7.2.2 Les filets dormants de fond
Introduit à Saint-Louis vers 1950, le filet dormant
est plus économe en frais. En effet, en dehors des investissements pour
l'acquisition du filet et les entretiens et réparations, il ne
nécessite que peu de carburant pour la pose des filets et le retrait des
captures.
Ils s'emploient avec des pirogues de 8 à 12m.
L'équipage est composés de 2 à 4 pêcheurs, tous
généralement membres d'une même famille (chef de famille et
ses fils). C'est un engin passif constitué d'un ensemble de nappe de 15
à 40 m avec des mailles de 50 à 70mm, reliées ente elles
et réalisant selon leur nombre, un piège de 300m à 1km
où le poisson démersal et les gros crustacés (langoustes)
viennent se mailler. Les pêcheurs aux filets dormants opèrent
généralement toute l'année au large de Saint-Louis.
Toutefois ils n'ont que quelques mois de pleine activité (Avril à
juin). C'est la période où les espèces de fonds se
replient dans les habitats (roches, vase, estuaire...) pour se reproduire. Cela
explique le rôle éminemment important que les poseurs de filets
dormants jouent dans le phénomène de baisse
généralisée des ressources le long des côtes
saint-louisiennes. Qui plus est, ils utilisent des engins très efficaces
(mono filaments en nylon) prohibés par le code de la pêche dans
son article 30 qui stipule que « Il est interdit d'utiliser ou de
détenir à bord des embarcations de pêche des filets
maillants fabriqués à partir d'éléments
monofilaments ou multimonofilaments en nylon ». Après cette
période, ils n'ont que des prises modérées (du fait de la
rareté du poisson) qui permettent juste la subsistance.
La pêche se fait à proximité des zones
rocheuses pour profiter des poissons qui viennent s'y refugier. Ainsi ils
opèrent essentiellement au sud de Get-Ndar aux alentours de «
kher wu reywi », où les soles, langoustes où ils
peuvent pêcher des soles, des langoustes et des machoirons.
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Les espèces débarquées par les filets
dormants même s'ils sont de gros poissons, ne sont pas toujours de bonne
qualité car les filets séjournent longtemps dans l'eau (24
à 48h voire même plus si la mer est agitée). Ce qui
entraîne la décomposition en partie du poisson capturé. Les
prises sont généralement destinées à la
transformation et à la consommation locale.
En ce qui concerne le partage des gains, les recettes une
fois déduites les charges d'exploitation sont divisées en autant
de parts égales que de membres d'équipages plus le moteur et la
pirogue : c'est-à-dire, une part pour le moteur, une part pour la
pirogue et une part par pêcheur. Il est dénombré à
Saint-Louis 487 pirogues de filets dormants (CDRODT/ISRA 2006) soit 31,5% du
parc piroguier.
Il est important de signaler que les lieux de pêche des
poseurs de filets dormants sont presque tous localisés à
l'intérieur de l'Aire Marine. Ils représentent ainsi des acteurs
clé du processus de gestion participative
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