'entreprises par les migrants dans le Rhône, on peut toutefois souligner que le lancement du régime de l'auto-entreprenariat a accentué la dynamique de l'entreprenariat au sein de la population immigrée de France. Pour autant, s'affichent d'importantes disparités selon les origines géographiques des migrants en France et dans le Grand Lyon en particulier. Il ressort ainsi des statistiques de l'Insee que nous avions souligné plus haut que les immigrés d'origine maghrébine sont deux à trois plus entreprenants que les subsahariens. L'entreprenariat constituant une alternative au marché de l'emploi dont l'accès semble de plus en plus restreint aux immigrés et aux turcs, maghrébins et subsahariens en particulier. Aussi l'État ambitionne- t-il d'encourager et soutenir la création d'entreprises par les immigrés (étrangers et naturalisés) à travers la mise en place « des outils et des méthodes pour sensibiliser et mobiliser plus efficacement les principaux réseaux d'appui et d'accompagnement à la création d'entreprise et de les faire mieux connaître par le public immigré. Dans ce but, des accords ont été signés avec les grands réseaux d'appui à la création d'entreprise ».

À ce propos, quelques 66 structures d'insertion ont été identifiées dans le Rhône dont quelques organismes spécialisés dans l'accompagnement à la création d'entreprise, au-delà des structures publiques. Nombre d'eux sont ont un statut d'association de loi 1901. Se pose dès lors la question de savoir si certaines associations subsahariennes dans le Grand Lyon occupent ou envisagent d'occuper le créneau de l'accompagnement à la création d'entreprise ou de l'insertion par l'économique compte tenu du contexte tendu du marché de l'emploi dans le périmètre rhodanien et des facteurs d'exclusion de certains immigrés qui vont croissants ,quoi que non-mesurables, tels les discriminations à l'embauche en raison de l'origine ou la couleur de la peau. La présente étude tente de répondre à cette interrogation. Nous l'aborderons dans le chapitre consacré à l'analyse des discours des responsables associatifs rencontrés.

3.3. Promotion de la diversité dans les recrutements et les carrières

Le dernier des dispositifs élaborés par le gouvernement afin de garantir l'égalité des chances de tous devant l'emploi et dans le monde de l'entreprise au sein de laquelle nombre d'immigrés ou descendants d'immigrés font état de traitement différentiel et donc de discriminations dans l'octroi d'une promotion : 15% pour les enfants d'immigrés maghrébins contre 7% pour les descendants des natifs selon la dernière enquête Insee sur les immigrés et leurs descendants en France. L'État français fait globalement le même constat et reconnait que : « Les entreprises et les autres employeurs publics et privés ne reflètent pas suffisamment la composition de la population française (origine, âges, sexes, personnes handicapées&) dans leur population salariale et les discriminations à l'embauche et dans la carrière sont encore trop importantes ».

97 HCI, dans son rapport intitulé « Intégrer dans une économie de sous-emploi » fait en effet le constat suivant : « Les immigrés restent concentrés dans certaines professions. Ils sont proportionnellement trois fois plus nombreux que les Français de naissance dans l'hôtellerie-restauration, l'intérim, la sécurité et le nettoyage, et reste plus présent dans la construction (10% au lieu de 7% chez les Français de naissance) mais moins dans l'industrie (10% pour 16% de Français de naissance).Paradoxalement, les descendants d'immigrés des pays tiers, même s'ils accèdent plus fréquemment aux études supérieures, ont un taux de chômage supérieur à celui de leurs parents (24,2% pour 20,2%) qui est globalement le double de celui des Français de naissance ».

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Dans l'optique d'assurer une cohésion sociale y compris au sein de l'entreprise, le Ministère de 'l'immigration a mis en place deux instruments incitatifs pour favoriser : la charte de la diversité et le label diversité.

Le Ministère s'en explique: « La Charte de la diversité a été créée fin 2004 et est maintenant signée par près de 3400 entreprises et autres structures publiques et privées. Elle constitue une première approche de la diversité par un employeur, celle de l'engagement volontaire à oeuvrer pour la non-discrimination dans la gestion des ressources humaines (embauche, déroulement de carrière, rémunération) ».

On peut en effet déplorer que ces mesures manquent d'une dimension coercitive puisqu'elles ne relèvent finalement que du sens de la responsabilité et de la volonté des employeurs. En 8 ans de promotion de la diversité dans les entreprises, le chemin reste long si l'on en juge par le nombre relativement modeste d'entreprises ayant joué le jeu. C'est pour prévenir cette application à géométrie de la charte de la diversité dans les entreprises que le HCI émet un certain nombre de recommandations à partir de l'observation faite que:

«L'accès à l'emploi est, avec l'orientation scolaire, le domaine où les descendants d'immigrés expriment le plus fréquemment un ressentiment lié à une discrimination réelle ou supposée. Depuis une dizaine d'années en France, les entreprises se sont engagées dans la lutte contre toutes les formes de discriminations, pour la promotion de l'égalité et de la diversité, avec en particulier un accord interprofessionnel du 12 octobre 2006 sur la diversité et l'égalité des chances dans l'emploi, étendu à toutes entreprises en 2008. Le Haut Conseil recommande qu'un bilan de cet accord soit établi et que le dialogue social sur ce sujet soit relancé. Sans attendre ce bilan, le Haut Conseil recommande que toutes les entreprises, qu'elles soient ou non signataires de la charte ou du label diversité utilisent les outils disponibles permettant de lutter contre les discriminations : recrutement par habiletés, CV anonyme, "Jobdating", parrainage. Enfin, pour mesurer que les procédures de recrutement et les différentes étapes des parcours professionnels ne sont pas discriminantes, le Haut Conseil recommande, à l'exemple de La Poste, de recourir aux indicateurs objectifs que sont le sexe, le lieu de naissance, de résidence, l'âge ou la nationalité, comme l'autorise d'ailleurs la Commission nationale de l'information et des libertés (CNIL). Ainsi, il réaffirme que cette mesure rend inutile le recours à des statistiques ethniques »98.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery