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Contribution à  la mise en place d'un dispositif de gestion concertée de l'aire marine protégée de Saint- Louis du Sénégal

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par Serigne Abdou Aziz Sy NDIAYE
Institut des régions chaudes / Montpellier sup'agro - Diplôme d'ingénieur d'agronomie tropicale 2007
  

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5.5 LES AQUIFÈRES

Cette esquisse de l'histoire géologique permet de comprendre pourquoi le sous sol de cette région recèle de l'eau salée. Il s'agit de l'eau de mer retenue dans les dépôts marins anciens ou récents qui n'a pu être évacuée et remplacée par l'eau douce en raison de l'absence de relief et du climat qui tend vers l'aride. Son origine est double car résultant :

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~ des apports par les lagunes du quaternaire nées dans la transgression Nouakchottien. Le sel est resté prisonnier dans les formations avec une grande mobilité à cause de ses déplacements en circuit fermé. L'évaporation de saison sèche le fait remonter vers la surface où il permet le déplacement des phénomènes éoliens. Tandis que la pluie le fait migrer vers le sous sol par lessivage.

~ des apports actuels favorisés par le jeu des courants de marées qui envahissent les vasières où une partie du sel reste retenue dans la vase.

La conséquence est que dans cette région proche du littoral la nappe phréatique très minéralisée et affleurant, a une composition voisine de celle de l'eau de mer. Cela se traduit par des phénomènes de salinisation des terres qui les rendent improductives et freinent le développement d'activités agricoles dans cette zone

Source modifiée de Michel (1990)

Figure 19. Croquis géomorphologique et géologique du delta sud ouest du fleuve Sénégal

5.6 MORPHOLOGIE ET SÉDIMENTATION DES FONDS DE PÊCHE AU LARGE DE ST-LOUIS

De Yoff à la Langue de Barbarie, la côte est uniformément sableuse et plate, bordée de haut cordon de dunes actuelles et subactuelles, BONNARDEL (1967). L'épaisseur totale des sédiments pré quaternaires est de 36m à Saint-Louis. Il existe ainsi des niveaux sableux et ou sablo-argileux d'assez grande épaisseur à dans cette région (sable et lumachelle jusqu'à 36m de profondeur).

De manière globale, plusieurs séries de reliefs longitudinaux existent devant la côte du Sénégal d'après PINSON-MOUILLOT (1980). Ces zones rocheuses sont recouvertes de sédiments et se développent en une succession de petits bancs parallèles à la côte à - 15, - 20 m de profondeur au nord de Saint-Louis. La nature du fond a une influence sur la vulnérabilité des espèces aux engins de pêche : ainsi, sur les fonds rocheux, inaccessibles aux chalutiers, les poissons ne peuvent être capturés qu'à la ligne ou aux filets maillants. Sur

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certains fonds de vase, des espèces comme la crevette (Penaeus duorarum), qui s'enfouissent dans le sédiment le jour, ne sont capturées par les chalutiers qu'à l'aide de chaluts équipés de dispositifs permettant de fouiller la vase ou bien, la nuit, lorsqu'elles s'élèvent au-dessus du fond.

A proximité de l'embouchure du fleuve Sénégal, notamment dans la zone d'influence de l'AMP, les bancs rocheux sont surmontés par des sédiments vaseux ou sableux qui sont les témoins d'anciennes lignes de rivages (DOMAIN, 1977). En effet, au cours du siècle dernier, la flèche littorale de la Langue de Barbarie, qui ne s'est ni élargie, ni surélevée depuis son origine, a fréquemment migré vers le sud, entraînant dans sa progression le recul de l'embouchure MONTEILLET (1981), cité par KANE(2007). Ces fonds de sables vasards sont excellents pour la pêche et de ce point de vue, Saint-Louis est la plus favorisée de toute la grande côte.

L'essentiel des activités de pêche se concentre sur le plateau continental. Le plateau continental se limite à l'isobathe 200 m, sa largeur est de 27 milles soit 50 km au niveau de Saint-Louis. Son profil se présente comme un plan ondulé avec des replats s'étendant quelques fois sur 10 km (voir fig. 22). Il est très important en morphologie littorale dans la mesure où de son extension dépend l'amplitude des marées. Très étendu à Saint-Louis, il se rapproche doucement de la côte, tout en suivant sensiblement son contour, lorsque l'on descend vers le sud. Il englobe l'Aire Marine Protégée comprise entre les isobathes 10 et 81m.

Source : WWF WAMER (2006)

Figure 20. Carte bathymétrique de l'AMP de Saint-Louis

Il a été mis en évidence par BARUSSEAU (1985) une importante zone vaseuse qui s'étend de part et d'autre de l'embouchure du fleuve Sénégal, de 16°30' à 15°15' de latitude Nord entre les isobathes 20 et 80 m. Cette zone est alimentée par les particules limoneuses transportées par le fleuve jusqu'à la mer où elles sont reprises par les courants qui les entraînent vers le sud-ouest. L'extension de cette vasière jusqu'à la latitude de 16°30' Nord s'expliquerait par le fait que le Sénégal, au Quaternaire récent, a vu son embouchure située à cette latitude migrer peu à peu vers le Sud

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GuikherR (1954), Ndiaye A (1975) Echelle. Longueur : 1/200 000

Hauteur : 1/5000

Figure 21. Profil du plateau continental au niveau de Saint-Louis

Les sables vaseux couvrent des étendues plus ou moins importantes sur la côte nord où ils entourent la vasière de St-Louis. Ils ont souvent des teneurs en carbonate de calcium (CaC03) supérieures à 30 % ce qui traduit la présence de débris organogènes. Ce type de sédiment occupe toute la partie inférieure du plateau continental au-delà de -50 m.

La houle également transporte dans la zone d'aboutissement interne du jet de rivage des matériaux solides le long de la plage. Elle représente suivant une direction NW-SE, un agent de transport sableux très important. D'après Ndiaye A (1980), le transport annuel de sédiments effectué par la houle serait de l'ordre de 700 000m3/an

F DOMAIN (1980)

Figure 22. Répartition des lutites et affleurement rocheux sur la côte nord sénégalais

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Les relevés bathymétriques effectués au large par BBL-SW (1985) et rapportés par KANE (2007) montrent que le fond est relativement régulier au niveau de St-Louis. La pente varie de 2 % à 1,66% du rivage jusqu'à une profondeur de 10 mètres, au-delà de ce point, la pente devient moins accentuée, soit 0,25%. Les fonds sableux occupent une surface réduite à proximité de la côte

Figure 23. Relevés bathymétriques et granulométrie moyenne au large de la Langue de Barbarie (MONTEILLET, 1988)

Avec le transport et les dépôts alluviaux le fleuve a joué un rôle important dans les processus de sédimentation. RIOU (1936) cité par KANE (1985) souligne qu'à partir d'un écoulement annuel de 39 millions de mètres cube, la quantité de limon transportée par le Sénégal serait de l'ordre de 4 millions de mètres cube. Ces estimations sur la charge solide des eaux du Sénégal soulignent l'importance du façonnement continuel de la vallée par la crue annuelle dans l'apport de matériel fin à l'embouchure du fleuve Sénégal. En moyenne, les transports solides du fleuve Sénégal sont de l'ordre de 2 millions de tonnes par an. En terme granulométrique, la fraction argileuse prédomine en toute saison et représente 65 à 93% des flux particulaires solides.

La distribution granulométrique moyenne des flux particulaires solides à l'embouchure est de 75% d'argile (inférieur à 2u), 14,2% de limons très fin (2 à 5u), 1,9% de limons grossiers (20 à 50u) et 0,3% de sable (supérieur à 50u)

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